Moto Revue

DUCATI Le Scrambler se cherche un avenir

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À quoi pourrait ressembler la prochaine génération de Scrambler ? Ducati a fait plancher plusieurs jeunes designers sur la question. Et voici le projet qui a séduit la marque.

Depuis son lancement en 2015, le Scrambler 800 n’a connu que très peu d’évolutions stylistiqu­es (malgré un petit lifting il y a un peu moins de trois ans) mais tôt ou tard, il lui faudra en passer par cette étape. Il est probable que le bureau de style de Borgo Panigale bosse déjà activement sur ce projet, mais afin de faire circuler un peu d’air frais audessus des planches à dessins, la direction a décidé de solliciter de jeunes talents, en l’occurrence les étudiants en design de l’Art Center College of Pasadena. En début d’année, dix de ces derniers ont ainsi développé puis présenté leur vision du « Scrambler del futuro ». Un concours interne qu’a remporté le Californie­n Peter Harkins avec le projet qui s’étale ici sous nos yeux. Un travail que Ducati a jugé « particuliè­rement complet dans l’étude des proportion­s, ainsi que dans l’élaboratio­n des détails » et fidèle

« aux canons stylistiqu­es du Scrambler tels que la légèreté et la simplicité des lignes ». Une fidélité qui n’a pas empêché Harkins de troquer le V-twin du modèle actuel pour un... monocylind­re. Probableme­nt, une façon de rappeler que le Scrambler original ne battait, lui aussi, qu’au rythme d’un seul piston. Retrouvera­t-on tel quel cet engin en concession­s d’ici quelques années ? C’est peu probable, mais Harkins a en tout cas gagné un stage chez Ducati. Et sachant que le Scrambler de 2015 a été dessiné par un jeune stagiaire de l’époque (le Français Julien Clément), on se dit que pour ce cher Peter, tous les espoirs sont permis...

Look germanique, moteur autrichien mais Voilà comment on peut résumer la surprenant­e nouveauté que la marque CFMoto vient de présenter sous les couleurs (et les gyrophares) de la garde nationale chinoise. Un engin dont la base technique interroge encore plus que le look, puisque sous cette robe aux faux airs de BMW R 1250 RT se cache un twin dérivé de celui des KTM 1290. Que CFMoto produise des GT ressemblan­t aux BMW n’est pas une nouveauté : en Chine, les amateurs de ces modèles vont même jusqu’à coller un blason BMW sur les flancs de leur machine afin de renforcer l’illusion. Mais jusqu’à présent, la motorisati­on de ces clones était beaucoup plus modeste que celle de leurs inspiratri­ces. Il s’agissait, en effet, d’un bicylindre en ligne d’un peu moins de 700 cm3, inspiré, lui, de celui de la Kawasaki ER-6. Mais là, comme disait Mao, un grand bond en avant a été franchi puisque la nouveauté hérite d’un bloc KTM de quelque 130 ch (auxquels s’ajoutent des suspension­s WP, des freins Brembo et une large dalle couleur en guise d’afficheur). Et attention : un moteur qui, cette fois-ci, n’est pas une copie puisqu’en Chine, CFMoto collabore désormais industriel­lement avec KTM. La marque aide à produire des KTM pour le marché asiatique (ce qui permet au constructe­ur autrichien de contourner les droits de douane) et bénéficie, en échange, d’un transfert de technologi­es. Cette machine a-telle une quelconque chance d’arriver chez nous ? C’est peu probable, et cela pour plusieurs raisons : d’une part parce que CFMoto occupe une place encore très modeste sur le marché français (la gamme, dont les plus gros modèles n’excèdent pas les 700 cm3, se vend peu). De l’autre, parce que le marché des grosses GT est en baisse et de surcroît dominé par les produits made in Germany. Cette 1250 J devrait donc, pour l’instant, ne faire le bonheur que des forces de l’ordre chinoises et amateurs asiatiques de GT, auxquels se posera toutefois un nouveau dilemme : sur les flancs de carénage, pour frimer : blason KTM ou blason BMW ?

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