Jean-luc Miroir
Promoteur enduro France Quel bilan pour le CDF 2018 ? Toujours autant d’engouement ?
« On est hyper content des fréquentations qui sont en augmentation par rapport à 2017. 442 demandes d’engagements en moyenne par épreuve (pour 370 places accordées, ndr), c’est plutôt pas mal. Côté public, ça dépend des épreuves et des endroits où elles se déroulent. Moins de monde à Moirans dans le Jura alors que Brioude en Auvergne a fait environ 8 000 personnes. La moyenne est à 4 000 personnes environ. Les clubs veulent toujours s’améliorer et sont en demande et ça, c’est très positif pour le championnat. »
Y a-t-il plus de difficultés d’organisation au fil des années ?
« On n’a pas rencontré de problèmes cette saison. Ça dépend toujours des régions et du dialogue qui s’est installé entre les organisateurs et la préfecture locale. On le sait, on ne fera plus de l’enduro comme il y a vingt ans. Mais on continue de pouvoir tracer des liaisons et de belles spéciales. Ce qui m’inquiète plus, c’est les difficultés d’homologation et les normes Euro 5 à venir… »
Tu penses à Yamaha qui a jeté l’éponge, mais aussi à KTM qui arrête de produire des 125 en fin d’année ?
« Oui, il y a plusieurs choses. La norme Euro 4 est valable jusqu’à 2021 où va entrer en vigueur Euro 5, ce qui va encore compliquer l’homologation des motos d’enduro. Yamaha a déjà pris les devants et c’est un mauvais signal. Ils avaient une belle image enduro en France. De l’autre côté, les fabricants européens semblent confiants jusqu’en 2024 d’après les discussions qu’il y a en interne avec L’ACEM, l’association des constructeurs européens. KTM et HVA ont déjà des 2T à injection afin de faire face, TM vient de présenter les siens, les autres vont être obligés d’y passer. C’est sûr, ça a un coût mais ça permet de faire face aux nouvelles normes. On voit également que certains constructeurs se sont lancés dans la 125 alors que d’autres arrêtent… Pas facile à comprendre. »
Ça peut mener à modifier la discipline à terme ?
« Qui sait ? Pas dans l’immédiat en tout cas. Sinon on se tournera vers le cross-country ou l’enduro sprint si plus aucune moto de compétition n’est homologuée. C’est sûr, on est à la croisée des chemins et l’on n’a pas de visibilité à long terme. Mais pour l’instant, on continue de pratiquer… »