La tenue type pour voyager en toute sérénité
Si le voyage est une affaire de compromis, il ne faudra lésiner ni sur la sécurité, ni sur le confort prodigués par votre équipement. Sans cela, votre aventure risque probablement de virer au cauchemar.
La pratique des chemins ne diffère pas de la route puisqu’il faut toujours un casque, des gants, un blouson avec protection, un pantalon renforcé et un chaussant adapté. Néanmoins, s’aventurer dans les chemins nécessite quelques adaptations liées à l’exercice et aux conditions météo. Pour le casque, les modèles « typés » sont plus adaptés car ils sont équipés d’une visière (on ne parle pas de l’écran) qui ressemble à une casquette. La plupart d’entre eux proposent en plus un écran solaire intégré et des aérations. Ceux qui iraient sur des terrains plus accidentés peuvent se rabattre sur des casques de cross avec un masque. Mais sur les longs trajets, la vitesse et les intempéries peuvent rendre cette option désagréable. Pour le blouson, les fabricants proposent des vestes complètes 3-en-1 qui adoptent la « technique de l’oignon ». Le blouson est perforé ou dispose de larges empiècements amovibles et de doublures étanches et thermiques qui se mettent ou s’enlèvent en fonction de la météo. Bien évidemment, les protections ne sont pas accessoires, et l’ensemble devra être complété par une dorsale, voire une pectorale. Ces vestes sont de types ¾ ; elles protègent les hanches quand on est debout sur les repose-pieds et disposent de nombreuses poches (étanches ou non), d’ajustements, d’inserts réfléchissants et comble du luxe, d’une réserve d’eau. Pour les pantalons, la plupart des marques proposent des ensembles avec des éléments coordonnés disposant des mêmes qualités que la veste. Par ailleurs, une paire de gants aérés mais homologués permettra une bonne préhension des commandes, et prévoir une seconde paire, plus chaude, pour les plus longues liaisons ou les trajets autoroutiers, est judicieux. Pour les chaussants, des bottes dotées d’une tige importante (jusqu’à mi-mollet) couplée à une semelle résistante et des renforts sont un minimum, car dans les chemins, entre les pierres et les risques de chute, ces organes sont très vite exposés. Et si vous ne voyagez pas seul, nous vous proposons aussi, dans les pages suivantes, un dossier spécial duo. Car si les motos modernes donnent l’illusion d’être parées pour
cet exercice, elles nécessitent en réalité bien souvent d’aller piocher dans le catalogue d’accessoires du constructeur ou de vous tourner vers les spécialistes de l’aventure pour protéger votre monture, augmenter sa capacité en bagagerie ou améliorer ses performances. Et pour parfaire l’ensemble, il est important de prévoir quelques équipements de première nécessité au cas où.
Voyager est une affaire de compromis permanents
Pour conclure, nous laissons la parole à Mélusine Mallender, aventurière au long cours : « Pour mon premier voyage, je suis partie avec mes équipements de tous les jours (voir photo en haut à droite). Après plus de dix voyages, c’est différent. Première chose : je ne lésine pas sur la protection. Je préfère souffrir de la chaleur ou du froid plutôt que de rogner sur la sécurité. Pour cela, j’ai une veste mi-saison dotée de plusieurs couches, et un blouson été aéré en plus. Je porte toujours un jean coqué et j’ai un sur-pantalon coqué en plus. Même si je prépare mes voyages en amont pour me rendre dans certains pays aux bonnes périodes de l’année, l’étanchéité est mon autre grosse préoccupation. C’est pourquoi je choisis mes équipements avec des poches étanches. Pour le casque, j’ai besoin d’avoir un contact visuel rapide avec les gens que je rencontre pour leur signaler que je suis une femme. Donc, pour moi, le modulable est parfait. Avec un écran solaire intégré, c’est le top. Certes, ce type de casque ne protège pas au mieux en off-road, mais le voyage est une affaire de compromis permanents, entre la capacité des bagages, le confort, etc. Pour les bottes, j’ai opté pour un modèle en cuir avec des renforts GoreTex et semelle Vibram. Enfin, pour les souscouches, l’idéal, ce sont les tee-shirts en Mérinos : ça évacue la chaleur, ça tient chaud quand il faut et ça ne retient pas les odeurs. » Vous l’aurez compris, le voyage implique des choix et comme le précise Massimiliano Mirabella, responsable marketing chez Dainese : « N’oublions pas que lors des premiers Dakar, les top pilotes partaient avec des cuirs. À partir du milieu des années 80, les vestes en textile ont fait leur apparition. Depuis, les matériaux et le poids ont fortement évolué. Aujourd’hui, nous réutilisons les technologies développées lors de nos recherches sur les combinaisons pour la NASA. » Quand on vous dit que partir à moto est une véritable aventure...