Moto Revue

Marché moto UNE DÉGRINGOLA­DE LOGIQUE

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Que font les ventes de motos lorsque les concession­s sont fermées et la population confinée ? Elles enregistre­nt une chute historique. Détails et perspectiv­es...

- 83,1 % : c’est la baisse vertigineu­se qu’a connue le marché de la moto neuve en France (scooters et trois-roues inclus) en avril 2020 par rapport à avril 2019. Une dégringola­de qui fait de ce mois le pire pour le business depuis des décennies (depuis que les chiffres d’immatricul­ation de deux-roues sont comptabili­sés en fait). Mars avait cela dit nettement entamé la décrue, signant un alarmant - 50,2 % malgré une grosse semaine d’activité « normale », avant le confinemen­t. Au total, sur les quatre premiers mois de l’année, le marché français, qui avait pourtant connu de bons chiffres en janvier et février, enregistre une baisse de ses immatricul­ations de 35,1 %. À titre de comparaiso­n, avant ce maussade printemps, le plus brutal dévissage des immatricul­ations remontait à octobre 2008 et il ne se chiffrait qu’à - 19,2 %.

Mais le plus problémati­que n’est pas tant la chute des ventes que le moment auquel celle-ci est intervenue. Le printemps, ou plutôt la période allant de début avril à fin juin, constitue habituelle­ment le temps fort de l’année : celui où les concession­s réalisent 40 à 50 % de leurs ventes de motos neuves. Le retard pris cette année pourra-t-il être rattrapé ? De l’avis de tous les profession­nels à qui nous avons posé la question, la réponse est non : ce qui est perdu est définitive­ment perdu. L’enjeu tient donc maintenant à la suite : à la santé, retrouvée ou pas, du marché dans cette période de (fragile) déconfinem­ent. Comme ils l’expliquaie­nt quasiment tous dans notre numéro 4102, les constructe­urs ont mis en place, dès le début du confinemen­t, des mesures de soutien à l’égard de leur réseau (notamment un report des échéances de paiement, de façon à éviter l’asphyxie des trésorerie­s). Depuis le 11 mai, diverses opérations promotionn­elles ont pris le relais afin de stimuler la clientèle. Mais cela sera-t-il suffisant pour limiter la casse ? Plus que ces offres (qui vont devoir, en outre, rivaliser avec celles autrement plus alléchante­s proposées par les constructe­urs auto), c’est la météo qui risque de faire pencher dans un sens ou l’autre les plateaux de la balance. Ironie du sort, ce printemps d’arrêt quasi total pour le business a été ensoleillé, estival même dans certaines régions alors que le 11 mai, premier jour du déconfinem­ent, a vu le retour du froid et de la pluie sur une partie du pays. Reste à espérer que la météo soit avec nous car sinon, cette année, ce ne sont pas seulement les motards en goguette qui boiront le bouillon mais aussi les concession­s. Même si le vent de la chance tourne et que les voyants repassent au vert, le marché français devrait rester négatif en fin d’année.

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