« La vie reprend »
Jacques Bolle, président de la FFM, revient pour sur l’impact du Covid-19 sur l’activité du sport moto en France.
est déconcerté. Heureusement, en France
– et c’est l’aspect positif de notre situation sociale –, l’État a pris en charge la moitié des salariés des entreprises privées. Ce fut le cas à la Fédération française de moto, mais aussi au circuit Carole. Et lorsqu’on sait que dans la plupart des sociétés, le salaire des employés correspond à une part notable des charges, cette mesure gouvernementale nous a permis de continuer à respirer. Comme dans beaucoup d’autres entreprises. En revanche, il est évident que les choses sont plus compliquées pour les auto-entrepreneurs ou les travailleurs indépendants. À ce jour, je n’ai pas entendu parler de grosse catastrophe, y compris chez les organisateurs dont les structures reposent en grande partie sur le bénévolat, ce qui permet d’amortir le choc.
Quels sont vos moyens pour éventuellement venir en aide aux acteurs de notre milieu ?
La Fédération s’appuie sur deux leviers pour venir en aide à nos clubs : le fait d’être dans une bonne situation financière d’une part et celui d’avoir de la trésorerie d’autre part. Nous aiderons les clubs qui auront subi un préjudice financier à cause de la crise. Je pense notamment à une épreuve du championnat de France de motocross qui devait être organisée à Castelnau-de-Lévis (81) et qui a été annulée vingt-quatre heures avant la manifestation. Il y a des coûts, et nous allons contribuer financièrement à les amortir.
Comment les autorités nationales ont-elles accueilli votre communiqué commun avec la FFMC, le Codever, la CNPA au sujet du rôle de la moto dans la sortie du confinement ?
Nous n’avons eu aucun retour pour l’instant. Je ne suis pas sûr qu’en ce moment, cette question soit la priorité majeure du gouvernement. Mais il était de notre devoir de leur dire que
Je suis relativement optimiste pour l’été et très optimiste pour la rentrée, à condition que l’on ne connaisse pas de seconde vague suite au déconfinement. J’espère que dans un mois, on en rediscutera et qu’il n’y aura plus aucun problème pour la tenue du Grand Prix de France, mais aussi du Bol d’Or et du Motocross des Nations. À ce jour, personne, y compris Emmanuel Macron, n’est capable de dire ce qui va se passer courant juin.
À moyen terme, comment voyezvous les conséquences de la crise actuelle sur le milieu de la moto ?
Les mêmes que sur l’économie française. Ni plus, ni moins. Ça va donner un «gros coup sur la tête» de tout le monde et plus particulièrement sur le secteur professionnel, mais je le répète, une grande partie de notre activité est basée sur le bénévolat, je pense particulièrement à nos 500 terrains de cross qui sont à 100 % gérés par des bénévoles. Ce sera plus difficile pour le milieu professionnel – circuits ou teams. Mais je suis de nature optimiste et je pense que l’on va s’en remettre. On a réussi à repartir après des événements beaucoup plus graves, les deux guerres mondiales notamment. Au lendemain de l’armistice de 1945, l’encre de la signature n’avait pas encore séché qu’il y avait déjà des courses de moto d’organisées. On le sait, si à la sortie de l’hiver, un organisateur monte une épreuve et que la météo est clémente, il fera le plein de spectateurs. Je pense que ça va repartir très fort, même s’il y a des choses perdues que l’on ne retrouvera que sur le très long terme. 2021 va être une année difficile, et bien que la Fédération se porte bien, son chiffre d’affaires est tombé à zéro depuis deux mois. Notre principale ressource provient de la vente des licences. Mais depuis trois semaines, ça repart à un petit rythme. La vie reprend.