Moto Verte

Romain Febvre, prêt pour 2019…

- Par Mathias Brunner - Photos Yamaha, PH, MB

Tout juste gratifié d’une 27e bougie, Romain Febvre aborde la saison 2019 avec une motivation décuplée après sa blessure en Turquie. Pour sa quatrième campagne chez les bleus, le pilote vosgien a soif de victoire et opère d’ailleurs pas mal de changement­s pour rivaliser avec les meilleurs…

Romain, bonne année, que peuton te souhaiter pour 2019?

« Merci ! Je retourne mes voeux à toute la rédaction. Pour ma part, on peut souhaiter la santé avant tout, ce qui veut dire ne pas être blessé durant la saison. Si je suis en forme toute l’année, les résultats devraient être au rendez-vous. »

On va commencer par prendre de tes nouvelles. Où en es-tu après cette blessure contractée en Turquie?

« En fait, peu de personnes le savent mais durant la saison, j’ai fait deux chutes, une à l’entraîneme­nt et une en début de saison où j’ai eu une perte de mémoire de quelques secondes. En Turquie, c’était beaucoup plus grave car j’ai vraiment perdu connaissan­ce. La chute était moins violente qu’en 2016 en Angleterre, mais ça a été l’une des plus grosses de ma carrière. J’ai consulté des spécialist­es qui m’ont fortement conseillé d’arrêter la moto deux mois. J’ai réussi à rester au repos quasiment trois mois pour reprendre fin novembre. Désormais, tout va bien, c’est du passé. »

Quel pouvait être le risque si tu n’observais pas cette longue période de repos ?

« En fait, j’ai essayé de rouler une fois juste avant Assen. Le problème est que j’avais perdu beaucoup de sensations sur la moto comme les réflexes et la perception de la vitesse. Dans la vie de tous les jours, ça allait, mais en roulant, ce n’était pas possible. Le risque est que si je rechutais sur la tête, je pouvais perdre connaissan­ce plus facilement et ça pouvait être bien plus grave. »

Avec le recul, as-tu compris ce qu’il s’était passé ?

« Non, je n’ai aucun souvenir de la chute ni même du saut précédent. Je me souviens du virage avant et ensuite quand je suis à l’hôpital. Ce sont des souvenirs qui ne reviendron­t pas. J’ai juste un flash lorsque je me fais éjecter de la moto, mais aucunement le reste. C’est normal, ce n’est pas la première fois que j’ai une commotion et les cinq secondes avant l’impact sont souvent effacées de la mémoire. »

Même si tu dis que cette chute a été moins violente qu’en Angleterre, le temps de guérison a été plus long. Pensais-tu que ce serait si difficile?

« Oui et non. En fait, en Angleterre, on était à mi-saison et je jouais le titre avec Gajser, donc l’objectif était de revenir le plus vite possible. Là en Turquie, c’était la fin de saison, je n’avais plus grand-chose à jouer au championna­t. Que je finisse cinquième ou sixième ne changeait rien pour Yamaha et moi. Ils m’ont conseillé d’arrêter et tout faire pour être en forme en 2019. On a juste repoussé les tests de fin de saison, mais ça n’a pas posé de problème pour le programme hivernal. »

C’est dommage car elle a stoppé ta progressio­n alors que tu retrouvais ton vrai niveau…

« Je n’aime pas quand on dit que je retrouve mon véritable niveau. Chaque année, ça roule de plus en plus vite vu que les motos et les pilotes évoluent. Je pense que mon niveau progresse saison après saison, sauf en 2017 où l’on s’était trompé sur les réglages de la moto. En 2018, mon niveau était là, j’ai eu des blessures sur quelques courses qui m’ont empêché de m’entraîner correcteme­nt et c’est vrai que j’ai stagné à mi-saison. À la fin, ça allait beaucoup mieux. La moto a bien évolué également. »

Revenons à cette saison 2018. As-tu rapidement compris que le titre se jouerait entre Cairoli et Herlings ?

« En début de saison, non, car les premières courses sont toujours un peu spéciales. Il faut un peu de temps pour que tout se mette en place. Ensuite, c’est vrai qu’ils se battaient régulièrem­ent devant et ils avaient une meilleure vitesse que nous. À la régulière, sur toutes les courses, ce n’était pas possible de rivaliser et on a vite compris qu’ils joueraient le titre tous les deux. »

Quels sont tes satisfacti­ons et au contraire les regrets que tu peux avoir ?

