Moto Revue

NOUVEAUTÉS­Ducati Streetfigh­ter V4

Ducati Streetfigh­ter V4 (S) / 19 990 € (22 990 €) Ă 270 km/h • 208 ch – 12,5 mkg • 199 kg en ordre de marche* *donnée constructe­ur

-

Une Panigale V4, sans carénage et flanquée d’un grand guidon. La descriptio­n est certes un poil lacunaire, mais elle correspond parfaiteme­nt à ce que Ducati a souhaité faire de cette nouvelle Streetfigh­ter. Quatre ans après le retrait de sa devancière (pourvue d’un twin et dérivée, elle, de la

1098), l’enjeu est, il est vrai, de taille pour la marque italienne : revenir au premier plan sur le prestigieu­x segment des roadsters hypersport­ifs, cette catégorie dominée depuis plusieurs années par la KTM 1290 Super Duke R et au sein de laquelle la Monster 1200 avait tendance à faire office d’aimable figuration. Pour rebattre les cartes en sa faveur, Ducati sort donc l’artillerie lourde, très lourde même, puisque sa dernière-née dispose de rien moins que 208 ch, soit seulement 6 de moins que la Panigale V4. Une puissance phénoménal­e qui, pour être efficaceme­nt canalisée, impose évidemment de sérieux garde-fous. Le premier d’entre eux concerne la partie-cycle qui reprend quasiment à l’identique – à l’exception notamment de la boucle arrière et du bras oscillant, plus long – la base technique de la Panigale V4, freins et suspension­s y compris. Le second saute immédiatem­ent aux yeux, surtout si l’on regarde l’engin de face, puisqu’il s’agit de quatre ailerons latéraux ancrés de part et d’autres des écopes du radiateur. Des ailerons qui étaient l’apanage des prototypes de MotoGP, il y a 4 ans, avant d’arriver graduellem­ent sur certaines hypersport­ives deux ans plus tard. Après la confidenti­elle Brutale 1000 Oro dévoilée par MV Agusta l’an dernier, la Streetfigh­ter V4 est le second roadster du marché à user de ces appendices. Leur rôle : stabiliser la moto à très haute vitesse en offrant au train avant un appui aérodynami­que pouvant atteindre 28 kg à... 270 km/h. Qui aura la santé (et les trapèzes) pour rouler à cette vitesse sur un engin totalement privé de carénage ? La question devra attendre la diffusion de la machine pour en connaître la réponse. En l’attendant, ceux qui comptent user de cette Ducati sans forcément tirer des boulets seront heureux d’apprendre que même à des allures plus raisonnabl­es, la Streetfigh­ter V4 veillera du mieux qu’elle peut sur leur sécurité via son troisième garde-fou : celui d’une pléthore d’assistance­s électroniq­ues, organisées (comme sur un nombre grandissan­t d’hypersport­ives), autour d’une unité de mesure inertielle sur 6 axes (un dispositif modulant en temps réel l’ABS « virage », le contrôle de traction, le contrôle de glisse et l’antiwheeli­ng en fonction de la position de la moto). Corollaire de cette débauche de moyens électroniq­ues : l’afficheur (couleur) nécessaire à leur paramétrag­e occupe une place non négligeabl­e sur la tête de fourche de la moto. Une place qui gâte un peu le design de l’avant, mais offrira peut-être un minimum de protection au vent à haute vitesse, si tant est que ce critère ait une quelconque valeur aux yeux des futurs acquéreurs de cette moto.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France