Honda avec David Frétigné
David Frétigné, homme à l’expérience TT incommensurable, est, comme qui dirait… né avec une roue de 21 pouces entre les pognes! Depuis son retrait de la compétition, il dirige son propre centre de formation rallye, trail et enduro, chez lui, en Sud-Aveyron. Passé tout récemment du bleu au rouge, il propose de nous livrer les secrets d’une pratique «trail off-road» sereine.
C’était juste avant l’entrée en scène de l’automne. La météo était d’une douceur exquise, limite insolente, annonçant une splendide journée. Quoique le timing n’était peut-être pas tout à fait le bon, vu qu’il ne nous permettait pas de pouvoir profiter des nouvelles Africa Twin 1100 récemment dévoilées... Parce que oui, il faut qu’on vous explique : chez David Frétigné, lorsqu’on vient participer à l’un de ses stages « off-road Trail », il est possible d’y louer une Africa Twin, version boîte à commande manuelle ou automatique à double embrayage (DCT). Alors, bien sûr, on peut également s’y inscrire avec sa propre moto et ce, quelle qu’en soit la marque. Reste que le partenariat avec Honda France ne peut que profiter à chacun : au constructeur dans une optique commerciale, à l’utilisateur qui peut ainsi venir valider une option d’achat, et à David Frétigné pour qui la présence du blason ailé vient renforcer encore un peu plus la crédibilité du centre. Lors de notre venue, nous savions déjà qu’une remplaçante de la CRF 1000 était prévue mais sa sortie n’était pas encore d’actualité. L’Africa Twin, on la savait douée d’une polyvalence exacerbée, tantôt capable de servir d’utilitaire au quotidien, tantôt apte à partir barouder vite et loin, seul ou à deux, sur route, comme en tout-terrain.
Et il s’agit bien là d’une affirmation, puisque nous avons eu la chance de vérifier la véracité de ce propos à plusieurs reprises depuis son apparition en 2016. Ainsi donc, David Frétigné, passé du bleu Yamaha au rouge Honda au début de l’année 2019, nous a-t-il accueillis dans une bonne humeur qui n’a rien enlevé au sérieux de son encadrement. Quant à l’environnement, laissez-moi vous le décrire en quelques mots : accueil chaleureux, atelier mécanique ordonné, propriété somptueuse, gastronomie typique de l’Aveyron et hébergement impeccable.
« Tu t’en sors ? Alors, essaye la piste sable ! »
Les Africa Twin 1000 béquillées devant nous livraient des indices assez suggestifs de ce qui nous attendait... Chaussées des pneumatiques Continental TKC 80 à gros pavés et bardées d’arceaux de protection en tubes d’acier, elles annonçaient sans faire de mystères la tendance à venir... La journée allait être sportive ! En effet, tout démarre dans le domaine réservé aux divers ateliers techniques : piste sable, zone d’évolution à basse vitesse entre les cônes et les arbres, plateau slalom, single en zigzag, zone trialisante, passage de monticules, matérialisation d’ornières, zone de freinage, parterre de pierres, etc. Mais avant cela, la théorie, et premier enseignement : la position à adopter. Ouais, on a beau penser savoir comment se tenir debout pour affronter les sections off-road, David nous explique (et nous prouve) qu’en réalité, on se fourvoie depuis un moment... Fesses en arrière, buste basculé en avant, épaules au-dessus du guidon, il faut trouver son équilibre avec les mains dans le dos, signe que l’on ne sera pas en appui sur les bras une fois le guidon en main. Bah oui, logique en fait... On démarre donc par une séance de gymkhana réalisée entre des cônes et ce, à très basse vitesse. Avec cet outil de 240 kilos entre les guiboles, y en a pas un seul qui ose trop se la raconter... En revanche, dans le genre instructif, l’exercice se pose là ! Gestion de la poignée, du levier, du regard, du placement des épaules, etc. Tu t’en sors ? Alors, essaye la piste sable ! Pour y arriver, une seule chance : mettre du gros gaz ! Et c’est le moment d’apprendre à relever ta moto tombée pour la troisième fois en moins d’une heure... Après une demi-journée passée à jardiner dans les ateliers du domaine, direction... le buffet des spécialités aveyronnaises !
Et pour la digestion, quoi de mieux qu’une mise en pratique sur les sentiers des Grands Causses ? Ben rien, en fait ! Et le potentiel autour de chez David Frétigné est incroyable. Ça monte, ça tourne, ça descend, par ici un sol meuble, par là un semblant de pierrier, plus loin du roulant, en contrebas du pseudotrialisant, etc. Ah ça, pour digérer, on digère ! Cela dit, le terrain reste conciliant, parfois exigeant mais jamais cassant. L’Africa
Twin y révèle ses meilleures aptitudes mais évidemment, on n’affronte pas le même tracé que celui réservé aux stages de perfectionnement enduro ou encore rallye. En clair, David adapte au millimètre ses stages à la discipline visée, ainsi qu’au niveau des stagiaires, soient-ils hommes, soient-elles femmes. À refaire au plus vite et en Africa Twin 1100 cette fois !