Kawasaki Z 650

Ă 180 km/h • 68 ch – 6,5 mkg • 188 kg pleins faits • 7 299 € (cadre noir) et 7 399 € (cadre vert)

Deuxième. Toujours deuxième. Éternelle deuxième ? On ne lit pas l’avenir dans le marc de café, mais vu l’évolution de ses chiffres d’immatriculation, ça en prend la tournure. Alors qu’elle parvenait encore à prendre l’aspiration de la Yamaha MT-07 en 2017, la Z 650 s’est fait nettement distancer ces deux dernières années. Au point de s’écouler quasiment deux fois moins, en France, que sa rivale frappée des trois diapasons.

Remarquez, deuxième, c’est bien. Il y en a qui ont bâti des carrières à ce rang. Mais fondamentalement, qu’est-ce qui lui manque à cette Z pour passer devant ? Le look ? Si la MT-07 était un monument de design ou la panacée en matière de finition et d’équipement, on pourrait avancer l’argument. Mais il suffit de détailler la Yamaha deux minutes pour constater qu’il ne tient pas, d’autant que sa dauphine verte fait cette année un effort supplémentaire de ce côté, copiant le bloc optique de sa grande soeur, la Z 900, récupérant un bel afficheur couleur et se prévalant d’une qualité d’assemblage sans reproches à ce niveau de prix. L’accessibilité, peut-être ? Tu parles ! Là aussi, la Z est championne. Basse de selle, légère (18 kg de moins que feue l’ER-6n !), elle se pose tout autant que la Yam’ en machine idéale pour les jeunes permis et/ou les petits gabarits (les plus d’1 mètre 80, en revanche, se trouveront

à l’étroit). Mais alors, quoi ? Le comportement dynamique ? Par rapport à une MT-07 et ses suspensions chamallow ? Vous plaisantez ? La Kawa est nettement au-dessus. Mieux tenue en hydraulique, plus précise, plus homogène et bonne freineuse avec ça. Alors, qu’est-ce qui lui manque pour faire dans les ventes, au moins, jeu égal avec la Yam’ ? Très certainement un excellent moteur. Attention : pas seulement un très bon moteur. Un EXCELLENT moteur. Parce que le twin de la Z est déjà vachement bien : docile en bas, à l’aise sur toute la plage de régimes, énergique en haut, associé à une très bonne transmission (tout juste peut-on reprocher à ce bi une sonorité sans charme et un excès de vibrations passé les 6 000 tr/min). Seulement voilà, le bloc de la MT-07 est carrément mieux. Pas beaucoup plus performant mais nettement plus vivant, plus marrant. Suffisamment punchy pour mettre à lui seul la Z 650 K.-O, alors qu’aux points, la Kawa a de quoi l’emporter.

1 1 Si la Z 650 s’appuie sur le twin inauguré par l’ER-6n en 2005, la partie-cycle a, elle, considérablement évolué, avec une perte de quelque 18 kg à la clé. 2 L’afficheur couleur devient la norme en 2020, y compris sur les machines d’entrée de gamme. Celui de la Z 650 s’avère aussi lisible que complet. Une commande au guidon, et il serait tout simplement parfait. 3 Treillis tubulaire acier et moteur semi-porteur : la Z 650 reprend la recette des imposantes Z 900 et Z H2. Recette qui, outre l’attrait esthétique, permet un substantiel gain de taille.

Le twin de la Z 650 rend une poignée de chevaux à la concurrence, mais si l’on tord celle des gaz, on constate qu’il ne manque ni de tonus, ni d’allonge.

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