Moto Verte

À l’assaut des 125…

Les KTM et Husqvarna 125 enduro homologuée­s sont toujours disponible­s via les concession­naires alors que Beta et Sherco ont récemment élargi leur gamme d’une 125. Fallait pas rater ce match de guêpes où une certaine SE-R s’est montrée particuliè­rement fla

- Par Guédaro - Photos La Pouge

En stoppant l’homologati­on de sa 125, KTM a bouleversé la donne sur le marché des « petites » enduros. Une nouvelle à la base peu réjouissan­te, mais qui finalement ne se goupille pas si mal. Par l’intermédia­ire de certains concession­naires, il y a toujours possibilit­é de se procurer une KTM ou une Husqvarna 125 homologuée­s. Certes moyennant un supplément tarifaire qui ne semble pas empêcher de pouvoir toujours croiser la petite Autrichien­ne dans les paddocks (fin octobre, 118 HVA et KTM 125 vendues en 2018). La référence 125 enduro est donc toujours disponible mais sans doute plus pour longtemps. Les « petits » constructe­urs à l’image de Sherco et Beta ont profité de cet « abandon » des Autrichien­s pour étoffer leur gamme d’une 125. La Beta 125 RR 2T est la dernière arrivée sur le marché et pour cet essai, le constructe­ur a choisi de présenter la version Racing. Un modèle bénéfician­t de nombreuses évolutions techniques, notamment un cylindre retouché et un nouveau pot. De quoi la différenci­er de la version 2018 essayée en début d’année (MV n° 528 avril 2018). Sherco a joué l’option standard. Pas de Factory aux suspension­s Kayaba, on fait dans le simple avec la 125 SE-R et ici, pas de sabot moteur, d’origine quoi ! Élite Moto, concession­naire à Rodez (12) et Aurillac (15), a spontanéme­nt accepté de nous fournir les KTM 125 XC-W et Husqvarna 125 TX. Tout juste rodées, les deux motos sont véritablem­ent sorties de caisse. Par précaution, la KTM est équipée d’un sabot moteur qui n’est pas monté de série. De même que la HVA n’a pas celui d’origine. Les TM et Evo-set n’étaient toujours pas disponible­s fin novembre pour ce match. Nous tenterons d’y revenir ultérieure­ment. Beta RR 2T Racing, Husqvarna TX, KTM XC-W et Sherco SE-R, les nouveautés sont au rendez-vous sur le Domaine d’auzole, un site de 70 hectares où un certain Gilles Algay officie comme responsabl­e de l’école moto. Alexis Bach bosse dans la structure et connaît le coin. Il va nous guider et donner son avis sur ce quatuor, accompagné de Yohan Sol qui, lui, découvre les lieux. De la prairie vallonnée, des bois avec chemins et sentiers à foison, grimpettes, dévers, cailloux… Toutes les conditions sont réunies pour réaliser un bel essai. Il va juste manquer de soleil. Un peu de pluie fera même son apparition. Compliqué pour les photos, mais complet pour le test et avec un vestiaire chauffé, c’est royal, alors c’est parti !

révéler de bonnes ou de mauvaises choses. Dans le cas de la Sherco, on ne retient que des bonnes. Commandes souples, position agréable et… Un démarreur ! Fallait que ça arrive sur une 125, Sherco a osé. Et malgré trois autres moteurs qui démarrent facilement au kick, le bouton magique est ici aussi… magique. Le moteur ne rechigne pas à bas régimes. C’est facile, tout comme la partie-cycle qui gomme confortabl­ement trous et bosses. Facile, la Beta l’est aussi. Elle est fine entre les jambes, un petit gabarit au garde-boue avant imposant. Rien à redire sur la position, le guidon est plus étroit mais on prend vite ses marques. L’ensemble fait un peu ferme sans pour autant s’avérer inconforta­ble. Juste un peu plus sport que la Sherco. La KTM est également un petit gabarit. Là aussi, tout tombe sous la main et ça roule ! Par contre, il a fallu appauvrir la carburatio­n trop riche. Dernier cran du haut de l’aiguille et la orange a enfin pu démontrer son véritable potentiel. La Husqvarna est ultraconfo­rtable. Au premier abord, c’est très agréable même si l’ensemble fait plus mastoc que la concurrenc­e. Ici aussi, le capricieux Mikuni a fait des siennes. Sans avoir trouvé le bon réglage, faute de gicleurs ou aiguilles différente­s à dispositio­n, nous avons dû nous résigner à utiliser un moteur plus pointu.

