Grand Prix d’Allemagne
Le point à mi-saison à l’occasion du Grand Prix au Sachsenring, où Marquez s’est imposé pour la neuvième fois
MARQUEZ PEUT-IL PERDRE ?
Avant même que Marc Marquez ne s’impose aux Pays-Bas, le 1er juillet, Valentino Rossi résumait par ces mots le sentiment de résignation des adversaires du sextuple champion du monde : « Cette année encore, nous allons tous devoir nous contenter de nous battre pour une place d’honneur. Ça fait mal mais c’est comme ça. » Intouchable, Marc Marquez ? L’an dernier, à la même époque, alors qu’il marchait sur la voie d’un quatrième titre en classe reine, le pilote Honda n’occupait que la quatrième place du classement général avec à peine plus d’une centaine de points au compteur. Cette saison, à la veille du Grand Prix d’Allemagne, neuvième épreuve d’un championnat qui en compte dix-huit, Marquez caracolait déjà en tête du classement général avec cent quarante points inscrits, soit une quarantaine de plus que ses adversaires les plus menaçants. Au-delà des chiffres et de la forme, le fond parle en faveur de l’Espagnol. En 2017, Marquez n’avait pas commis beaucoup plus d’erreurs sur les huit premiers Grands Prix qu’il n’en a faites cette année : une chute en Argentine, une autre au Mans. En revanche, il n’était monté qu’à quatre reprises sur le podium, contraint de limiter les dégâts au Qatar et au Mugello au guidon d’une Honda souffrant d’un léger manque de puissance et d’accélération pour rivaliser avec les Ducati et autres Yamaha de ses adversaires. Cette année, la RC213V ressort comme une reine des virages lents, et Marquez est intenable. Sur les huit premières courses, il a terminé quatre fois premier et deux fois deuxième. Ses deux résultats blancs ? Une seizième place en Argentine à cause d’une pénalité pour un cafouillage au départ alors qu’il aurait dû s’imposer avec un boulevard d’avance, et une chute en Italie sur un circuit où l’allocation pneumatique Michelin n’était pas adaptée aux Honda. Si l’on considère que l’an dernier, Marquez avait remporté cinquante pour cent des dix dernières courses du championnat, on rejoint volontiers Rossi quand celui-ci fait d’ores et déjà de l’Espagnol le champion 2018. Surtout quand ce dernier déclare : « Il faut continuer à attaquer pour gagner des courses » , et qu’Alberto Puig ajoute : « Notre package technique est performant mais nous pouvons encore l’améliorer. » En fait, le seul qui semble encore pouvoir faire trébucher Marquez, c’est Marquez lui-même. En huit Grands Prix, le quadruple champion MotoGP est déjà tombé à dix reprises, soit plus que Crutchlow et Lüthi, qui suivent avec neuf chutes. Toujours à la limite et prêt à prendre tous les risques pour la cerner, Marquez pourrait bien un jour faire les frais de son attaque infernale en se retrouvant blessé et absent pour une ou quelques courses. Même si personne ne le lui souhaite, on se dit parfois que la chance, même provoquée, ne sera pas toujours au rendez-vous.