Honda entre les mains de Marquez

Les temps changent, même au Japon. Inflexible avec ses pilotes durant des décennies, le service course Honda a appris depuis quelques saisons l’art de reconnaître le mérite des uns et des autres. Il faut dire qu’après s’être longtemps employé à minimiser les qualités de ses représentants pour mieux valoriser celles de ses machines, le premier constructeur mondial ne peut plus aujourd’hui se voiler la face en occultant la réalité. « Sans Marquez, nous serions mal barrés », admet un ingénieur japonais sous couvert d’anonymat. En devenant le plus titré et le pilote ayant remporté le plus de victoires en classe reine pour Honda, l’Espagnol (ici devant Quartararo au Japon) a pris une place que personne n’avait jamais occupée avant lui au HRC. Une position d’autant plus dominante que les autres pilotes de la marque sont dans les cordes. Depuis ses débuts avec la RC213V, le quintuple champion du monde qu’est Jorge Lorenzo n’a jamais réussi à se glisser dans le Top 10. Takaaki Nakagami ? Son meilleur résultat se résume à une cinquième place en Italie. Quatrième et dernier représentant Honda, Cal Crutchlow est, lui, parvenu à se hisser à trois reprises sur le podium. Mais trop irrégulier, il a inscrit moins d’un tiers des points marqués par Marquez. « On a de la chance de l’avoir avec nous, reconnaît Alberto Puig, le team manager de l’équipe Honda Repsol. Tout le monde rêve de nous le prendre, mais nous allons tout faire pour le garder. »