Rebel Moto Sport
William Durand en avait marre de préparer ses motos lui-même. Il a donc lancé sa PME, embauché deux techniciens pas manchots et ouvert son atelier au public. Rencontre avec un préparateur totalement «trail addict».
Optimiser les trails déjà bien endurisés comme la Yamaha Ténéré, c’est possible, voire conseillé dans certains cas.
Le monde de l’entreprise, William Durand connaît. Déjà à la tête d’une PME spécialisée en agro-alimentaire à Baraqueville en Aveyron (12), il a décidé l’an dernier d’allier passion et business. Une passion dévorante appelée moto qui le titille depuis l’adolescence, d’abord en version enduro puis plus mixte quand il achète son premier trail. On est dans les années 90, et William chevauche une Suzuki 350 DR, puis une 600 Ténéré qui lui ouvre les portes du voyage à deux roues. En une trentaine d’années, il sillonnera la France, l’Europe, l’Afrique du Nord puis celle du Sud, changeant de montures au gré du vent et de ses périples malgré un accident sérieux qui le mettra en pause quelques années. Passé forcément par BMW dont il a gardé une très rare HP2 après une poignée de GS, il a investi il y a trois ans chez KTM avec les Adventure 990 et plus tard 1290. Avant d’afficher sa préférence pour les récentes 690, 790 et dorénavant une 701 Husqvarna parée pour le long cours. « Des motos plus adaptées à ma pratique régulière, très axée tous chemins. Pour moi, les gros trails sont désormais
de vrais faux trails ! », lance-t-il un rien provocateur. Ces dernières années, il a participé à quelques rassemblements trails en France, l’Hard Alpi Tour ou l’Aveyron Tour. « Une bonne façon de découvrir des régions sans chercher sa trace... », avoue-t-il. « Rebel Moto Sport a ouvert ses portes le premier jour du 2e confinement l’an dernier », poursuit William en rigolant. Soit le 2 novembre, date à laquelle les deux techniciens embauchés durant l’été ont investi les 400 m2 de leur nouvel atelier à Baraqueville. « Depuis, on y fait de la prépa suspensions pour tous types de moto, de la prépa rallye, route ou rallye-raid, de la prépa pour ceux qui veulent voyager loin aussi. » En seulement quelques mois, pas mal de motos sont déjà passées dans les ateliers de Rebel Moto Sport. Enduro et cross, forcément dans cette région très verte, mais aussi bien sûr quelques trails. « On n’est pas sur le même type de préparation avec le trail », poursuit William, cinquantenaire depuis deux ans. « Pour une clientèle généralement plus âgée comme moi, ce n’est pas la performance qui prime mais d’abord la sécurité, la fiabilité et le confort. » Ce qui passe par le réglage ou le montage de nouvelles suspensions WP ou Touratech, « qu’on ouvre et qu’on règle systématiquement au poids du pilote ».
Mais aussi l’adaptation de têtes de fourche plus efficaces, des réservoirs additionnels, des selles faites main, de l’éclairage, de la bagagerie et de la déco personnalisée, diverses protections et des réglages moteur. « On reprogramme les boîtiers de cartographie d’origine ou on installe du boîtier Get ou BioFlex qui ont plus d’amplitude ou améliorent le fonctionnement avec des essences dégradées », précise William. La navigation est également au programme de leurs compétences, avec l’installation sur des supports maison de larges tablettes GPS de marque Globe. Côté suspensions, un banc d’essai permet de tester en atelier le travail réalisé en interne par JD et Manu, les deux techniciens maison. « Ça permet de valider avant remontage. Tout comme on teste les produits qu’on distribue avant de les préconiser », détaille William qui enquille des kilomètres dès que le weekend est là. « En ce moment, on est privé de voyages lointains, mais il n’est pas rare que je parte tout le week-end en baroud pour tester de nouveaux équipements. » L’atelier RMS accepte tous types de motos et de marques et ne reçoit que sur rendez-vous. ■