LE RIDEAU TOMBE BRUTALEMENT
Dans son livre, Freddie évoque donc ces week-ends de courses interminables où, adolescent, il prenait parfois part à près de huit épreuves différentes, aussi bien en dirt-track qu’en vitesse. Ajoutez à cela les entraînements marathons auxquels il s’astreignait avec passion durant la semaine, et vous arrivez à des milliers et des milliers d’heures passées sur ses motos, aussi bien à l’entraînement qu’en course, qui ont en quelque sorte présenté la note bien des années plus tard. C’était un rythme qu’il encaissait semble-t-il sans faillir étant jeune, mais qui a usé prématurément le physique et le mental de l’immense pilote qu’il était devenu... et qui l’a forcé à prendre une retraite très largement anticipée – ou en tout cas à le bannir définitivement des podiums après sa saison magistrale de l’année 1985, celle du doublé inédit 250-500. Souvenezvous : champion 250 et 500 en titre, il remet en jeu sa couronne de la catégorie reine en 1986, après avoir passé l’hiver à se remettre de son exploit de l’année précédente. En Espagne, largement en tête de la course, il ne ressent soudainement plus aucune force dans la main et le poignet droits, et rentre aux stands. Il n’a jamais oublié ce moment où tout lui échappait sans prévenir. « Ce jour en Espagne fut l’un des plus traumatisants de ma vie. Si je m’étais mieux écouté ce jour-là, j’aurais su que tout était fini, que j’étais fini pour ce sport et qu’il était désormais temps pour moi de passer à autre chose, de faire autre chose de ma vie. Mais à cette époque, j’ai fait ce qu’il