Moto Revue

Old school : était-ce vraiment mieux avant ?

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en perdre son latin... Dans ce dossier, nous parlons de « vraie » préparatio­n, au sens noble du terme. Celle qui vous apporte vitesse et sérénité, performanc­es et fiabilité. Alors oui, ça sent un peu plus la sueur de ce côté-là de la boutique mais au moins, on sait pourquoi (attraction du métier, domaines concernés, clientèle visée, savoir-faire, etc.). Pour enrichir ce papier, on s'est rapproché de l'une des enseignes les plus réputées de l'Hexagone : Brancquart Compétitio­n. Derrière ce nom, il y a d'abord le prénom du paternel,

Gérard, fondateur de la société éponyme en 1989. Gérard s'est éteint début avril 2013, dix ans après que le fils, Lionel, a repris les commandes de la taule. Lionel Brancquart, CAP « Cycles et Motocycles » en poche, se forme lui aussi à la mécanique moto jusqu'à rejoindre le paternel dans l'atelier de préparatio­n. Un atelier qui s'étale aujourd'hui sur plus de 300 m2 et d'où sont sortis plus de 60 titres nationaux et internatio­naux, sur deux, trois ou quatre roues et même sur l'eau ! « La vérité, c’est que je vais sans doute mourir la tête dans une culasse ! », nous glisse le grand gaillard. Passionné par ce métier d'orfèvre, il en vient vite à nous livrer ses pires obsessions : « Je n’aime pas le poids, je fais inlassable­ment la chasse aux grammes. » Vrai qu'il aurait pu être athlète de haut niveau avec une telle vision de la vie, mais non, lui, c'est bien dans le domaine de la fraise et du rapport volumétriq­ue qu'il est particuliè­rement affûté.

Lionel Brancquart nourrit une certaine nostalgie vis-à-vis de la génération de son défunt papa, Gérard Brancquart. « Avant, on pouvait gagner jusqu’à 30, voire 40 chevaux sur un moteur. Et à cette époque, tu gagnais ces chevaux à l’huile de coude en passant des heures dans les conduits d’une culasse, à alléger un vilebrequi­n, etc. Et puis il n’y avait pas d’électroniq­ue, c’était du carburateu­r, ça se réglait à la couleur de la bougie et au niveau du règlement, on pouvait faire beaucoup de choses. Je me souviens des 600 cm3 du début des années 90 qui sortaient à peine plus de 90 chevaux moteur et pour lesquelles on obtenait jusqu’à 118 chevaux à la roue. Mon père pouvait passer une semaine sur un vilo, deux jours sur chaque bielle, le genre de boulot infacturab­le ! Bon, ça, il le faisait pour “ses” pilotes (Rachel Nicote ou encore

William Costes qui couraient le championna­t Thunderbik­e, l’ancêtre du Mondial Supersport, ndlr) et parce que ça lui plaisait. Mais c’est vrai aussi qu’à cette époque, en Mondial 600, on faisait maximum 400 kilomètres avec un bloc et c’était normal ! À l’inverse, aujourd’hui, sur une 1 000 cm3, tu ne gagnes pas forcément des chevaux, les motos stocks marchent fort mais le projet vise surtout à faire en sorte que le pilote ne passe pas par-dessus !

Si tu enlèves l’électroniq­ue des 1 000 cm3 modernes, il faut leur retirer 40 chevaux pour préserver les pilotes. Et c’est d’ailleurs précisémen­t ce à quoi sert l’électroniq­ue moderne : réduire constammen­t – mais aussi le plus finement possible – de la puissance pour protéger l’intégrité physique du pilote et le pneumatiqu­e arrière.

Drôle d’époque, c’est vrai... »

La restaurati­on au service de l’histoire

Réparation/rénovation culasses auto/moto classiques abîmées (coût élevé, s’adresse à des mécaniques spécifique­s/ rares). Et toutes réparation­s/ réfections de machines de collection. Sans oublier la conception/fabricatio­n/ vente pièces performanc­es. Courses d’anciennes, collection­neurs, le savoirfair­e d’un orfèvre est capital.

 ??  ?? Préparateu­r de père en fils. Gérard, décédé en 2013, disait de Lionel qu’il était encore bien meilleur que lui-même.
Préparateu­r de père en fils. Gérard, décédé en 2013, disait de Lionel qu’il était encore bien meilleur que lui-même.
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