“Ça va commencer à faire trop”
« Quand j’ai commencé à travailler en MotoGP en 2003, le calendrier comportait 16 courses. En 2005, le promoteur en a ajouté une. Deux ans plus tard, nous passions à 18 Grands Prix, et depuis la saison dernière, nous en sommes à 19. On sera à 20 courses en 2020 et on parle de monter à 22 en 2022. C’est beaucoup. Je comprends la volonté du promoteur. Nous sommes les acteurs d’un spectacle et plus il y a de représentations, plus il y a d’argent qui rentre dans les caisses. Mais, à ce rythme, il va finir par y avoir des problèmes.
Des voix s’élèvent déjà parmi les pilotes pour tirer le signal d’alarme.
Pour les équipes aussi, la multiplication des déplacements n’est pas sans conséquence.
Les investissements demandés sont de plus en plus importants, qu’ils soient financiers ou humains. Avec autant d’épreuves, la moindre blessure peut compromettre une saison. Pour les constructeurs aussi, tout cela commence à poser problème. On nous dit plus de courses, mais moins d’essais. Très bien, mais alors, comment développer les motos ? Avec des évolutions gelées en cours de saison, la moindre erreur au moment du choix d’un moteur peut s’avérer catastrophique. Yamaha, Honda et Suzuki en ont déjà fait l’expérience. L’équilibre s’annonce difficile à trouver entre les intérêts de chacun. Pour ma part, j’estime que la qualité devrait passer avant la quantité. Mais cela n’a malheureusement pas l’air d’être de l’avis de tout le monde. »