Jean-Pierre Merlin
De nature optimiste, il croit en l’avenir. « Même si la France reste frileuse envers le sport moto, une nouvelle génération pointe son nez.Zarco et Quartararo en sont les locomotives.Et d’autres suivront, car les formules pour accéder à haut niveau sont plus nombreuses qu’avant.» Mais l’approche a changé. « Je garde en tête l’image de Kenny Roberts au Moto Journal 200 qui,avant sa course,était appuyé sur le muret de bord de piste à regarder les courses de promotion.» Inimaginable aujourd’hui ! Désormais, les plus doués ont leur chance. Jean-Pierre Merlin sait de quoi il parle, lui qui n’a pas eu une carrière facile. «Tout a commencé avec une Mobylette.Comme j’étais plus vite que les copains, à 16 ans,j’ai acheté une RD 350 pour aller m’essayer au Ricard.J’y montais par la route et,généralement, redescendais en remorque.J’ai dû tomber vingt fois dans les Esses de Méjane.En 75,je modifie ma 350 en 250 et remporte le Critérium.L’année suivante,je termine troisième de la Coupe Kawa avec une S3. Il y a eu des courses mémorables,comme à Dijon où je me relève dans la dernière ligne droite pour laisser gagner Christian Le Liard qui disputait le titre àThierry Espié.Il me donnait régulièrement des pièces, je lui ai renvoyé l’ascenseur.Les journaux ont titré “Merlin sponsor de Le Liard”. Puis je gagne le Casque Total et uneAermacchi 250 pour discuter la saison suivante en Inter.Ça a gâché ma carrière.La moto n’avançait pas,ne tenait pas par terre.Une horreur ! En 78-79,j’ai couru le national 250 sur uneTZ, mais sans argent difficile d’êtredevant.Avec mon ami JacquesAgopian,on termine neuvième des 24HduManssurune6-cylindresHondaetonengageauBoluneYamahaOW31,unevraiemotodeGP. Évidemment,on explose dans la nuit,mais notre équipe répare et on repart.Je tremblais,à 280 km/h, dans la ligne droite du Mistral,avec un carter moteur ressoudé à la va-vite.» Adjoint au maire de la ville de Venelle, Jean-Pierre est en charge du sport, lui qui a été élu sportif aixois de l’année en... 1976.