Toujours pas de norme
La norme européenne 1621-4 régissant les airbags moto n’est, selon le terme consacré, pas harmonisée, ce qui lui enlève tout intérêt ; elle ne prévoit pas, de toute façon, la possibilité d’un déclenchement du système de gonflage autrement que de manière mécanique, excluant de fait les airbags électroniques, « intelligents » et technologiques ! Il y a quand même une obligation : pour être commercialisé, un gilet airbag quel qu’il soit doit être certifié conforme à la directive européenne concernant les équipements de protection individuelle (EPI) en tant que protecteur gonflable, une « présomption de conformité » matérialisée par le marquage CE. Seulement les directives fixent uniquement de grands principes et n’imposent pas de protocole de test, cette « mission » étant dévolue aux normes. Or, les organismes certificateurs sont des laboratoires européens dits « notifiés » (c’est-à-dire accrédités par les États pour assurer la certification), mais ils élaborent les protocoles qu’ils jugent bons, la procédure de certification étant financée par le client. Comme ces laboratoires privés interviennent dans un marché ouvert et qu’ils doivent remporter contrats et parts de marché, certains sont laxistes, d’autres sévères : les industriels peu scrupuleux savent en profiter mais le consommateur final (nous) peut difficilement savoir qui fait quoi. Concrètement, concernant les airbags, la capacité de détection du système électronique n’est pas impérativement validée par des crash tests (très onéreux et pas obligatoires). Les tests d’absorption d’énergie peuvent se faire sur des machines utilisées pour certifier les protecteurs rigides (pas forcément adaptées). La couverture du corps est variable. Le temps de « mise à disposition de la protection » (c’est-à-dire temps de gonflage + temps d’activation + temps de détection) n’est pas obligatoirement mesuré de manière fiable : difficile de s’y retrouver ! En France, le label indépendant SRA classe les produits en fonction de leurs performances (mais sans pratiquer de crash tests réels auto/moto). Ce label repose sur une démarche volontaire des industriels et il peut se perdre car des contrôles réguliers sont faits sur les produits commercialisés : n’étant pas obligatoire, il n’est pas question pour nous d’affirmer que les produits n’y ayant pas été soumis seraient inefficaces, mais il s’agit quand même d’une garantie de qualité pour les produits qui sont labellisés, notamment les airbags « filaires ». La liste tenue à jour se trouve sur le site Web www.sra.asso.fr