Une histoire incroyable
souvenir qu’on est un être humain comme les autres, que l’on soit champion du monde ou pas. »
Cette année tu es rapide mais tu es aussi très régulier puisque tu n’es pas descendu du podium au cours des six premiers GP. (NDR : interview réalisée en Lettonie)
« Ce n’était pas vraiment le cas l’an passé, hein (rires) ? En 2015, il y avait des fois où tout allait bien le samedi et pas le dimanche. Ou inversement… Cette année, tout s’est superbement mis en place : l’entraînement, la moto, le team, la famille… Je pense que c’est la raison pour laquelle je suis calme et confiant. C’est la clé de la réussite, se faire plaisir sur la moto et être en confiance avec ses proches et son équipe. J’ai d’excellentes relations avec Nico mon mécano, avec Giacomo le boss du team, avec tout le staff du team et du HRC en fait. »
Peut-être as-tu moins de pression aussi, car personne n’attendait de tels
L’histoire de Tim Gajser est incroyable, comme vous allez en juger. Tim n’est pas l’aîné de la famille Gajser. Il a un frère plus âgé que lui et devrait en avoir deux si l’un d’eux n’était pas mort sur une piste de cross. L’enfant avait échappé à la surveillance de sa mère alors que son père s’entraînait sur une piste de cross et celui-ci n’avait pu éviter de tuer son propre fils qu’il n’avait pas vu au milieu de la piste. Pour remplacer ce fils disparu tragiquement, Tim a donc été conçu et en quelque sorte programmé pour gagner. Les moyens manquant parfois dans la famille, s’il n’y avait qu’un morceau de viande pour le repas, c’est toujours Tim qui en bénéficiait. Les parents ont fait des sacrifices énormes pour qu’il réussisse et cette histoire explique pourquoi il existe une relation familiale si forte entre eux. Au départ de chaque course, quand Tim et son père font leur prière, il est fortement déconseillé d’aller les importuner. Une anecdote : quand Tim a signé son premier podium en Angleterre en 2014, la prime Honda a servi à acheter des portes intérieures pour la maison familiale.
résultats de ta part dès ton arrivée en 450?
« On peut dire cela mais tu sais, en tant que pilote, tu veux toujours t’affirmer et être devant. Bon, en 2014 et en 2015, je me suis mis la pression, et ce n’est pas bon de rouler sous pression. On sait tous ce qu’on est capable de faire mais honnêtement, je suis arrivé au Qatar sans aucune pression et sans objectif de résultat. Comme cela, j’étais sûr de ne pas repartir déçu, avec le moral en berne. »
Le fait d’avoir conquis l’an passé un titre mondial doit participer à cet état d’esprit ?
« J’ai déjà atteint pas mal de mes objectifs à ce jour, que ce soit le titre mondial MX2
ou les titres européens acquis dans les autres cylindrées. Mais en tant que sportif, à chaque fois que j’atteins un but, je m’en fixe un autre que je veux atteindre le plus vite possible. »
Tu nous disais précédemment que tu as travaillé différemment cet hiver. Or l’an passé déjà, tu t’entraînais en 450, donc qu’as-tu changé?
« Cet hiver fut complètement différent des précédents, en premier lieu parce que depuis l’été dernier j’ai réussi mes examens et je ne vais plus à l’école. J’ai donc plus de temps pour m’entraîner, plus de temps pour me reposer aussi entre les courses ou les séances de testing. Mon père m’a fait un bon programme, différent des autres années et cet hiver, je m’entraînais en général deux