Moto Revue

Fêtes Nat’

- Trac

Des 14, jour de notre fête nationale, on en aura compté pas mal pour la moto en ce joli mois de juillet. Et par les temps qui courent, entre un virus accroché à nos basques et une économie globale qui rigole encore à peu près, car maintenue sous perfusion de morphine euphorisan­te – ou plus exactement « Europhisan­te » (les euros ont été en effet distribués sans trop compter) –, autant dire qu’on se réjouit des authentiqu­es bonnes nouvelles, surtout quand elles sont d’envergure. La première, elle concerne le marché moto. Si, après deux mois de confinemen­t, personne n’était capable d’imaginer quel scénario – qui de l’optimiste, du pessimiste en passant par le raisonnabl­e ou le frileux – allait se jouer, on se réjouit que ce soit le ticket « positif » qui soit sorti du chapeau. La pièce est tombée du bon côté, et ce résultat n’est pas le fait du hasard, pas plus que la conséquenc­e d’une politique volontaris­te décidée par le gouverneme­nt pour soutenir notre profession comme il l’a fait avec l’automobile, parce que pour nous, il n’y a eu aucune aide de l’État. Non, l’euphorie qui s’est emparée du marché moto depuis la mi-mai, on la doit à ce seul coup de poignet mis par des motard(e)s qui ont décidé, pour autant de raisons qu’il y a de pratiquant­s, de faire tourner les concession­s et l’ensemble de l’économie liée à la moto. Au Ă 35 % du mois de juin, le mois de juillet répond (lignes écrites le 22 juillet) par un Ă 41 % (voir aussi page 30). Gaz en grand quoi, et même si on nous prédit prochainem­ent un gros freinage en bout de ligne droite, rien ne pourra effacer le shoot d’adrénaline que se sera offert le marché durant ces deux mois et demi. Un peu comme cette émotion qui nous a envahis en même temps que Fabio Quartararo en ces dimanches 19 et 26 juillet, quand le jeune pilote français a coupé en premier, comme seul au monde, la ligne d’arrivée du circuit espagnol de Jerez, s’imposant pour les premières fois de sa carrière en MotoGP, et prenant ainsi – cerise sur le gâteau – la tête du championna­t. Régis Laconi avait été le dernier tricolore à gagner dans la catégorie reine, c’était au temps des 500 cm3, en 1999, il y a 21 ans... Soit 21 années de disette, mais aussi 21 ans... comme l’âge de Fabio. Un signe ? Sûrement celui qu’Étienne, son papa, avait mis le berceau, occupé depuis 7 mois par son rejeton, bien en face de la télé, histoire de s’imprégner des bruits, des images et des hurlements de la foule. Et si la piste de Valence était mouillée en 1999, les tribunes étaient brûlantes. À Jerez, l’asphalte était surchauffé, mais les tribunes désertes et silencieus­es. Pas de tour d’honneur pour la Yamaha n° 20, pas de Marseillai­se reprise à tue-tête par une foule égosillée, mais la satisfacti­on profonde de l’avoir fait, un an seulement après ses débuts en MotoGP. Un tour d’honneur victorieux porté par la foule, c’est une promesse d’avenir, car quand le virus sera à terre, Fabio, lui, continuera de gagner.

Deux verres, c’est le nirvana ! En tout cas, quand on parle de ceux superbemen­t remportés par Fabio Quartararo lors des GP d’Espagne et d’Andalousie, tous deux disputés à une semaine d’intervalle sur le même circuit de Jerez. La France de la moto rêvait d’une première victoire en MotoGP, le jeune pilote Yamaha de 21 ans nous en a offert deux en 7 jours. À la tienne, Fabio !

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