Red Moto présente sa collection 2019…
Avec une 450 et une 400 entièrement revues et deux nouveautés (250 RX et la 300 RX) dans les rangs, Honda revient au premier plan sur le marché de l’enduro avec une gamme complète et aboutie. Le menu est alléchant sur le papier. Nous avons pris la pleine mesure des quatre fusées rouges sur le terrain, en Italie.
Ça bouge chez les rouges pour la saison 2019. L’association entre l’usine au Japon et Red Moto en Italie a donné lieu à une nouvelle 250 RX et sa grande soeur la 300 RX. Quatre motos sont désormais disponibles au catalogue de l’importateur français Euroboost avec les Honda 250 RX, 300 RX, 400 RX et 450 RX. Les motos arriveront bridées et homologuées en concessions. Ces derniers n’auront que quelques modifications à faire pour la libérer. Un retour au premier plan pour le constructeur japonais en partie grâce à la motivation de Red Moto Italie, comme le souligne Michele Berera, directeur marketing et des ventes de l’entité italienne. « Avoir une gamme complète en enduro était une volonté avant tout de Red Moto Italie en collaboration avec Honda au Japon. C’était important pour nous que le Japon prenne conscience du marché européen et puisse faire des machines adaptées à la pratique. Les 250 et 450 sont destinées aux compétiteurs et les 300 et 400 séduiront davantage les pilotes loisirs. Toutes les motos sont équipées de la fourche à ressort de 49 mm. Honda a écouté les difficultés rencontrées par les clients avec la fourche à air. Le team officiel, en revanche est peut-être l’un des seuls à continuer de développer et d’utiliser la fourche à air. C’est une volonté des pilotes qui la trouve plus légère dans les parties techniques. » La présentation a lieu à Gênes sous un soleil radieux. Deux motos de chaque cylindrée sont disponibles et deux sessions de vingt minutes sur toute la gamme sont prévues. De quoi apprécier les motos sur une spéciale de trois minutes tracée en sous-bois. La piste est plutôt sinueuse, technique, avec pas mal de trous formés par les précédentes journées de test. On peut juste regretter le manque de lignes droites pour exploiter et ressentir le plein
« Les 250 et 450 sont destinées aux compétiteurs. »
potentiel des moteurs, mais en attendant, en selle !
250 RX
La nouvelle 250 RX arrive directement du Japon, développée sur la base de la 250 CRF de cross. Les Japonais ont assoupli la puissance du moteur et modifié les settings de suspensions pour la pratique de l’enduro. Rien à signaler sur la prise de contact, on est très bien installé sur la Honda. Autant dire qu’après quelques tours de piste, on ne cache pas son plaisir à son guidon. La petite 250 RX est dans son élément sur cette spéciale sinueuse. C’est un vrai petit jouet, agréable à rouler et maniable à souhait. Concernant les suspensions, le travail effectué par Showa est satisfaisant avec un châssis qui se comporte bien en mode randonnée et se montre très compétitif dès que l’on accélère le rythme. Quid du moteur ? En débutant la session avec la courbe agressive, le moulin japonais est plutôt souple en bas et délivre toute sa force dans les tours. Il ne faut pas hésiter à descendre un rapport pour bénéficier de toute sa puissance. Ça craque plutôt bien et si l’on souhaite plus de souplesse, on passe en courbe enduro. La force n’est pas forcément plus
impressionnante à bas régimes mais l’ensemble est plus linéaire et permet de rester sur le même rapport dans les virages. En mode franchissement, le moteur est plus étouffé, voire bridé, et accepte de descendre très bas dans les tours.
300 RX
Pour ceux qui trouvent que la 250 RX est juste en puissance et en souhaitent davantage sans monter aux arbres avec les grosses cylindrées, la 300 RX est le parfait compromis. Il n’a que 50 cm3 de différence avec la 250, mais le gap de puissance en piste est flagrant. C’est assez étonnant. À se demander si l’on ne roule pas avec un petit 350. On récupère beaucoup de force en bas et surtout au milieu. La 300 RX n’est pas une simple évolution de la 250 RX. Ce sont, en quelque sorte, deux motos différentes qui n’évoluent pas dans la même catégorie. La contrepartie attendue est que le moteur possède plus d’inertie et demande plus d’efforts entre les arbres. Les suspensions se comportent bien dès qu’on augmente le rythme. C’est moins agréable en rando où la fourche se montre assez ferme et fatigante à la longue. Quelques clics seront nécessaires pour assouplir le tout. En l’absence de courbe « franchissement » au guidon, il faut davantage jouer avec l’embrayage dans les parties techniques, là où la 250 s’en sortait avec les honneurs. Cette 300 RX est une bonne surprise.
400 RX
Sortie l’an dernier, la 400 RX dérivée de la 450 reçoit toutes les nouveautés de sa grande soeur (voir encadré). L’objectif des Japonais est d’apporter plus de couple et de maximiser le rendement des suspensions. Du couple, il y en a, un poil trop à vrai dire, notamment sur la courbe « agressive ». La spéciale que nous avions comme terrain de jeux n’est pas à proprement dit celui de la 400 RX. On a plus de mal à contrôler la puissance à bas régimes que sur la 450 et elle se montre plus nerveuse dans les parties sinueuses. Dans les nombreux petits virages qui rythment le parcours, on est souvent partagé entre le premier rapport trop court et le second rapport qui nécessite l’utilisation de l’embrayage. Passé cette petite délicatesse à bas régimes, la force du moteur est assez impressionnante et continue à soulever la roue avant haut dans les tours. On apprécie la finesse de cette 400 RX, et surtout sa maniable d’un virage à l’autre. La fourche mérite quelques ajustements pour la rendre plus confortable tout comme l’amortisseur qui avait tendance à pousser dès l’arrivée dans les parties trouées. Quelques petites adaptations qui n’enlèvent pas les grosses qualités du châssis Honda.
450 RX
La 450 RX est totalement nouvelle même si en apparence, elle ne diffère pas de l’an dernier. Le cadre ainsi que les carters moteur et tout ce qui compose l’intérieur du bouilleur japonais ont évolué. L’inertie du moteur est plutôt discrète et malgré sa cylindrée, on est franchement séduit par son agilité et sa finesse. C’est clairement sa force dans les chemins tant elle se manie et se faufile sans forcer. Le tout est bien aidé par un châssis sain et équilibré même si l’avant se montre assez ferme en début de course. On aimerait un peu plus de douceur, notamment dans les petits chocs. Concernant le moteur, on a pu tester les trois courbes au guidon (franchissement, enduro et agressive) et les différences sont notables. En mode agressif, la 450 RX délivre toute sa puissance et demande de grands espaces pour s’exprimer pleinement. Ça marche fort, un peu trop dans notre spéciale sinueuse où il faut souvent prendre l’embrayage pour éviter le coup de piston. C’est beaucoup plus agréable sur la courbe enduro car on peut laisser mourir le moteur assez bas et repartir plus en douceur. Le moteur est plus linéaire tout en dégageant une force exploitable. Avec le mode franchissement, on peut se permettre quelques hors-pistes techniques tout en gardant un doigt sur l’embrayage.
« Cette 300 RX est une bonne surprise. »