« Nous n’oublions pas notre histoire »
Au commencement, il y a « LaTasse d’Or », première boutique créée par Djamal Henni à Nantes, nous sommes en 1978. L’atelier tournant plein pot, il décide alors de se lancer dans laVPC : ainsi naît « La Bécanerie » dès 1986. Qui se remémore des « pages jaunes », de La Bécanerie avec bon de commande que l’on retrouvait dans les magazines de l’époque et sur lesquelles on bavait tant ? Jusqu’à ce fameux jour où l’on passait enfin commande de son kit et de son pot de détente ! Depuis, La Bécanerie a sacrément grandi et c’est Laurent, le fiston, qui nous répond aujourd’hui.
Laurent, comment était venu ce nom d’enfer : La Bécanerie ? Et depuis quand en as-tu repris les commandes ?
Le nom La Tasse d’Or était un double clin d’oeil : le premier aux 50 cm3 avec le mot « tasse » (qui fait en général 50 ml) et le second au Bol d’Or. Avec l’évolution de l’activité, il a fallu trouver un nom qui parle à l’ensemble des utilisateurs de 2-roues et surtout, garder notre esprit de passionné : La Bécanerie.
Quel regard portes-tu sur l’engouement nostalgique dans lequel le monde de la mob tourbillonne actuellement ? Il me semble que La Bécanerie soutient pas mal d’événements mob, n’est-ce pas ?
En tant que passionné de 2-roues, nous avons tous évolué aujourd’hui sur des grosses cylindrées. Cependant, nous n’oublions pas d’où nous venons et par quoi nous avons commencé. On a tous le souvenir d’avoir démarré notre mobylette à la poussette, cette odeur d’huile du 2-temps... Cela nous rappelle une époque où nous étions libres et avions des rêves plein la tête. Je pense que nos clients arrivent à retrouver ces sensations en refaisant leur mob d’époque. Effectivement, La Bécanerie est partenaire de beaucoup d’événements 2-roues (MotoGP, AAMF, Salon de Lyon, Supercross de Paris) mais nous n’oublions pas notre histoire.
Nous avons commencé par la mobylette. Nous sommes partenaires d’événements comme le Rock’a’bylette ou la Fête d’la Mobylette à Graulhet. Nous avons aussi des partenaires comme les Amoureux du Vintage avec des machines d’exception que nous soutenons. Vous avez pu voir, par exemple, lors du Salon de Lyon, une exposition de mob avec des drapeaux La Bécanerie !
Elle est bien loin l’époque où l’on pouvait commander son kit Malossi 46 mm, son pot Ninja, son Dell’Orto de 19 mm directement sur bon de commande La Bécanerie à découper dans les magazines spécialisés... Toutefois, vous n’avez jamais cessé de proposer de la pièce de mob mais moins pour la compétition. Qu’en est-il aujourd’hui ? Qu’en sera-t-il demain ?
Nous proposons désormais un maximum de pièces et d’accessoires pour 2-roues. Cela va de la 50 cm3 à la plus grosse cylindrée. Nous voulons répondre à l’ensemble des besoins de l’utilisateur de 2-roues. Désormais, la réglementation française nous impose de ne vendre que des produits homologués, respectant les montes d’origine. Et nous respectons bien sûr cela. Vous pourrez cependant trouver votre kit cylindre pour votre MBK 51 ou Peugeot 103.
J’ai alors 12 ans, toi 16 et pendant que tu voles vers ton premier titre, moi, je fantasme sur ce monde-là...
C’est vrai qu’on a un peu marqué cette période avec
Là, des gens comme Jean Bidalot me sautent dessus, me parlent de signer un contrat. Ils me rappellent qu’il reste une manche. Je leur dis oui, je sais, on a préparé ma 103 exprès pour. Là, on me rétorque :
Je crois qu’alors, j’emplâtre tout ! L’année d’après, je pars mais quand je te raconte ça, j’y crois même pas ! J’y étais allé avec une vieille combarde toute déglinguée et des vieilles coquilles de skate-board en guise de sliders !
Si tu avais la possibilité de récupérer une de tes anciennes mobs de course, ce serait laquelle ?
Arffffff... Le G1 ! Parce que c’est ma première vraie année de course et que je vais chercher le titre. Donc oui, le G1 mais bien évidemment, le G3 aussi, mais comme je n’ai pas traîné dans ce championnat, qu’ils m’ont fait passer direct en Trophée 125 Honda, notamment chez Yves Kerlo, le team
Reflex, au final, je ne suis pas resté longtemps en mob. Et puis je te dis, je ne sais plus si je ne faisais pas aussi du G2 en même temps lors de certains week-ends.
Sûr que ces amoureux de la mécanique devaient se régaler à te préparer tes mobs !
Moi, je les voyais faire, c’était un peu comme les images que l’on a en tête des Grand Prix
125 cm3. C’était le 2-temps, c’était juste merveilleux. Quand tu arrivais, que tu enfilais le cuir, que les mecs faisaient chauffer ça sur les béquilles... waouh ! Tu partais... c’était magique ! Moi, j’y ai rencontré des hommes exceptionnels, comme Jean Bidalot, Didier Thomas, etc. Sur le plan intellectuel, c’était top ! J’ai vraiment passé des moments incroyables et ai vécu une belle histoire. J’ai fait de mon mieux jusqu’à remporter ces deux titres en
Mondial Supersport. C’est tellement cool tout ça...