Retour coloré sur le show !
Une pluie d’étoiles filantes, des courses haletantes, un show à réaction, du freestyle chorégraphié, le 2e Supercross de Paris a mis l’arena 92 en ébullition et célébré le numéro 1 US Jason Anderson à la place qu’il mérite. De Bercy à Paris en passant par Lille, la magie du SX n’est pas près de s’éteindre.
Le SX de Paris, c’est cher. 70 balles, ils se moquent de nous ! Et puis le SX, on en voit ailleurs et c’est moins onéreux ! Et puis le show, c’est plus ce que c’était. Je me souviens de la main de Johnny, des dragsters, des cow-boys à Bercy… On lit de ces choses sur les forums et les réseaux sociaux. On regretterait presque la télé en noir et blanc, les cabines téléphoniques et le minitel ! Né en 1984, le SX dans la capitale a connu de très beaux moments. De belles éditions, des éditions majeures célébrant les héros américains avant se trouver emporté par la magie JMB, Vuillemin, Mcgrath… Des drames aussi. De l’émotion toujours. En passant par Lille avant de revenir à la Défense, le Supercross de Paris a conquis une autre dimension. Au sol, avec une piste taillée à la mode US, autant que dans les airs grâce à cet écrin unique qu’est l’arena 92 et son écran géant. Quelles que soient les médisances, l’édition 2018 a offert, au-delà de l’intensité des courses, un spectacle dont on se souviendra. On parle bien de spectacle. Près de six heures de show (avec les essais cette année ouverts au public) quand un concert parisien propose souvent deux heures de musique à des tarifs nettement supérieurs. Le SX de Paris, c’était d’abord cette année une présentation hors norme avec les premiers vols indoor de Franky Zapata. Pilote de jet-ski pro, créateur du flyboard, forcément fan de supercross, le Marseillais a donné naissance au flyboard air sous les yeux éberlués de la Nasa et de l’armée auprès de qui il s’est rapproché dernièrement, touchant plus d’un million d’euros pour le travail sur un modèle destiné à des intérêts militaires. Après les images, le développement et les shows multiples au-dessus de l’eau, dans le désert, sur tous les continents en animation de GP de F1, les quatre microréacteurs ont décollé pour la première fois dans une enceinte fermée pour survoler dans tous les sens la piste tracée par JLFO. Images uniques d’un surfeur d’argent en totale maîtrise dans les airs venant remettre son casque à Jason Anderson au pied des gradins… Au-delà du show qui fait la caractéristique de l’épreuve, les courses. Passée la déception du retrait de dernière minute de Marvin Musquin, touché au ménisque gauche à l’entraînement le lundi, c’est sur un duel « Ferrandis vs USA » que
s’est concentrée l’attention. On n’a pas été déçu, Dylan mettant tout en oeuvre pour se hisser au niveau du numéro US pour une de ses premières apparitions grandeur nature au guidon d’une 450. C’est seulement victime de départs mitigés ou d’une glissade de l’avant que DF24 devra abdiquer, non sans avoir remporté sa première finale à Paris le samedi devant des fans survoltés. Il aura surtout tenu la dragée haute à Osborne et Hill, débordé Brayton, pour finir sur la deuxième marche du podium. Les courses du dimanche seront moins palpitantes mais il faudra retenir la belle homogénéité du plateau, assurant sur une piste rythmée et spectaculaire des sessions chronos, « sprint » ou « heat » enlevées. Petite déception côté français avec les performances en retrait de nos cadors du SX1. Jordi Tixier le premier. Le nouveau pilote VHR, à peine remis de son exploit au MXDN, a plutôt bien roulé le samedi avant de chuter le dimanche. Il a toutefois devancé Soubeyras, Aranda, Izoird ou Teillet, moins en vue pour des raisons variées. Globalement, le rythme de nos top guns du SX Tour n’était pas là. Dommage. Les SX2 boostés par la venue de quelques Ricains aux dents longues (Jace Owen et Cameron Macadoo) ont injecté une dose d’animation supplémentaire face à la combativité d’escoffier, Do, Bourdon ou Moreau qu’on sait toujours vite au chrono mais qui tend à moins de consistance en course.
Spectacle aérien
Un SX à Paris n’aurait pas la même saveur sans une exhibition freestyle de haut vol. On a beau se mettre la tête à l’envers chaque année avec l’impression parfois que le FMX a trouvé ses limites et que le renouvellement d’un show huilé montre des faiblesses, on a été bien scotché par l’harmonie d’une double rampe permettant d’associer pleinement la chorégraphie à des tricks d’un niveau technique hallucinant. Double backflip no hand de Josh Sheehan, frontflip tsunami de David Rinaldo, tout y est passé, solarisé, colorisé par la profondeur de cet écran de 12 000 m2 et la présence en clin d’oeil de la libellule Zapata. Certes on a dû se passer de la créativité d’un Pagès que Paris attend toujours mais les riders 2018 des sessions proposées ont apposé une marque d’excellence qui nous a catapultés un peu plus dans une bulle stratosphérique unique. À l’arena 92, on a aussi croisé des jolies filles, des pilotes lancés dans de grandes séances de signatures d’autographes, Miss Dianna Dahlgren en pleines formes (!) sans oublier la célébration émouvante des héros du Motocross des Nations, tombeurs des USA sur leurs terres, la main sur le coeur, la Marseillaise dans la voix. On a vu et entendu tout ça à Paris et rien qu’à Paris. Quelques raisons de plus, s’il en fallait, pour souligner à quel point un show de cette ampleur magnifie le sport que nous aimons tous. Un événement Capitale !