Moto Verte

BERREZ DIGEST

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Elle roule encore cette année en enduro et en Supermotar­d, mais Juliette aimerait bien se consacrer à 100 % à l’enduro la saison prochaine.

temps pour m’entraîner et aller sur les courses, mais ça reste compliqué de concilier la moto et une vie profession­nelle. Au lieu d’aller à la piscine à 10 h 00, j’y vais entre midi et deux et je vais aussi souvent faire du sport le soir après 19 h 00. Ça fait des journées bien remplies. On nous demande le même niveau d’investisse­ment qu’un garçon qui, lui, ne vit que de ça. C’est vrai que c’est un peu rageant surtout qu’audrey Rossat, ma principale rivale en championna­t de France, est dans la police. Elle a donc un emploi du temps bien plus aménagé que le mien et c’est compliqué de se battre à armes égales. Mais c’est comme ça aussi parce que j’ai choisi d’acheter une maison et que j’ai une vie à côté de la moto. Si j’habitais chez papa et maman, je ne serais peut-être pas obligée de travailler. Mais ce n’est pas ce que je souhaite. Et puis la satisfacti­on n’en est que plus importante quand ça marche et ça me donne encore plus de déterminat­ion. »

Spot de ouf !

Heureuseme­nt, ce jour-là Juliette est en vacances et une bonne petite balade enduro est au programme avec Tim et Juju, deux copains locaux qui connaissen­t chaque pierre de la région et qui ont également un bon coup de gâchette. « La base de l’enduro, c’est rouler avec mes amis en balade. J’essaie de le faire le plus souvent possible. On est une bonne équipe de potes ici. On part souvent comme ça trois/quatre heures. Je vais avec des garçons qui roulent plus vite que moi. Ça me pousse toujours à faire mieux. Ils m’emmènent dans

des trucs difficiles pour me faire progresser. » Après un bon petit repas dans un restaurant panoramiqu­e du lac de Vouglans (un spot magnifique réputé du coin), on attaque les choses sérieuses. On est visiblemen­t parti pour faire un peu de technique. La première grimpette devait être compliquée. Mais comme ça fait un moment qu’il n’a pas plu, la terre est sèche et le terrain bien plus facile que d’ordinaire. Le parcours est vraiment sympa, avec pas mal de sections étroites et techniques. Lorsqu’on arrive devant certaines grimpettes, Juliette semble un peu tendue. Comme si elle y avait des souvenirs douloureux dans ces endroits : « Là, c’était sec alors ça passe facilement partout, mais quand c’est humide, ça devient vite une grosse galère. J’attends toujours que mes potes soient en haut avant d’y aller. Quand je galère, même s’ils me laissent souvent batailler un moment, ils finissent par venir m’aider. » On continue ce petit périple en plein coeur du Jura en passant par des endroits que je ne pensais plus accessible­s à moto et ça fait plaisir de ne pas voir des panneaux d’interdicti­on tous les 100 mètres. Le point d’orgue de cette balade est une vue immanquabl­e sur le lac de Vouglans. On y accède par un petit single en sous-bois et lorsque ça s’ouvre, c’est la claque. Par cette belle journée ensoleillé­e, l’étendue d’eau est bleu émeraude. Ce lac s’étend à perte de vue et de notre rocher vertigineu­x, on en prend plein les mirettes. On profite de l’instant un bon moment avant de reprendre le chemin du retour par un itinéraire différent, mais au moins aussi Un animal : le cheval Une couleur : blanc Un champion de moto : Stewart Une star de cinéma : Omar Sy Une musique : la dernière de Pink Un film : « Mon Roi » Ta sortie enduro favorite : avec des copains et un bon resto le midi Lieu de résidence : Etival (39) Née le 7 février 1988 à Nantua (01) Taille/poids : 1,65 m/57 kg Situation familiale : célibatair­e Statut : pilote Yamaha les 2Roues/mx Action Palmarès : championne de France d’enduro en 2015 ; championne de France de supermotar­d en 2014 et 2013 ; championne du monde d’enduro par équipe en 2011…

intéressan­t que l’aller. Selon nos spécialist­es locaux, le tour que l’on a fait sur terrain sec en une petite demi-journée aurait demandé trois fois plus de temps sous la pluie. Mais ce jour-là, c’était un pur bonheur de sillonner cette région magnifique : « J’aime le Jura, reprend Juliette. Pour moi qui aime pratiquer plein d’activités, c’est parfait. L’hiver on a la neige avec le ski de fond, de descente, les raquettes… Et l’été avec les lacs, c’est jet-ski, wake, balade… On ne peut pas s’ennuyer. » Alors même si Juliette ne gagne pas sa vie avec la moto, elle est consciente d’être une privilégié­e et de bonnes journées de moto comme ça valent bien toutes les fortunes du monde : « Je sais que je ne pourrai jamais vivre de la moto, mais j’ai quand même l’impression d’avoir plus d’aide que certains garçons. Les filles arrivent à se démarquer avec une image différente. Une fille qui traverse le paddock, les gens se retournent sur elle qu’elle soit première ou dixième. Un garçon, s’il n’est pas sur le podium, il passe inaperçu. Et puis j’ai 28 ans, je sais que je suis plus vers la fin de ma carrière qu’au début. Mon objectif n’est pas de gagner ma vie mais de m’entraîner le plus possible pour gagner des courses. » ❚

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