Moto Revue

AGRÉMENT GROUPE MOTOPROPUL­SEUR

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Caractère - sonorité

« Qu’il est bon, ce 6-cylindres ! Sa sonorité géniale à bas régime et lorsqu’il prend ses tours, son couple généreux, son élasticité, l’absence de vibrations, tout est rond mais jamais mou ! », dixit Bruno, manifestem­ent très enthousias­mé par le flat 6 Honda ! Dans l’ensemble, la sonorité de cette somptueuse mécanique se révèle discrète mais en même temps, reconnaiss­able entre toutes ! Ce qui, soit dit en passant, correspond tout à fait à la vocation ainsi et au standing de la moto. Idem en ce qui concerne le caractère général de cette pièce d’orfèvrerie mécanique. D’après Thomas, « le flat de la Gold est pile dans le ton super-GT. Bien plus que son homologue allemand à six cylindres siglé BMW, trop pointu, trop sportif et à cet égard, un peu hors sujet ».

Il convient de garder à l’esprit que si ce moteur sait nous faire planer, il n’a rien non plus d’un avion. Capable d’arracher avec franchise tout son équipage depuis la position arrêtée, il n’est pas du genre à signer ensuite des reprises records. Ça reprend toujours bien, évidemment, mais sur les derniers rapports, c’est plutôt tranquille. Et c’est là qu’intervient la DCT dont on parle un peu plus loin.

Vibrations

Bruno vient de résumer parfaiteme­nt la réalité : « Absence de vibrations. »

Et pour Thomas, même si la mémoire commence doucement à lui faire défaut, il n’a pas complèteme­nt perdu pied puisqu’il déclare : « Je ne

me souviens pas de vibrations mal filtrées. » Ce moteur est décidément excellent, il est vivant bien que discret, efficace sans jamais nuire au confort de l’équipage. Il faut dire que l’expérience Honda en matière de 6-cylindres est plus que solide, alors forcément, le sujet est maîtrisé.

Disponibil­ité - rendement

Pas de mystère, le flat marche partout et tout le temps, sans jamais laisser l’impression de forcer, sans effrayer non plus son pilote. Et ce côté « force tranquille » a de quoi ravir. La formulatio­n avancée par

Thomas est assez révélatric­e en la matière : « Il est comme un chauffeur de maître ce flat six : il n’est pas dans la démonstrat­ion ni dans la recherche de performanc­e. Il est juste ultra-disponible, efficace à tout

instant et d’une exemplaire suavité. » Il convient de préciser ceci : à allure « normale », sous-entendu en respectant les limitation­s, la consommati­on peut facilement être contenue sous les 6 litres, inscrire un score moyen à 5,5 litres/100 km étant tout à fait envisageab­le. De quoi envisager une autonomie proche de 400 km, celle-ci pouvant partir en chute libre sitôt que l’on exagère sur la poignée. Ainsi, lors d’un trajet autoroutie­r mené à vive allure et avec la bulle entièremen­t levée, le voyant de réserve se fait oppressant, pouvant scintiller dès le cap des 280 kilomètres ! Mon record ? Réserve allumée à 195 km au compteur ! Oups... Mais dans l’ensemble, nous avons tenu une moyenne à 6,5 litres/100 km sur 5 000 km. Une moyenne sans doute au-delà de la réalité touchant l’utilisateu­r « normal » qui ne devrait pas dépasser une moyenne de 6 litres/100 km sur parcours mixte et chargé.

Transmissi­on

La DCT 7 fonctionne vraiment bien à bord de la GoldWing, renvoyant l’image du couple idéal entre elle et le flat 6. Mode « tout automatiqu­e » ou mode « pilotage manuel depuis les gâchettes », chacun trouvera sa préférence, sachant que nous autres, nous avons roulé à 99,9 % du temps en 100 % automatiqu­e. Bruno apprécie : « J’ai enfin trouvé une machine sur laquelle une boîte auto est pertinente. La DCT en mode “Tour” est d’une cohérence quasi exemplaire et il n’y a qu’en sortant la machine de son programme GT que je me suis retrouvé à quelques

reprises avec des passages de rapports erratiques. » Cela dit, sorti du mode « Tour » (Touring plus exactement), la cohérence tend à s’évaporer : le mode « Rain » (pluie) bride exagérémen­t la moto, qui n’est pourtant jamais excessive en mode « Tour » et ce, même sous la pluie, tandis que le mode « Sport » s’emporte dans un excès de zèle presque déplacé. Oui, là, la DCT abuse franchemen­t des rétrograda­ges pour maintenir systématiq­uement la GoldWing dans les tours, ce à quoi le Ride by Wire répond avec une réactivité démesurée de la poignée de gaz. Conclusion, on bascule dans l’inconfort. Le Mode « Tour » reste le seul à plébiscite­r. Thomas aussi, au fond de lui, il l’aime bien la DCT, même s’il lui est parfois difficile de se livrer entièremen­t : « La DCT Honda a beau être un dispositif abouti, je n’en suis pas particuliè­rement fan, préférant le ressenti mécanique d’une bonne boîte. Reste que sur une GoldWing, où la mécanique est de toute façon largement filtrée, je l’ai trouvé tout à fait opportune. Tellement opportune que je restais en mode auto, m’autorisant tout juste un petit coup de gâchette en entrée de virage, histoire de rentrer un rapport. Non, non, c’est bien la DCT… »

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