Moto Revue

Un podium et un contrat

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Le bonheur du podium, Valentino Rossi ne l’avait plus connu depuis le début de saison 2019. L’Italien avait alors enchaîné deux 2e places en Argentine et au Texas.

La suite avait été plus compliquée... « Je n’ai jamais cessé de souffrir d’une usure excessive du pneu arrière me mettant en difficulté en sortie de virage, confie le pilote Yamaha. J’avais beau dire aux ingénieurs qu’un truc n’allait pas, on ne m’écoutait pas, on me disait de faire comme Quartararo… J’avoue qu’à un moment, je me suis demandé s’il n’était pas l’heure d’arrêter car j’étais en train de perdre le plaisir de piloter. Et à mon âge… » Valentino est convaincu d’avoir trouvé une solution à l’occasion du Grand Prix d’Andalousie. Une semaine plus tôt, sur ce même circuit de Jerez, il avait encore souffert en course avant d’être trahi par son moteur. Un abandon et une grosse frustratio­n que son dernier podium, le 199e de sa carrière en MotoGP, a quelque peu adoucie. Avec

David Muñoz, son nouveau chef mécanicien, le nonuple champion du monde dit avoir fait bouger les lignes en persuadant le staff Yamaha de le laisser utiliser d’autres solutions techniques : « Parvenir à monter sur le podium alors que nous avions près de soixante degrés au sol signifie que nous étions dans le vrai et que nous sommes désormais dans la bonne direction. Même si je ne suis plus le plus rapide des pilotes Yamaha, je pense qu’on peut encore me faire confiance et m’écouter... » Quoi qu’il en soit, Rossi a décidé de poursuivre l’an prochain en Grands Prix. « C’est fait à 99 % », a-t-il déclaré à Jerez. Sa décision, le pilote Yamaha l’a mûrie durant le confinemen­t.

« Réfléchir à tout ça, chez moi, tranquille­ment, a finalement été une très bonne chose. Ce long break, le plus long que j’ai connu depuis mes débuts en compétitio­n, m’a aidé à comprendre pas mal de choses, à faire un vrai point sur ma vie... Les premières semaines, j’étais terrorisé à l’idée de m’ennuyer. Et puis petit à petit, j’ai pris du plaisir en me recentrant sur moi-même, en passant du temps avec mon amie. J’ai compris qu’il y avait aussi une vie sans la moto, et que finalement, les années qui étaient devant moi pourraient aussi m’apporter du bonheur. Ma passion de la course est toujours là, c’est pour cela que j’ai décidé de prolonger ma carrière, mais je ne vois pas cela comme une fuite en avant. Juste l’envie de profiter encore de la chance que j’ai de courir en MotoGP. Je sais que je vais devoir travailler encore plus dur pour rester au niveau de mes adversaire­s, mais je suis prêt à faire les efforts et les sacrifices nécessaire­s pour y arriver. Si je poursuis ma carrière, c’est parce que j’aime toujours ça, mais aussi pour continuer à me battre aux avant-postes. Je ne rempilerai pas pour une simple tournée d’adieux. » Même si l’Italien dit n’exiger à ses côtés que son nouveau chef mécanicien, Razlan Razali, le big boss du team Petronas, sait qu’il a de fortes chances de voir Rossi débarquer avec tout son staff technique, Quartararo ayant, lui aussi, demandé à Lin Jarvis de rejoindre l’équipe officielle avec les technicien­s qui l’accompagne­nt actuelleme­nt au sein de l’équipe malaisienn­e. Plus compliqués semblent être les détails financiers à régler autour de l’arrivée de Rossi dans l’équipe SRT. Qui va payer quoi pour qui ?

« Les négociatio­ns en triangle sont toujours plus délicates à finaliser que lorsqu’un pilote négocie directemen­t avec une équipe, confie Lin Jarvis.

Yamaha, Valentino, Petronas... Des avocats japonais, italiens et malaisiens... Tout ça en pleine crise du Covid-19, il faut du temps. »

Car évidemment, Rossi restera sous contrat avec Yamaha l’an prochain, avec l’assurance de disposer de la même M1 que Viñales et Quartararo. Même si l’Italien ne fait plus vraiment partie des candidats au titre, il faudra bien facturer son matériel, d’un côté ou d’un autre.

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