« Je suis content d’avoir retrouvé une bonne vitesse, même si ce n’est pas exceptionn­el après une année 2017 compliquée, et de montrer que je pouvais me battre aux avantposte­s. Pour les regrets et en prenant du recul, j’aurais dû être plus calculateu­r sur certaines courses au lieu de vouloir à tout prix gagner une place pour deux points. Je me souviens en Allemagne, en deuxième manche, je voulais absolument passer Paulin qui était troisième. Je suis tombé fort et je me suis cassé le pied. J’ai perdu du temps et beaucoup de points par la suite. C’est comme ça (silence…) on apprend toujours et encore de ses erreurs. »

Qu’est-ce qui t’a manqué pour réussir à te mêler à cette lutte au titre?

« Il y a beaucoup de paramètres à considérer. Le premier, c’est le départ. Nous n’étions pas au même niveau qu’herlings et Cairoli et quand on sait l’importance de ce point en

« J’ai 27 ans, mais je me sens plus jeune que jamais à vrai dire. »

Mondial, ce n’était pas facile. Ensuite sur la piste, ma moto n’a rien à envier aux KTM. Làdessus, l’aspect matériel n’est pas à prendre en compte. Cela vient essentiell­ement du pilote et donc de moi-même. On le voit au chrono, ils sont souvent devant donc ce n’est même pas une question de physique, mais bien de vitesse pure. C’est ce qui me manque comparé à eux. Ensuite, sur une manche, avec une meilleure vitesse naturelle, ils peuvent avoir un rythme très élevé sur toute la durée en étant bien physiqueme­nt alors que nous, on ne tient pas la cadence. Il y a eu quelques courses où j’ai pu les accrocher un peu car je pense qu’ils étaient moins à l’aise mais sinon, c’est difficile. »

Quand tu roules avec Herlings, dans quels domaines a-t-il vraiment un ascendant ?

« Si l’on regarde bien les choses, KTM a un moteur très puissant pour prendre de bons

départs et Herlings arrive ensuite à adapter son pilotage pour aller très vite en piste. Il a vraiment changé entre l’année dernière et cette année pour justement s’adapter au comporteme­nt de sa moto et aller vite sur la piste. Limite aujourd’hui, ce n’est plus la moto qui s’adapte au pilote, mais l’inverse et ça, c’est très compliqué. Herlings a très bien réussi à le faire. Quand il roule, il ne fait pas de bruit, il passe rapidement ses vitesses pour toujours être dans les bas régimes ce qui n’a rien à voir avec l’an dernier. On le voit d’ailleurs lorsqu’il part mal quelques fois. Son naturel reprend occasionne­llement le dessus. Il est plus agressif et il roule moins vite tout en se fatiguant plus rapidement. »

Il est parti pour enchaîner les sacres de champion du monde ou penses-tu pouvoir le bousculer ?

« Je pense y arriver. Tous les ans, notre objectif à tous est de battre le champion en titre. En l’occurrence, tout le monde va vouloir battre Herlings. Ça sera possible sur une course. Sur un championna­t entier, ce n’est pas qu’une question de vitesse, mais de régularité et de consistanc­e. Donc oui, tout est possible et j’espère le bousculer. »

Tu parlais de s’adapter à la moto. Tu as dû aussi, de ton côté, changer ton pilotage?

« Oui en fait, durant la saison 2016, j’avais une moto qui me convenait parfaiteme­nt sur la piste, mais les autres teams ont évolué et j’avais de plus en plus de mal sur les départs. En 2017, nous avions choisi de faire un moteur puissant pour partir devant et j’ai d’ailleurs fait des holeshots en début d’année. Ça nous a coûté le début de saison car je n’arrivais pas du tout à rouler avec la moto en course. À l’entraîneme­nt, je parvenais à m’adapter mais en GP, le premier instinct revenait rapidement avec le stress et c’était difficile de se contrôler. Depuis, on a corrigé le tir. La difficulté de la recherche et du développem­ent de la moto est de trouver une moto puissante tout en changeant le moins possible mon pilotage. C’est une question de compromis. »

Ton casque KYT a souvent été pointé du doigt lors de tes deux chutes. L’année prochaine, tu rouleras Alpinestar­s. Il y a un lien de cause à effet ?

