/ Courrier
Un témoignage de médecin (et motocycliste) pour nous dire que le soutien aux soignants ne fait pas l’unanimité dans notre beau pays
Bonjour à toutes et à tous, en espérant que vous vous portez bien... J’ai lu attentivement le courrier du numéro paru en avril, le témoignage de ce professeur en chirurgie viscérale exerçant en pédiatrie, atteint par le Covid-19 et contraint d’observer deux semaines d’arrêt de travail. Je suis médecin, installé dans le Sud de la France, et je me déplace moi-même à moto (une KTM Super Adventure S : ça réveille le matin en allant à l’hôpital !). À cause de cette épidémie qui fauche des milliers de vies et bouleverse notre quotidien, nous sommes obligés depuis de longues semaines de suivre une discipline assez rigoureuse, à laquelle la plupart d’entre nous ne sont pas habitués. Pour ce qui concerne le corps médical, cette nouvelle normalité est relativement facile à gérer, nous sommes habitués à observer les règles d’hygiène strictes et nous n’en sommes pas plus affectés que cela... Le soutien national aux soignants, bienvenu en cette période très compliquée, leur fait beaucoup de bien, mes collègues me le disent tous les jours... Cependant, quelques contre-exemples de cet élan d’affection sont malheureusement là pour nous rappeler qu’une minorité de gens agissent, disons... de manière plus « discutable ».
Des infirmières libérales à qui l’on vole le matériel dans leur véhicule (et notamment les masques), ou des hospitaliers qui retrouvent le matin sur leur pare-brise des messages anonymes leur demandant de quitter le quartier pour ne pas contaminer le voisinage... J’ai moi-même été contrôlé à plusieurs reprises, alors que je circulais à moto, par des policiers qui, visiblement, n’étaient pas au courant que ma carte professionnelle était un « sésame » suffisant à justifier mes déplacements domicile-hôpital sans avoir besoin de produire une attestation pour ce faire, et il m’a fallu argumenter pour parvenir à les convaincre...
Tout n’est pas toujours rose et idéal, même dans cette période où nous devrions théoriquement nous serrer les coudes... Soyez prudents, et respectez bien les gestes barrières..
Frédéric d’Alessio (email)