Moto Verte

« Le bloc est excellent, puissant, facile, fun et efficace, bref, au top ! »

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Petit gabarit avec un pilotage agressif, Antonio Cairoli avait d’abord choisi la 350 SX-F pour s’aligner en GP MX1 et remporter pas moins de six titres mondiaux consécutif­s avec KTM. En cours de saison 2016, Cairoli décide de changer de cylindrée et opte pour la 450 SX-F. Un choix décidé pour rester compétitif au départ, sur les nouvelles grilles métallique­s. Un changement de cylindrée impacte beaucoup le style de pilotage, surtout à haut niveau. C’est pourquoi il a fallu offrir à Tony une moto qui lui convient parfaiteme­nt. Si les saisons 2015 et 2016 ont été compliquée­s pour le leader du team KTM Red Bull, l’année

2017 lui a permis de décrocher un neuvième titre mondial et prouve que les choix effectués ont été les bons. D’abord au niveau du châssis, l’usine a conservé quelques réglages que l’on retrouve chaque année sur les motos de Cairoli. Si le poste de pilotage est moins atypique que par le passé, le guidon Renthal sans barre reste relativeme­nt haut perché et les commandes sont placées vers le haut. Une sensation renforcée par la selle retaillée, plus basse que l’origine. Concernant les périphériq­ues, on retrouve une paire de frein Brembo usine qui mordent des disques Motomaster­s. La fourche est une WP cone valve de 52 mm de diamètre, enlacée par des tés Neken, l’amortisseu­r est un WP d’usine. Côté moteur, difficile d’en savoir plus, comme d’habitude. Comme tous les teams de GP, KTM garde jalousemen­t ses secrets de fabricatio­n mais les mécanicien­s en charge de la SX-F ne mentent pas quand ils disent que le bloc est 100 % factory. Ils ne peuvent en revanche cacher le pot Akrapovic en titane, l’embrayage Hinson ou encore le boîtier d’allumage Get. Cela a pris quelques mois de testing pour trouver le bon compromis entre les courbes d’injection et les rapports de boîte, mais avant le début de saison 2017, tout était prêt et l’italien ne s’est pas trop éloigné de ses bases en cours de championna­t.

Tout dans les tours !

Les motos de Cairoli ont toujours été assez atypiques en termes de position, de suspension­s et de comporteme­nt moteur. Mais petit à petit, l’italien a affiné ses réglages et c’est sur une moto bien plus facile à prendre en main pour le commun des mortels que le champion du monde évoluait cette saison. Bien que la position reste particuliè­re, elle n’est pas délirante. Malgré la souplesse de la piste sablonneus­e, on se rend rapidement compte que les suspension­s sont très dures. Des réglages adaptés pour les conditions du jour, mais aussi partout ailleurs pour un pilote de sa trempe. Pourquoi rouler si dur en suspension ? La réponse est simple. Tony ne cherche pas le confort mais la performanc­e. Avec une fourche « normale », il ne pourrait pas attaquer les sauts et les ornières avec autant de violence. Ce n’est pas hyper confortabl­e, mais on se sent en sécurité. La contrepart­ie est la maniabilit­é. La moto reste assez difficile à inscrire dans les virages et elle a tendance à se « relever »

d’elle-même dans les ornières serrées. L’amortisseu­r est assez ferme lui aussi, mais la moto est vissée au sol. Pas de réactions inattendue­s et finalement, c’est presque confortabl­e en sortie de virage. Concernant le moteur, Cairoli a toujours aimé le pilotage 250. C’est pour cela qu’il avait opté pour une 350 lors de son arrivée chez KTM. Pas étonnant de retrouver quelques traits de caractère bien propres à son style sur le blocmoteur de la 450. Relativeme­nt facile à bas

régimes, le moteur est très libre, avec une absence quasi totale de frein moteur. Il prend rapidement des tours et dispose d’une allonge hallucinan­te. La puissance maxi est située très haut sur la plage de régime et le moteur ne s’arrête jamais de pousser fort. On a bien essayé de traîner sur les rapports en affolant les soupapes en ligne droite, mais il faudrait se mettre sur l’autoroute pour en trouver la limite. Le bloc est excellent, puissant, facile, fun et efficace, bref, au top !

 ??  ?? Après avoir plébiscité la 350 pendant de nombreuses années, Cairoli a été contraint d’opter pour une 450 afin d’assurer ses départs. Mission accomplie avec 15 holeshots cette saison !
Après avoir plébiscité la 350 pendant de nombreuses années, Cairoli a été contraint d’opter pour une 450 afin d’assurer ses départs. Mission accomplie avec 15 holeshots cette saison !
 ??  ?? 1/ Neken équipe les KTM de série mais aussi les KTM officielle­s avec ses tés de fourche. Notez que Cairoli utilise des pontets classiques et non le système SFS pneumatiqu­e du fabricant français.
1/ Neken équipe les KTM de série mais aussi les KTM officielle­s avec ses tés de fourche. Notez que Cairoli utilise des pontets classiques et non le système SFS pneumatiqu­e du fabricant français.
 ??  ?? 2/ Gros plan sur le pied de fourche de la fourche WP cone valve 52 mm sur lequel est vissé un étrier Brembo usine protégé par un cache en carbone aussi utile qu’esthétique.
2/ Gros plan sur le pied de fourche de la fourche WP cone valve 52 mm sur lequel est vissé un étrier Brembo usine protégé par un cache en carbone aussi utile qu’esthétique.

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