« Déjà, je suis persuadé qu’en 2016 en Angleterre, j’aurais eu n’importe quel autre casque, la blessure aurait été la même. Nous aussi, nous étions les premiers à nous interroger, mais nous avons envoyé le casque dans un centre spécialisé pour l’analyser et au final, il n’est pas responsabl­e de mes blessures. J’ai eu plusieurs commotions dans ma carrière, mais ça ne peut pas être la faute du casque à chaque fois. Ça dépend aussi

« Ça me manque de ne pas monter sur la première marche du podium. »

de la façon dont on tombe, de la vitesse et du pilote en lui-même. L’an dernier, on a beaucoup travaillé sur le casque pour l’améliorer. Il faut savoir que KYT est en fait Suomy et beaucoup de marques que je ne citerai pas sous-traitent leurs casques avec eux. Il y a des pilotes qui tombent avec des 6D, Bell ou Shoei notamment aux États-unis et qui ont des commotions sans que cela se sache, car ça se passe à l’entraîneme­nt. Autre chose, je suis allé en Angleterre faire des analyses après ma chute en Turquie. C’est un centre affilié avec la FFSA et ils travaillen­t avec le championna­t du monde des rallyes. Quand on sait toute la protection qu’ont les pilotes entre la carrosseri­e, les arceaux, le casque et le Hans (ndlr : minerve bloquant le mouvement du casque) et bien malgré tout ça, ils constatent de plus en plus de commotions. Ceci pour dire que malgré toutes les protection­s utilisées, un pilote de motocross qui tombe à haute vitesse, le casque n’a qu’un impact minime sur la blessure. Avant de signer mon contrat de casque avec Alpinestar­s pour l’an prochain, j’ai demandé à avoir les analyses précises des différente­s marques haut de gamme. Il en ressort que certaines dont je ne citerai pas le nom ne passent même pas des tests basiques. Et pour finir, il suffit qu’un pilote tombe trois fois avec une autre marque de casque et qu’il fasse des commotions, on va dire que le casque n’est pas bon. Ça m’énerve un peu qu’on me dise ça car tout n’est pas aussi simple et évident que cela. »

On sait que les traumatism­es crâniens ne sont pas sans conséquenc­es pour la suite. Est-ce un point que tu dois surveiller à l’avenir ?

« Si je ne retombe pas, non, je ne vais pas surveiller particuliè­rement. Je vais juste retourner en Angleterre en février pour voir l’évolution car c’est la première fois que le centre analysait un pilote de motocross. Ils m’ont demandé de revenir une fois l’entraîneme­nt repris et toutes mes capacités retrouvées pour obtenir une base de données qui pourra servir par la suite. Comme pour les boxeurs qui font très souvent des commotions, il faut juste bien respecter le temps de repos pour que la tête guérisse. »

Quand on sait que la confiance est un facteur essentiel pour les pilotes MXGP, au niveau où ils évoluent, n’est-ce pas compliqué de la retrouver avec tes traumatism­es à répétition ?

« Non, ce n’est pas un problème. Quand on revient de blessure comme la mienne, on se pose davantage de questions sur sa vitesse et on a une petite appréhensi­on de la course en elle-même, mais c’est tout. Une fois que je monte sur la moto et si je ne ressens plus aucune gêne, je ne vais plus y penser. Je n’ai pas d’appréhensi­on et je ne vais me poser aucune question. La confiance est plus impactée lorsque je roule avec une blessure et que j’ai peur de me faire plus mal. »

Tu as l’habitude d’évoluer sans entraîneur depuis ton passage en 450. Vas-tu continuer dans cette stratégie pour 2019?

« Non justement, je m’entraîne déjà depuis trois semaines avec Jacky Vimond (ndlr : interview réalisée le 3 janvier). Il sera normalemen­t mon entraîneur pour cette saison. Il a fait mes programmes d’entraîneme­nt physique et mes plannings moto. Je sens déjà des progrès à l’entraîneme­nt donc c’est super. On va travailler ensemble jusqu’à l’ouverture du Mondial et on réfléchira ensuite sur les possibilit­és. Jacky a des contrats avec Yamaha Kemea donc on verra s’il sera apte à venir sur toutes mes courses. Je vais aussi partager le mois de janvier avec Ben Watson à l’entraîneme­nt pour échanger au maximum sur la moto et sur les pistes. Pour le reste, je repars avec le même entourage, mon mécanicien de course Manuel et d’entraîneme­nt Romain. »

La 450 YZ-F a très peu évolué en 2019. Vous continuez le développem­ent pour autant ? Si oui, dans quelle direction ?

« On a déjà beaucoup travaillé dessus et elle va encore énormément progresser après quelques courses du Mondial. Je ne peux rien dire pour le moment mais il y aura de grosses évolutions, que ce soit au niveau moteur ou châssis. Ça ne sera pas qu’en interne avec des petites pièces, cela se verra aussi de l’extérieur. »

Tu peux nous donner quelques indices?

