Tapis rouge pour les « EPDM »
Ce n’est pas de la moto, mais vous allez en croiser de plus en plus sur les routes : les EPDM (Engins de déplacement personnel motorisé), autrement dit les trottinettes électriques, mono-roues et autres gyropodes carburant au lithium, entrent au Code de la route. Et avec une certaine diligence de la part des autorités. Si ces engins restent interdits de circulation sur les trottoirs, ils sont en revanche autorisés à stationner dessus, et à rouler sur les routes lorsque les voies pour vélos n’existent pas. Et pas seulement en ville puisque certaines voies limitées à 80 km/h pourront être incluses sur dérogation des maires, « sous réserve que l’État et le profil de la chaussée, ainsi que les conditions de trafic, le permettent ». Cela, rappelonsle, pour des engins qui ne devront pas dépasser les 25 km/h. Les conducteurs de ces véhicules vont bien se heurter à quelques contraintes : ne pas circuler à deux sur la même machine, ne pas traquer une charge, avoir
12 ans révolus, revêtir un équipement rétro-réfléchissant la nuit et porter un casque (au minimum de vélo) hors agglomération. Mais sur d’autres points, le législateur les laisse plutôt tranquilles : il leur est ainsi possible de remonter les chaussées à double sens, et de franchir certains feux rouges équipés des panneaux «Tournez à droite » ou « Cédez le passage cycliste au feu rouge ». Dernier privilège : alors que leur vitesse est limitée à 25 km/h et que certains d’entre eux peuvent dépasser les
60, ces engins restent dispensés de toute plaque d’immatriculation, ce qui les met, de facto, hors de portée des cabines flasheuses.
Alors que les comportements incivils et les accidents impliquant ces
EPDM se sont multipliés ces derniers mois, le Code de la route leur déroule ainsi un assez beau tapis rouge. Souhaitons pour leurs utilisateurs et ceux qui les croisent qu’il ne devienne pas rouge sang.