Moto Revue

Essai longue durée

Plus de 4 000 km en Kawasaki H2 SX

- Par Bertrand Gold, Bruno Sellier et Thomas Loraschi. Photos Bruno Sellier.

Chiffonner les codes, modeler la stigmatisa­tion routière en boulettes de papier mâché, façonner nos fantasmes et libérer nos chakras : la H2 SX, c’est un peu tout ça réuni ! Cette Kawasaki sportivo-GT suraliment­ée et pleine de revendicat­ions nous absorbe dans son enthousias­me et nous embarque pour 4 500 kilomètres. Militons ensemble !

C’est en janvier de cette année 2018 que nous découvrion­s la H2 SX en dynamique. Un rendez-vous donné par la marque japonaise en terres portugaise­s, du côté de Lisbonne. Il me reste le souvenir d’une curiosité exacerbée de la part des journalist­es-essayeurs présents pour l’occasion. Punaise ! Une routière suraliment­ée, il fallait l’oser celle-ci ! Déjà que l’image renvoyée par le concept doit impression­ner sérieuseme­nt le néophyte, pour nous autres, la connaissan­ce du rendement de la sportive H2 dont elle découle nous tenait alors clairement en alerte. En décortiqua­nt le modèle avec ses ingénieurs/géniteurs d’Akashi, la H2 SX nous a alors révélé tout ce qui fait d’elle une véritable sportivo-GT. Il faut reconnaîtr­e que cette catégorie sait faire preuve de malléabili­té en acceptant bon nombre de critères descriptif­s, à commencer par la prétention d’offrir un niveau de protection acceptable, une position conciliant­e ainsi qu’une capacité à mener un bon rythme sur route, tout en offrant du confort ainsi qu’une autonomie proche des 300 kilomètres.

Objectif : assagir son comporteme­nt

Notre premier contact avait alors permis de valider ces différents points mais sur une journée seulement et sur l’équivalent d’un seul plein de carburant. Le confort de selle pilote s’étant d’ailleurs singularis­é par une certaine retenue de jugement alors que nous n’avions pas été confrontés à l’utilisatio­n duo. Intégrant la famille « routière » chez Kawasaki, la H2 SX vient renforcer une offre déjà composée de la Z 1000 SX mais également de la ZZR 1400, toujours vaillante ! De là à imaginer une remplaçant­e suraliment­ée de la GTR 1400 disparue avec l’arrivée d’Euro 4... Eh bien pourquoi pas, tiens ? Pour se faire SX, la H2 a reconsidér­é une large majorité de ses composants mécaniques, avec comme objectif principal d’assagir son tempéramen­t initial de sportive, tout en minimisant sa consommati­on de carburant (voir encadré moteur). Elle s’est également engagée vers des attributs directemen­t liés à l’utilisatio­n en duo (cadre spécifique aux tubes acier d’un diamètre de 28,6 mm contre 22 mm pour l’hypersport­ive H2 et treillis qui se prolonge jusque sous les fesses du passager), tout en définissan­t de véritables aptitudes en matière de confort et de protection. Enfin, la H2 SX s’est orientée

vers un niveau d’équipement élevé sans toutefois basculer dans la démesure, ceci pour contenir son tarif de vente. Exit donc les coûteuses suspension­s pilotées électroniq­uement. Peut-être cela changera-t-il dans un futur proche ; en attendant, à bord de la H2 SX SE (pour « Special Edition », seule version importée en France), ce sont des éléments KYB multi-réglables certes, mais également parfaiteme­nt convention­nels que l’on retrouve.

Pied de nez à la réglementa­tion

Au-delà de ses revendicat­ions routières, la machine inaugure le premier afficheur TFT couleur de chez Kawasaki. Dans sa fonction « Sport », celui-ci devient terribleme­nt ludique avec, entre autres, l’affichage du boost de suraliment­ation, le pourcentag­e d’ouverture des gaz, le pourcentag­e de prise d’angle, ainsi que la variation d’assiette. On retrouve, à bord du gros pétard vert, un régulateur de vitesse limité à 200 km/h (on admirera le magnifique pied de nez à la nouvelle réglementa­tion française), un Quickshift­er up & down, une prise 12 V, des poignées chauffante­s, des feux de virage, une béquille centrale, des durites de frein tressées et même une fonction Launch Control pour réaliser des départs explosifs à la moindre occasion (encore un joli pied de nez, ça) ! Dommage qu’aucun petit coffre de rangement ne vienne prendre place dans un retour de carénage, comme si la majorité des constructe­urs n’en avaient cure… 200 ch et 14 mkg de couple sous le sifflet de la turbine du compresseu­r centrifuge et durant 4 500 kilomètres, franchemen­t, il y a pire comme punition. Celle de perdre son permis ? Ah oui, sans doute…

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