Maniabilit­é

Le domaine ne manque pas de sentiers sinueux, de portions techniques pour mettre en difficulté les plus empotées de ces 125. Malgré ses kilos en plus, la Sherco est une excellente vireuse. L’avant se place naturellem­ent et sans effort. Dans les parties trialisant­es, aidée par un moteur exemplaire, elle s’est montrée facile et agile. Agilité, c’est aussi une qualité sur la KTM. La position, son gabarit compact et une légèreté dans les changement­s de direction, la XC-W virevolte dans les sentiers. La Beta est aussi un poids plume facile à manoeuvrer. L’ensemble est réactif, il se place facilement dès que ça tournicote. On le bouge sans forcer dans le technique. Ici aussi une moto emballante dès que ça se rétrécit. La Husqvarna est déjà plus volumineus­e entre les genoux. Un peu d’embonpoint entre les genoux et des suspension­s vraiment très souples. De la mollesse qui n’aide pas sur ce chapitre. Elle reste cependant très efficace dans les pif-paf. Elle va passer partout mais avec plus de rigidité, de réactivité, ce serait encore mieux.

Stabilité

Après une balade dans la campagne environnan­te, une spéciale chrono et une boucle répétée à de nombreuses reprises, il n’a pas été facile de mettre en difficulté ces 125. La Sherco continue sur sa lancée.

On attend en vain le caillou ou le trou mal placé qui va secouer l’ensemble, rien. Un tapis de cailloux roulant, elle va gommer le passage comme si de rien n’était. Succession de trous, caillasses, plaques rocheuses dans une montée, elle taille droit et l’arrière motrice à merveille. La Beta aime aussi quand ça grimpe et plus ça tabasse, plus elle apprécie. Un bon équilibre, des suspension­s efficaces sans être les plus confortabl­es, un rail l’italienne. À l’attaque sur notre spéciale ou dans la boucle, la TX n’a pas dévoilé de faiblesses malgré des suspension­s très souples. Elle est moins précise passé un certain rythme mais dans l’ensemble, elle encaisse tout. Même dans les grimpettes, elle tracte efficaceme­nt. La motricité, c’est ce qui fait défaut à la KTM quand ça devient très cassant et glissant. Une tendance à sautiller qui la pénalise sur ce chapitre. Pour le reste, un avant qui se dirige bien et garde le cap, c’est là aussi plutôt réjouissan­t mais il y a mieux.

booste au premier niveau, vous grimpe ensuite au couple sur le filet de gaz et ça tracte. Costaud l’autrichien ! Les réglages carburatio­n de la TX la placent un ton en dessous. Son moteur nécessite toujours un peu plus de rythme mais reste toutefois très costaud. Le Sherco répond présent à tous les régimes. Sa pleine puissance n’est pas aussi redoutable que celle du KTM. Par contre, elle est répartie plus largement. Passé les mi-régimes, le Beta propose aussi un coffre très solide, mais sa plage d’utilisatio­n est limitée. Ça démarre en douceur pour s’essouffler un peu plus tôt.

Allonge

Une immense prairie, une excellente adhérence, l’idéal pour pousser à pleine charge et régime maxi tous les rapports. En utilisatio­n classique dans les chemins, dès qu’on flirte avec les hauts régimes, le Sherco semble faire jeu égal avec le KTM. Sur notre secteur d’essai, c’est sans appel. Passer un cap, le moteur autrichien prend les devants en continuant de pousser, là où le Sherco va avoir besoin d’un second souffle avec un rapport supérieur. Le Husqvarna est dans la même veine que son homologue Katé, toutefois un peu moins libéré en haut. Le Beta monte tout aussi loin dans les régimes, mais le cap de la pleine puissance, le plafond à ne pas dépasser, arrive plus rapidement.

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BETA RR 2T RACING HUSQVARNA TX KTM XC-W SHERCO SE-R

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