Triumph Street Triple 765 RS BOULE DE NERFS
Ă 250 km/h • 123 ch – 8 mkg • 166 kg à sec • 11 900 €
Boule de nerfs, mais pas que ! Parce qu’il ne faudrait pas la réduire à ça, cette Triumph, elle qui peut aussi se montrer paisible à l’occasion, en s’appuyant sur la rondeur de son bloc 3-cylindres pour évoluer tout en douceur... Bon, d’accord, si elle sait rouler peinard, c’est bien quand ça s’énerve que la britannique montre l’étendue de son potentiel. Et le fait d’avoir passé le « cut »
Euro 5 n’y change rien ; elle reste le roadster sportif de moyenne cylindrée le plus performant du marché. De son nouveau « regard » façonné par des feux à Leds, par ses écopes et flancs de selle ciselés, la Street millésime 2020 affiche une personnalité légèrement remodelée.
La force de ce roadster, c’est son équilibre général, la facilité avec laquelle il se livre à vous. Installé aux commandes, on profite d’une position « intégrée » qui ne s’avère pas radicale pour autant, tout tombe naturellement sous les pieds et les mains, et le début de course plutôt souple des suspensions renforce aussi le confort de l’ensemble. Vous l’avez compris : on est bien sur cette RS, mieux, on s’y sent chez soi pour peu que l’on parvienne à maîtriser la gestion des nombreux
réglages électroniques (qui s’actionnent via des commodos placés à gauche et à droite du guidon). Une fois ces réglages assimilés, la RS se livrera sans retenue, si ce n’est celle induite par les modes électroniques ou par ce que votre raison commande... Avec un poids de 166 kg à sec et une puissance de 123 ch, ce roadster annonce la couleur, d’autant que malgré Euro 5, les modifications mécaniques (portant essentiellement sur l’extraction des gaz d’échappement) et électroniques (Shifter up & down, paramétrage des assistances) offrent plus de volume au 3-cylindres (Ă 9 % de puissance à 8 000 tr/min et un couple qui passe de 7,8 à 8 mkg). Un moteur rempli qui se livre au doigt (ou plutôt aux doigts : les cinq accrochés à la poignée de gaz), au pied (celui qui joue d’une boîte précise et confortable), à l’oreille (qui décide de quel rapport adopter en fonction du régime moteur) et à l’oeil. Un roadster tellement équilibré qu’il permet un pilotage 100 % intuitif, comme un prolongement des envies du pilote. Et ces qualités rares, elle les doit autant à la générosité de son moteur qu’à l’efficacité de sa partie-cycle. Stable, maniable, précise, incisive, réactive, excellente freineuse, elle coche toutes les cases avec mention. Alors, bien sûr, elle reste un roadster sportif qui, par nature, ne pourra rivaliser avec une GT si on envisage de partir pour de lointains voyages (surtout en duo), ou avec une supersport affûtée si l’on chasse le chrono absolu. Mais sa polyvalence est une caractéristique autant qu’un atout qui fait de cette machine un must.