/ Comparatif
Une opposition de trails routiers de moyenne cylindrée et un match opposant une japonaise, la Honda CB 500 X, à deux chinoises : la Benelli TRK 502 et la CFMoto MT 650
On part cette fois en vadrouille à bord de moyennes cylindrées et en embarquant deux représentantes de la production chinoise. Pourquoi ? Parce que nous nous demandions si, pour moins de 6500 €, il existait un petit trail routier capable de donner la réplique à la dernière Honda CB 500 X…
Le renouvellement de gamme CB 500 (roadster CB 500 F, sportive CBR 500 R et trail routier CB 500 X) profite largement à Honda, qui tient là trois bonnes représentantes sur la place des moyennes cylindrées. Légère (moins de deux quintaux tous pleins faits), super fine, particulièrement frugale (miniappétit d’à peine plus de 4 litres/100 km dans cet épisode), confortable, bien équilibrée, évidente de prise en main, elle cumule les bons points. Venir poser ses pneus sur les platesbandes de la CB 500 X, c’est risqué, mais à coeur vaillant, rien d’impossible ! Une approche audacieuse que l’on doit donc ici aux Benelli TRK 502 et CFMoto MT 650.
1 litre/100 km et 40 kg de moins pour la CB 500 X
La première citée revendique bien quelques chromosomes européens – italiens plus précisément –, sauf que le produit reste malgré tout très largement « made in China ».
Sa soeur, la Leoncino 500, nous ayant fait très bonne impression l’an passé à l’occasion d’un comparatif automnal, nous réservions tout naturellement un accueil enjoué à la TRK. Aussi, l’idée de retrouver une 500 Benelli
– qui a la particularité de se faire passer pour plus « cubée » qu’elle ne l’est en réalité – nous réjouissait-elle. Malgré les apparences, donc, il s’agit bel et bien d’une 500 cm3 (499,6 cm3 très exactement) de « seulement » 47 chevaux (elle est classée A2 d’office). La seconde sino-représentante dont il est question dans ces pages la joue autrement. En effet, si la Benelli jouit d’une conception 100 % originale (même si l’on ne peut s’empêcher d’y voir une copie de la Ducati Multistrada, mais passons...) avec, entre autres spécificités, une mécanique inspirée de nulle autre machine dans le monde, la CFMoto MT 650 reprend des éléments déjà existants chez ses concurrentes. Si la moto est effectivement développée et construite en terres chinoises, ses dessous sont très typés Kawasaki Versys 650… Évidemment, la MT 650 impose ses propres orientations esthétiques mais question moteur et morphologie générale, c’est du copié-collé de la firme d’Akashi. Une réalité pas toujours évidente à assumer. Cela dit, le choix du modèle copié reste judicieux : pas fous, les Chinois ! Là, comme ça, du haut de ses 650 cm3 et 61 chevaux (69 pour la Versys 650 de dernière génération, 64 pour la précédente jusqu’à fin 2014), contre seulement 6 250 €, cette CFMoto, qui arrive livrée de série avec sa bagagerie, part gagnante. Reste qu’une CB 500 X, c’est environ 40 kilos de moins que ces deux chinoises et plus d’un litre de carburant économisé à chaque centaine de kilomètres parcourue ! Et puis, question entretien, entre la fréquence des révisions, des remplacements de pièces préconisés et du tarif de ces dernières, la petite
Honda, certes plus chère à l’achat, rappelle qu’elle n’est pas venue pour se faire écraser dans ce comparatif. Voyons maintenant ce qu’il se passe réellement aux guidons de ces trois machines-là.
On bourre nos sacs à dos et les valises de la CFMoto, direction Honfleur, en Normandie ! Et avec, au passage, un petit pèlerinage par Le Havre, port de déchargement pour les containers tout droit venus de l’Asie. Comme de par hasard...
Si ce n’est son tout petit maître-cylindre de frein avant à bocal carré et intégré façon années 80, la CB 500 X surclasse clairement les deux chinoises qui lui font face. Certes, le niveau d’équipement est chiche à bord de la Honda, mais il suffit de laisser traîner ses yeux partout et de tripoter tout ce qui peut l’être (sic) pour se rendre compte du sérieux de conception et d’assemblage. Aucun jeu dans les leviers ni ailleurs, des revêtements impeccables, des rétroviseurs rigides, un afficheur entièrement numérique, des fonderies parfaites, etc. Victoire pour le 1er constructeur mondial. Toutefois, la CFMoto 650 MT se défend correctement... au premier coup d’oeil. Disons qu’à 80 %, c’est très bien, et puis la rétine se ramasse quelques gnons sitôt qu’elle scrute les détails : les grosses platines repose-pieds n’ont rien de sexy, tandis que le mécanisme de réglage de bulle fait peur ! Dommage car pour le reste, c’est amplement satisfaisant. La Benelli TRK 502 ne tient alors pas la comparaison, elle qui souffre de lignes moyennement homogènes, elle qui souffle le chaud et le froid sur son niveau de finition. D’un côté, un train avant maousse qui inspire le respect, de l’autre, des fils de clignotants et des commandes aux pieds assez grossiers...
Ne manquant pas d’atouts (selle basse, large et moelleuse, pare-brise avec déflecteurs latéraux efficaces, présence de protège-mains), la Benelli TRK 502 était sur la bonne voie pour marquer des points à ce chapitre. Mais – parce que oui, il y a un mais – il se trouve que toutes ces bonnes prédispositions au confort se font plaquer au sol sous le coup d’une ergonomie franchement rébarbative... On est ici comme incrusté dans la moto, le sternum collé contre l’imposant réservoir, avec les bras en l’air (!). Une position qui nous éloigne petit à petit d’un espoir de parfaite maîtrise dynamique, plus encore s’il devait être question de pilotage debout, une position rendue quasi impossible, toujours en raison de cet encombrant réservoir aux arêtes supérieures saillantes et handicapantes. Ce à quoi il faut ajouter un amortissement arrière perfectible et puis… qu’est-ce que ça vibre à bord ! Concernant la CFMoto 650 MT, c’est déjà mieux. Beaucoup