Moto Revue

En attendant Rossi

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Lin Jarvis ne s’en cache pas : Valentino Rossi a été prié par Yamaha de se décider avant le mois de juillet quant à la suite qu’il compte donner à sa carrière. En clair, le nonuple champion du monde doit dire à ses employeurs, d’ici le lancement du championna­t à Jerez, s’il prend sa retraite à la fin de l’année ou s’il repart pour un tour l’an prochain avec le team Petronas.

Une chose est sûre, Valentino ne pourra pas se faire une idée de son niveau de compétitiv­ité avant de se décider. Une situation d’autant plus regrettabl­e qu’il avait remanié son équipe pour l’aider à retrouver de l’allant en installant à sa tête un nouveau technicien en la personne de David Muñoz. « Mon plan était de prendre une décision avant l’été en profitant de la première partie du championna­t pour juger de mon niveau, a-t-il rappelé. Il est tombé à l’eau, je dois désormais bien réfléchir pour savoir si j’ai la motivation suffisante pour repartir l’an prochain. » Lin Jarvis est persuadé que l’icône du MotoGP disputera une dernière saison avant de prendre sa retraite. « Le report du championna­t ne lui laisse pas le temps de se faire une idée sur son potentiel, mais il ne lui apporte pas non plus la preuve de ne plus être dans le coup, analyse le patron de Yamaha Motor Racing. Donc, au final, cela ne change pas grand-chose. En revanche, cette longue période d’inaction lui a permis de bien réfléchir et de se poser calmement les bonnes questions, sur la course mais aussi sur sa vie, comme nous l’avons d’ailleurs tous fait. Pour moi, il est toujours aussi motivé et je ne vois pas pourquoi il déciderait d’arrêter après un championna­t comme celui que nous nous apprêtons à vivre. » L’Italien sait néanmoins qu’il ne sera pas forcément accueilli à bras ouverts chez Petronas. Razlan Razali a fait savoir ses réticences en rappelant que son équipe a été créée l’an dernier pour servir de tremplin à de jeunes pilotes, pas pour servir de maison de retraite à Yamaha... Sans oublier le fait qu’on redoute, du côté du Sepang Racing Team, de perdre un peu la main... « Avec Valentino, on parle du plus grand pilote de l’histoire du MotoGP, lâche du bout des lèvres Johan Stigefelt, le directeur de la structure malaisienn­e. Franco est l’un des pilotes de la VR46 Academy, on connaît bien l’entourage... C’est un sujet sensible. » Le nonuple champion du monde, qui sait que Quartararo va emmener avec lui trois ou quatre de ses technicien­s, n’a pas pris ombrage des propos de Razali. « Si je continue l’an prochain, ça ne sera pas pour une tournée d’adieu mais pour me battre et pour monter sur le podium », a-t-il déclaré. « Bien sûr que Valentino est un personnage puissant, conclut Jarvis. Mais s’il court l’an prochain, ce sera pour donner le meilleur de lui-même. Quand il décide quelque chose, il se donne à fond. Et il en fera de même dans une équipe indépendan­te. »

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