En Chine, bientôt une super Gold Wing
Un projet ambitieux de plus à mettre au crédit d’un constructeur chinois: cette fois-ci, une grosse GT articulée autour d’un… flat 8!
Mais où s’arrêteront les constructeurs chinois ? La question n’a pas forcément de quoi susciter beaucoup d’enthousiasme, mais elle semble particulièrement d’actualité. Jamais, en effet, il ne nous a été donné de percevoir autant de foisonnement dans l’industrie moto émanant de ce pays. Les indices ? Un afflux considérable de nouvelles marques sur le marché européen, mais aussi et surtout une montée en gamme spectaculaire, nourrie de modèles de forte cylindrée et d’architectures moteur étonnamment variées. Après les V4 présentés à quelques mois d’intervalle par Benda et QJ
Motor, les trois-cylindres en ligne développés par CFMOTO et Zontes, voici que pointe à l’horizon rien de moins qu’un flat 8. Oui, vous avez bien lu : un huit-cylindres à plat ! Le nom du constructeur se lançant sur un tel moulin ? GWM, alias Great Wall Motor. Ça ne vous dit rien ? Pas étonnant : il s’agit de la première moto développée par cette firme. Mais attention : si, sur deux roues, l’expérience de GWM est quasi nulle, sur quatre, la marque est loin d’être novice : fondée il y a près de cinquante ans, initialement pour produire des autos d’entrée de gamme, elle est aujourd’hui la première marque chinoise sur le segment des SUV, avec entre autres des modèles à moteur… V8.
La moto que GWM développe n’emprunte, cela dit, pas son moulin à une voiture.
Son flat 8 a été développé spécifiquement pour elle.
Unique dans la production actuelle, l’engin n’en puise pas moins son inspiration dans une machine bien connue, la
1800 Goldwing. Même si la future GWM compte deux cylindres et – selon nos infos – au moins
200 cm3 de plus que la Honda, l’architecture moteur est la même et, surtout, les périphériques s’avèrent diablement ressemblants : au niveau de la transmission, puisque la chinoise intègre un double embrayage, mais aussi du côté de la partie-cycle, si l’on considère le cadre périphérique en alliage d’aluminium et surtout le train avant de type Fior à doubles triangles superposés. Bref, nous ne sommes pas dans la pure copie, mais une chose semble certaine : bien que nouvellement arrivé dans la moto, GWM a rapidement compris l’intérêt de prendre une bonne aspi. Alors bien sûr, cette « super » (guillemets de rigueur) Gold Wing ne va pas débarquer demain sur notre marché. Il n’est même pas certain qu’elle accoste un jour nos côtes (GWM n’a pour l’instant pas d’importateur en Europe) et si tel était le cas, ses arguments resteraient d’une portée limitée face à la notoriété, l’expertise et le réseau d’un géant comme Honda. À ce titre, il est d’ailleurs intéressant de constater que les autres GT chinoises, notamment la 1250 produite par CFMOTO, ne sont pas commercialisées chez nous : arriver sur un segment aussi haut de gamme ne s’improvise pas. Il n’empêche, avec une énergie grandissante, les constructeurs chinois font leur trou sur notre marché. Espérons que ce trou ne soit pas également la fosse dans laquelle les constructeurs historiques seraient, à terme, enterrés.