Les Français déchirent…
Remis au goût du jour avec l’arrivée d’une génération de jeunes pilotes de talent, le side-car cross bénéficie d’un vent de renouveau depuis quelques années. On a profité du Grand Prix de France à Iffendic pour aller prendre la température.
Ala base moyen de transport prisé des Anglais et des militaires, c’est seulement dans les années 60-70 que le side-car va évoluer vers des versions cross destinées à un usage intensif sur circuit. À une époque où la moto TT est en vogue, la discipline fait rapidement des émules, d’abord en Angleterre puis dans toute l’europe. Dans les années 80, le side profite de l’engouement général pour le MX et rencontre lui aussi un franc succès. Bruit, contacts et grosses bagarres, le spectacle est assuré et le public ne s’y trompe pas. C’est également à cette époque que la discipline va connaître une véritable révolution. En 1984, à une époque où les gros 4-temps Triumph, Norton ou encore le Yamaha XS font office de référence, les frères Bouvet ont l’idée de greffer un moteur de 490 YZ sur leur engin. Pari gagné, ils sont plus rapides que les 1 000 cm3 4-temps et une ère nouvelle commence pour le side-car. Très vite, les constructeurs fabriquent de nouveaux châssis plus légers, prévus pour recevoir les 500 cm3 2-temps liquides issus des motos de cross de l’époque. Les machines bien plus légères et maniables permettent aux équipages d’avaler de grands sauts et de rouler plus vite. Quelques années plus tard, un certain Zabel, préparateur de mono 2-temps à cette époque, fabrique en 1988 son propre moteur inspiré du bloc Maïco et adapté aux contraintes du side-car cross. Ce moteur devient incontournable et fait encore office de référence aujourd’hui pour un grand nombre de pilotes.
Professionnels amateurs
Depuis plus de trente ans, Friedhelm Zabel himself est toujours présent dans les paddocks des GP et s’occupe lui-même de l’entretien des 700 2-temps de l’élite mondiale à l’arrière de son camion/campingcar/atelier Mercedes tout droit sorti des années 80. La scène peut paraître surréaliste sur une épreuve du championnat du monde. Pourtant, le side-car reste pour la plupart un sport amateur animés par des passionnés. « Nous sommes en tête du Mondial. Pourtant on travaille à côté, affirme Valentin Giraud. Malgré tout, on s’efforce de donner une image pro de notre discipline. On voit de plus en plus de belles structures dans le paddock, on a de belles machines, de beaux équipements. Les pilotes et les passagers sont de véritables athlètes. Ce n’est plus la “kermesse” comme on pouvait le voir il y a trente ans. Tout cela est indispensable si l’on veut pousser notre sport vers le haut. » Depuis une petite dizaine d’années, le TGM (tandem Giraud/musset) incarne la nouvelle vague du side-car français. Style soigné et pilotage moderne, le duo emblématique Giraud/musset était devenu depuis sept ans le chouchou du public français. Pourtant Nicolas Musset a décidé de se lancer cette saison dans un nouveau challenge en rejoignant le Néerlandais Étienne Bax, champion du monde 2015 et principal rival du TGM dans la course au titre mondial. Dominateur de la première partie du championnat, l’équipage Bax/musset a été déclassé du Grand Prix de Chaumont pour essence non conforme. De quoi relancé de plus belle le duel entre les ex-coéquipiers, pour la plus grande joie du public français tiraillé entre les deux jeunes