GP de Saint-Marin, Aragon et Thaïlande
En allant chercher avec les tripes une victoire qui ne lui était pas indispensable, Marc Marquez a obtenu son sixième titre de champion du monde MotoGP en Thaïlande, avec ce brio dont il a fait sa marque de fabrique.
Marc Marquez, sans surprise, a coiffé sa 8e couronne de champion du monde en Thaïlande... où un Fabio Quartararo, dont la progression est exponentielle, a bien failli remporter sa première course en MotoGP
Encore un titre et Marc Marquez sera à égalité avec Valentino Rossi, l’icône du MotoGP désormais rentré dans les quarantièmes vieillissants (sic). Sa sixième couronne, le pilote Honda l’aura donc obtenue à 4 courses de la fin de la saison. Takeo Yokoyama, le chef du projet MotoGP au HRC, le lui avait gentiment demandé :
« Ça fait trois fois qu’on décroche le titre à Motegi, ça serait bien que tu puisses plier l’affaire à Buriram. La Thaïlande est un marché important pour Honda. » Message reçu. Marquez a fait le nécessaire en allant chercher Quartararo dans le dernier tour d’une course que le Français avait parfaitement maîtrisé. « Fabio a bouclé les dix premiers tours sur un rythme incroyable,
raconte l’Espagnol. Franchement, c’est actuellement mon adversaire le plus rapide. Il pilote sa Yamaha à la perfection, il me rappelle Lorenzo à l’époque où ce dernier était à son meilleur niveau avec la M1. À un moment, Fabio m’avait pratiquement collé une seconde. C’est là que je me suis dit : “Fais l’effort pendant deux tours pour essayer de le recoller, et si ça ne marche pas contentetoi de la deuxième place.” Finir devant Dovizioso suffisait en effet à l’Espagnol pour être titré dès Buriram. Mais Marquez sera toujours Marquez. Revenu à trois dixièmes de la Yamaha Petronas en bouclant son meilleur tour en course au onzième tour, le protégé d’Emilio Alzamora a décidé de s’accrocher coûte que coûte en attendant le dernier tour pour tenter sa chance : « En fait, j’ai fait une tentative à trois tours de l’arrivée pour voir si c’était jouable. J’ai compris que je pouvais profiter de mon moteur pour aller l’attaquer au freinage en bout de ligne droite. » Fabio a tenté de réagir, mais Marc a eu le dernier mot, décrochant au passage sa neuvième victoire de la saison. Et son huitième titre de champion du monde. La conclusion d’une saison presque parfaite. Hormis sa chute à Austin, le pilote Honda n’aura en effet jamais quitté
les deux premières marches du podium. « En 2014, j’avais gagné 13 courses, dont les dix premières d’affilée, compare le pilote de Cervera. Mais cette année-là, il y avait de gros écarts entre les différents constructeurs. Aujourd’hui, la catégorie est plus homogène, quatre marques peuvent prétendre à la victoire. On a su être réguliers en améliorant nos défauts et en gérant parfaitement nos temps faibles. Vue de loin, cette saison a peut-être semblé facile du fait que nous décrochons le titre alors qu’il reste encore quatre Grands Prix à disputer, mais croyez-moi, il n’en a rien été. Je peux vous dire que la pression a toujours là. Ça n’est pas toujours facile d’être celui que tout le monde veut battre ou voir tomber… C’est pour cela que je dois dire un grand merci à mon équipe. Pour un pilote, c’est facile de garder l’envie, l’ambition. Obtenir la même implication et la même mentalité de tout un groupe, c’est moins évident. J’ai la chance d’avoir ces gens-là avec moi. »