Saroléa prend la route
La marque belge spécialisée dans les motos électriques de course vient d’en dévoiler une version routière : la Manx 7.
Un support de plaque, un phare, des clignotants. Voilà ce qui, visuellement, différencie la Manx 7 de sa devancière de course engagée en TT Zero. Peu de choses et beaucoup à la fois car, pour Saroléa, marque belge tournée depuis sa renaissance en 2009 vers le tout électrique, la marche est haute : il s’agit tout simplement de réussir son entrée dans le cercle fermé de la moto électrique de route, afin de s’y faire une place avant que les grands constructeurs déboulent (d’ici un peu moins de deux ans pour Harley-Davidson et probablement pour d’autres marques de la même envergure, KTM notamment…). Pour se la faire, cette place, Saroléa compte donc en premier lieu sur cette sportive, présentée au mitan de l’été. Cadre monocoque en carbone, bras oscillant moulé dans la même fibre (et ajouré pour laisser passer les repose-pieds), suspensions Öhlins à l’avant (fourche FGRT 200) et à l’arrière (mono-amortisseur TTX 36), freinage Beringer, jantes OZ en aluminium forgé, poids contenu (217 kg en état de marche) : la construction semble de haut vol. Les performances aussi, car la sportive belge et son moteur électrique maison revendiquent rien moins que 163 ch et surtout 45 mkg de couple : une force capable d’emmener l’engin à quelque 240 km/h.
À 43 000 € l’unité
Évidemment, ces valeurs, aussi respectables soient-elles, restent loin de celles d’hypersportives carburant au sans-plomb. Mais pour la Manx 7, comme pour les (rares) autres sportives électriques, le challenge n’est pas encore d’égaler les références thermiques. Seulement de montrer que leur proposition peut être cohérente. Pour cela, la belge s’appuie sur ses performances moteur, mais aussi sur l’autonomie de ses batteries au lithium, promise pour 280 km (voire 330 si l’on opte pour la version haut de gamme). Cette autonomie est-elle validée en conditions réelles de roulage ? Comme pour toutes les motos électriques, souvent très optimistes sur ce point, la question se pose. Pour recueillir les premiers éléments de réponse, reste à attendre la commercialisation effective de l’engin, prévue pour 2019. Selon la direction de Saroléa, dix exemplaires de la Manx 7 ont déjà été prévendus, à quelque 43 000 € l’unité, et une production de 100 machines est prévue pour 2019 avant d’atteindre hypothétiquement (c’està-dire si la demande est là) les 250 machines par an avec le renfort d’un modèle orienté tourisme. Visiblement, cette histoire belge ne fait que commencer...