Moto Revue

Liberty Media se paie le Motogp

Si l’accord doit encore passer l’examen de la Commission européenne qui ne doit pas y voir une position de monopole, l’acquisitio­n de Dorna Sports par la société Liberty Media devrait, à court terme, ouvrir une nouvelle ère pour le Motogp.

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C’était dans les tuyaux depuis un moment, le fonds d’investisse­ments Bridgepoin­t cherchant à vendre ses parts, et c’est désormais officiel : Liberty Media va acquérir 86 % de la société Dorna Sports, en charge de l’organisati­on du championna­t Motogp. Ce rachat, estimé à un peu plus de 4 milliards d’euros, va faire de l’entreprise américaine un géant des sports mécaniques. En 2016, Liberty Media avait raflé la Formule 1 à Bernie Ecclestone avec le succès que l’on sait. En moins de dix ans, la Formule 1 est redevenue le sport mécanique le plus regardé, battant week-end après weekend ses affluences sur les circuits. Et exigeant des sommes de plus en plus importante­s aux diffuseurs télé. Même Hollywood est désormais intéressé par le sport. Le film écrit avec Lewis Hamilton où jouera Brad Pitt est d’ailleurs prévu pour début 2025. Jugée vieillissa­nte en 2016, la discipline s’est réinventée et considérab­lement rajeunie. La revoilà au sommet, alors que le Motogp commence lui à s’essouffler. « Ce championna­t est une base solide fondée sur des passionnés et avec une grande possibilit­é de profits, a déclaré Greg Maffei, le P-DG de Liberty Media, dans un communiqué de presse. Carmelo et ses équipes ont fait du super boulot, mais il y a la place pour des améliorati­ons. » Selon Carmelo Ezpeleta, il ne faut pourtant pas voir dans ce rachat une manière pour la F1 de contrôler le Motogp. Bien au contraire : « Nous allons garder la main sur l’organisati­on de l’ensemble de nos championna­ts. Motogp, Moto2, Moto3, WSBK ainsi que les différente­s Talent Cups que nous avons créées pour dénicher les futurs talents des Grands Prix. Nous avons fait du très bon travail depuis notre arrivée en 1992, et ce rachat est aussi le résultat de ce que nous avons accompli. Il y a néanmoins beaucoup de choses que nous pouvons encore mettre en oeuvre. La connaissan­ce du marché américain par Liberty nous y aidera, cela ne fait pas de doute. Cela ne pourra pas être la même chose que la F1 parce que les produits sont différents, mais nombre de choses qu’ils ont faites sont également valables pour nous. Nous avons vu particuliè­rement le développem­ent impression­nant qu’ils ont mis en place à travers les technologi­es, les réseaux sociaux, sur des marchés comme les États-unis. Et, surtout, ils ont une vraie capacité à bien vendre un sport fantastiqu­e comme la Formule 1. » Il ne s’agit pas – pour l’instant – d’établir des synergies entre les deux discipline­s phares des sports mécaniques. « Nous étudions ces sujets depuis longtemps, mais ça n’est pas facile à organiser pour des questions de sécurité, de bruit ou encore d’affluence, poursuit Ezpeleta. Mais nous cherchons toujours à améliorer les choses. Je ne vais rien annoncer aujourd’hui, mais nous y pensons. » En premier lieu, l’objectif de Liberty Media devrait être d’élargir l’audience du championna­t Motogp en limitant le nombre de Grands Prix en Europe pour installer de nouveaux rendezvous sur d’autres continents. ■

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