Moto Revue

Crutchlow « On sera tous heureux de se retrouver »

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Dans l’attente d’attaquer sa dixième saison de MotoGP, Cal Crutchlow entretient sa forme en pédalant dans le sud de la Californie. On a échangé avec le pilote Honda, sur sa situation et sur ce à quoi pourrait ressembler cette saison 2020 que tout le monde attend en croisant les doigts.

Il est des confinemen­ts moins pénibles que d’autres. Voilà pourquoi Cal Crutchlow n’a pas hésité longtemps, début mars, lorsqu’il a compris qu’une bonne partie de la planète allait devoir se replier sur elle-même pour une durée indétermin­ée, à cause de cette foutue pandémie de coronaviru­s. Ni une, ni deux, le pilote britanniqu­e a pris sa femme Lucy et sa fille Willow sous le bras, direction San Diego. Cela fait un moment que la famille Crutchlow s’est installée à temps partiel en Californie, en attendant d’y vivre pour de bon le jour où Cal en aura fini avec la compétitio­n. « C’est un coin que j’adore, confie le pilote Honda. J’ai envie que ma fille y grandisse lorsqu’elle sera en âge d’aller à l’école et que Lucy et elle n’auront plus à me suivre sur les courses. » Depuis le mois de mars, le trentenair­e a eu le temps d’apercevoir ce que pourrait être sa vie d’après. « Lucy pensait que je serais infernal mais en fait, j’ai réussi à prendre le bon côté de ce confinemen­t, assure-t-il. Je ne me suis pas mis à tourner comme un lion en cage, j’ai fait en sorte de profiter du temps qui nous est accordé, de cette vie différente que la situation nous offre. J’ai appris des choses en restant ainsi auprès de ma famille. Mais évidemment, je serai très heureux de retrouver la compétitio­n. Comme les autres pilotes, comme les ingénieurs, comme les journalist­es... On a tous envie que notre vie reprenne son cours. » Même si la retraite n’est pas encore à l’ordre du jour, profiter d’un confinemen­t moins liberticid­e qu’en Europe ne pouvait que séduire Cal Crutchlow. Quand d’autres ont dû passer des semaines à pédaler sur leur home-trainer, lui a pu se défouler sur les routes de San Diego. « C’est une activité à laquelle je consacre beaucoup de temps, concède celui qui est ami avec le cycliste Mark Cavendish. Quand je m’entraîne l’hiver, je fais entre 900 et 1 000 kilomètres par semaine.

Là, n’ayant pas trop d’objectifs puisqu’on ne sait pas vraiment quand on pourra attaquer la saison, je me contente de garder la forme en tournant entre 100 et 120 km par jour.

Pour ça, le climat de la Californie du Sud est juste parfait. » Si Jack Miller a profité du confinemen­t australien pour faire de la moto quotidienn­ement,

Cal Crutchlow assure de son côté qu’il ne retouchera pas

un guidon avant de retrouver sa Honda RC213V. Le Britanniqu­e est l’un des rares à ne pas s’entraîner en flat-track ou en motocross :

« Je ne suis pas doué sur la terre et d’ailleurs, cela ne m’intéresse pas. Cet hiver, je n’ai pas fait de moto entre les tests de Jerez en novembre et ceux de Sepang en février. Cela n’a jamais fait partie de mon programme d’entraîneme­nt. Je sais que je n’aurai pas besoin de trois jours pour reprendre mes marques en remontant sur ma Honda. »

Si tout va bien, cela pourrait se faire à Jerez, en juillet. L’ouverture de la saison 2020 serait alors organisée après huit mois sans le moindre Grand Prix. « Ça risque d’être très spécial, souligne Cal. Même si on peut faire une journée d’essais avant d’attaquer la première séance officielle, le premier virage après le départ avec vingt motos en train de hurler autour de toi... Ça risque d’être un peu compliqué. Mais pour autant, je ne pense pas que cela sera plus dangereux que d’habitude. On aura certaineme­nt pas mal de chutes aux essais, le temps que tout le monde retrouve ses sensations et ses limites, mais la course devrait ressembler à ce qu’on connaît. » Sauf qu’il n’y a jamais eu de GP en Andalousie en juillet, et que le calendrier qui se dessine devrait contraindr­e dans un premier temps les pilotes à enchaîner une demi-douzaine de courses sur trois circuits espagnols.

«On ne s’ennuiera pas»

« Tant qu’on ne va pas à Valence, ça me va, plaisante le pensionnai­re du team LCR. Jerez, j’y ai fait la pole il y a deux ans. » Même si ses résultats en course n’y ont jamais été terribles, Cal n’a pas l’intention de faire la fine bouche.

« La Dorna, l’IRTA et la FIM font le maximum pour trouver des solutions afin qu’on puisse courir. Si cela passe par des courses qui se suivent sur les mêmes circuits, eh bien nous ferons avec. Il y a quelques années, j’avais proposé de remplacer les qualificat­ions Q1 et Q2 par une Superpole. En bon pilote passé par le Superbike, j’avais même suggéré qu’on puisse faire deux courses le même week-end. Aujourd’hui, ça ne serait malheureus­ement plus possible techniquem­ent. La mise au point

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