Moto Verte

Stéphane Peterhanse­l

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« Au Dakar 2016, il avait déjà sa place sur le podium. »

Stéphane, quel regard portes-tu sur le parcours de Cyril Despres en auto ? « Cyril est un pilote méthodique qui analyse et cherche à comprendre pour progresser. Il décortique les datas des autres pilotes pour voir où il peut gagner du temps, comment améliorer son pilotage, il échange beaucoup avec les ingénieurs et les mécanicien­s… C’est un gros travailleu­r qui s’investit énormément. Il a récupéré des hectares de terre en Espagne sur lesquelles David Castera lui a tracé une piste et il a acheté un buggy, en parallèle de son Yamaha YXZ 1000R pour s’entraîner. Le résultat est payant. Je savais qu’il avait les atouts pour réussir, mais je suis quand même surpris de la vitesse à laquelle il est arrivé au plus haut niveau. Je lui tire mon chapeau ! » « Avant cela déjà, lors du Dakar 2016 ! Cela est passé un peu inaperçu car il a terminé 7e en ayant perdu une heure lors de la 5e étape sur des problèmes électroniq­ues, mais il aurait pu gagner des spéciales s’il ne s’était retrouvé dans le rôle de porteur d’eau, donc obligé de lever le pied. Il avait sa place sur le podium, en témoignent ses trois places de 2e sur les trois dernières spéciales. » « Il est tout près, vraiment très près ! Nous sommes quatre dans le team à pouvoir gagner le / MOTOVERTE Dakar. Sébastien Loeb et Carlos Sainz sont plus rapides en pilotage pur, Cyril et Sébastien, plus jeunes, sont physiologi­quement avantagés en temps de réaction et analyse visuelle de la piste. Pour ma part avec Carlos, nous compensons en ayant une solide expérience des rallyes. Tout le monde a donc sa chance (rires.) Maintenant, c’est le tracé du Dakar qui va déterminer qui est avantagé : si c’est du rapide, comme l’an passé, typé WRC, Sébastien sera redoutable. Si la navigation entre en jeu, Cyril et son copilote David Castera, qui est au top, seront à leur avantage. » « Non car l’ambiance est très bonne. Au Silk Way, même lorsque Sébastien s’est rapproché de Cyril au classement, ça ne changeait rien à la bonne entente. Le rallye-raid est une discipline qui ne génère pas d’animosité ou de tension. Lorsque tu fais une erreur, c’est de ta faute et tu ne t’en prends qu’à toi, pas aux autres. Chez Peugeot, il n’y a pas de tension palpable. La tension, elle est intérieure car tu as envie de bien faire. Tu te concentres sur toimême et tu ne dépenses pas d’énergie à autre chose qu’à analyser ce qui se passe et ce, en étant ouvert aux autres, ce qui est très sain. » « Je ne change rien à mes habitudes avec l’arrivée de Cyril dans une équipe où il y a déjà deux autres grands champions. Dans le team Peugeot, je suis apaisé en ayant gagné le Dakar cette année, ce qui me donne le sentiment d’avoir rempli mon contrat. Et avec six victoires à moto et six en auto, je pense avoir fait le job (rires). Je veux avant tout continuer à prendre du plaisir à piloter, c’est un bon moyen d’être sur le podium car je roule avant tout pour gagner et je souhaite à Cyril de prendre un jour le relais et d’enquiller à son tour les victoires. »

 ??  ?? A-t-il franchi un cap en remportant le Silk Way Rally ? À quel niveau situes-tu Cyril par rapport à toi, Carlos Sainz et Sébastien Loeb ? Quatre lions dans la même écurie Peugeot, n’est-ce pas trop difficile à gérer ? Avec Cyril, comme à moto, tu t’es...
A-t-il franchi un cap en remportant le Silk Way Rally ? À quel niveau situes-tu Cyril par rapport à toi, Carlos Sainz et Sébastien Loeb ? Quatre lions dans la même écurie Peugeot, n’est-ce pas trop difficile à gérer ? Avec Cyril, comme à moto, tu t’es...

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