usa: c’est quoi le probleme?
Cela fait six ans que l’équipe américaine n’a pas remporté le Motocross des Nations. La dernière victoire du team US remonte à 2011, à Saint-jean-d’angély. Après avoir autant dominé l’épreuve (22 victoires dont 18 dans le format actuel du MXDN), le team USA a subi une humiliation en rentrant au pays de l’oncle Sam sans le Trophée Chamberlain mais surtout à la 9e place, le plus mauvais résultat enregistré par l’équipe. En cause principalement, les soucis d’amortisseur de Cole Seely. Quel est toutefois le problème majeur des USA ? Depuis quelques années, il est difficile de composer une équipe capable de défendre la bannière étoilée. Le calendrier chargé mais surtout la Monster Cup qui se tient quinze jours plus tard expliquent cela. À l’époque, le MXDN était plus tôt dans le calendrier (mi-septembre) et le championnat US terminait plus tard (fin août, début septembre). Les pilotes n’avaient que quinze jours de plus à maintenir leur état de forme et pouvaient prendre un break avant de retourner au charbon dans les whoops. Aujourd’hui, le MXDN se déroule près d’un mois après la fin de l’outdoor US, mais seulement quinze jours avant la Monster Cup qui a pris une importance considérable dans le calendrier US, pour des raisons financières. Il y a quand même un million de dollars en jeu et la course est organisée par Monster Energy, l’un des gros sponsors du team Kawasaki dans lequel Eli Tomac roule. Rien que pour cette année, il était hors de question d’envoyer le plus rapide des pilotes US encore en activité. Difficile ensuite de motiver des pilotes qui rentreront probablement bredouille au pays. Depuis cinq ans, le niveau du motocross en Europe n’a cessé d’augmenter pendant que les Ricains se concentrent sur le SX. Cette année, l’équipe était jeune et prometteuse, mais face aux teams France, Pays-bas, Belgique et même Australie, il était difficile d’envisager la victoire avec un Covington qui faisait sa première course en 450 et un Seely, nettement plus rapide en SX qu’en MX. D’autres paramètres entrent en jeu. Si le team US essaie de faire les choses du mieux possible en envoyant un staff conséquent (près de 40 de personnes au total), leur organisation n’apparaît plus suffisante pour rivaliser avec les teams européens et, a fortiori, le team France qui considère le MXDN comme une course prioritaire. Il y a une ambiance « vacances » dans le staff du team US alors que chez les bleus, tout le monde est à bloc. On voit assez peu les pilotes communiquer entre eux chez les rouges, alors que le team France est soudé comme jamais. Toutes ces raisons mises bout à bout expliquent les contre-performances des différentes équipes américaines ces dernières années. Pour l’édition 2018, c’est le reste du monde qui se déplacera dans le Michigan, sur la piste de Red Bud. À domicile, il y a fort à parier que les hommes de Roger De Coster mettront tout en oeuvre pour sauver l’honneur devant leur public.