Zarco fâche Freddie
Si Fabio Quartararo s’est donné un peu d’air en profitant des nombreuses chutes qui ont émaillé le sprint de Jerez pour s’offrir une inespérée cinquième place, Johann Zarco n’a pas eu beaucoup de raisons de se réjouir lors des deux dernières épreuves au Texas et en Espagne. « Je me suis quand même bien battu moi aussi à Jerez, tempère le pilote Honda LCR. Si je n’étais pas tombé dans le dernier virage, j’aurais fini le sprint en sixième position.» Le lendemain, sa course a pris fin un peu plus tôt, quand Aleix Espargaro l’a accroché dans le virage 5 du tracé andalou. Convoqué par le collège des commissaires FIM Motogp avec le pilote Aprilia, le Français en est ressorti plus vite que prévu après avoir fâché Freddie Spencer, l’un des trois membres de cette instance encore décriée en Espagne du fait de l’incohérence de ses décisions. « Il faut faire bouger les choses, lâche Johann. Freddie n’est pas compétent. Il faut mettre une autre personne à la place parce qu’il ne prend pas les bonnes décisions au bon moment. Il est peut-être trop passionné, et donc trop influencé par quel pilote pénaliser ou non. Ils m’ont fait regarder l’action avec Aleix et la chute. Aleix me dit : “Tu m’as touché trois fois avant…”, et je lui réponds que non, je ne l’avais pas touché. Il me dit : “Tu t’es battu pour la 14e place” et je lui ai rétorqué que c’était la seule place que je pouvais jouer. J’ai essayé de faire avec mes armes. On s’est offert de beaux dépassements, une belle bagarre. C’est normal que nous ne soyons pas d’accord sur quelques sujets, mais sur cette action, il affirme qu’il aurait pu lâcher les freins et me pousser. Je lui ai dit : “Deux tours avant, tu l’avais très bien fait. Ce tour-là, tu étais un peu en retard, tu as essayé de retenir, mais ça va tellement vite que tu as perdu l’avant et tu m’as emporté.” Et Freddie est là à nous regarder, j’ai ajouté : “Qu’est-ce que tu veux que je dise ? Tu veux que je me plaigne et que je te demande de le pénaliser ? Tu veux te décharger ? Je m’en fiche, ça ne va pas changer ma vie, mais tu fais ce que tu as à faire. Tu n’as pas sanctionné Binder, c’est qu’il y a un problème.” Aleix était d’accord, j’ai dit à Freddie : “De toute façon, je ne t’aime pas, tu ne fais pas bien ton travail. Tu fais ce que tu veux.” Ensuite, ils m’ont fait sortir. Il faut faire bouger les choses, il y a des gens qui essaient de bien faire, mais lui, qui est toujours le preneur de décisions, ce n’est pas bon. C’est une chute dans un virage rapide, pas de bobo, et c’est ça l’important. On ne joue pas le championnat, comme on dit. Ce n’est pas dramatique.»