« Non, pas vraiment. La seule chose que je peux dire, c’est que durant ma blessure, on a bien discuté avec le team car je souhaitais avoir quelque chose de différent pour le moteur. Ils ont beaucoup développé et travaillé durant ma convalesce­nce. On a encore testé de nouvelles pièces en décembre qui ne seront disponible­s sur ma moto qu’en début de saison. C’est la raison pour laquelle, je disais, il y aura encore une grosse évolution après les premières courses. »

Es-tu encore prêt à sacrifier de nouveau ta vie comme tu as pu le faire pour accrocher un nouveau titre mondial?

« Oui c’est sûr, après mon titre de champion du monde en 2015, je n’ai que cet objectif en tête, en obtenir un second voire plus. Tous les ans, il m’a manqué quelque chose. Avoir fait un grand break suite à ma chute m’a fait du bien et je pense même être au meilleur moment de ma carrière. J’ai l’impression de moins me poser de questions, je repars peutêtre de plus loin, mais je recommence à zéro et j’ai repris les bases. Je me sens un peu comme un nouveau pilote dans la catégorie et non comme celui que l’on attend chaque année ce qui n’est pas la situation la plus confortabl­e. Quand on gagne des courses, quand tout va bien et qu’on est champion, on n’a que des bonnes personnes autour de soi. C’est lorsque c’est difficile que l’on voit réellement ceux qui nous soutiennen­t. Ça fait quelques saisons que je passe à côté et j’ai pu me faire un bon avis sur la question. »

Ton contrat avec Yamaha se termine cette année. À combien évalues-tu tes chances de poursuivre avec les bleus ?

« Honnêtemen­t, je ne sais pas du tout. Pour le moment, tout se passe très bien avec les personnes de chez Yamaha. C’est l’équipe rêvée sincèremen­t, donc j’ai un contrat de trois ans qui se termine cette année et j’ai une année en option avec eux. Tout est réuni pour que l’on aille jusqu’au bout de mon contrat, c’est-à-dire en 2020. »

Ta vie est définitive­ment en Europe désormais ?

« Je viens d’avoir 27 ans et il est un peu tard pour apprendre le supercross et aller aux États-unis. Ça serait trop compliqué surtout que je suis encore en Mondial et en contrat avec Yamaha jusqu’à 28 ans voire 29 ans. En revanche, pourquoi ne pas faire quelques courses en outdoor si l’opportunit­é se présente. »

Tu te vois encore rouler en Mondial pendant combien d’années ?

« Je ne me pose pas la question et j’ai toujours eu pour habitude de ne pas me projeter dans l’avenir. J’ai 27 ans, mais je me sens plus jeune que jamais à vrai dire donc je me vois encore continuer longtemps en Grand Prix. Quand je suis en forme, j’arrive à faire de bons résultats et je veux être champion du monde encore une fois. »

En parlant de ça, tu auras un pilote plus jeune que toi en tant que coéquipier, c’est désormais lui qui va apprendre de toi ?

« Oui, peut-être. Jeremy Seewer est plus jeune mais honnêtemen­t, l’âge je m’en fiche. Je le connais, je sais que c’est un bon pilote, mais pour le reste, ça ne me fait ni chaud ni froid. C’est bien pour le team d’avoir changé, on va avoir une autre ambiance car avec Jeremy (ndlr : Van Horebeek), c’était un peu figé avec moi et c’était compliqué pour l’équipe de ne pas faire de différence. On repart de zéro et ça sera mieux pour tout le monde. »

Tu seras le pilote numéro 1 ?

« Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres teams mais chez Yamaha, il n’y a pas de hiérarchie. On dispose exactement du même matériel et des mêmes possibilit­és de développem­ents. C’est vraiment au pilote de faire la différence sur la piste. »

Allez-vous échanger des informatio­ns ou des conseils avec Paulin par exemple chez Yamaha Wilvo ?

« Non, tout est séparé car le team Wilvo dispose du support Yamaha mais ils développen­t eux-mêmes les moteurs. Michele Rinaldi ne fait rien pour eux. Ils ne bénéficien­t pas des recherches de l’usine au Japon ou en Italie. On travaille chacun de notre côté sauf s’il y a des soucis de pièces. Dans ce cas, l’informatio­n sera transmise aux deux teams. »

Quel sera ton programme pour 2019 à côté du Mondial?

« Ce qui est sûr, c’est que je ferai les trois courses du championna­t d’italie ainsi que Lacapelle-marival juste avant le premier GP. Avec le nouveau calendrier du MXGP, ça laisse également du temps pour faire des courses aux Pays-bas, ce qui est une bonne chose car je n’aime pas perdre le rythme avec des pauses trop longues. »

Ça te manque la Marseillai­se?

« Oui (rire !) et pas seulement de l’entendre. On est plusieurs pilotes français en Grand Prix donc si je l’entends et que ce n’est pas pour moi, je ne serai pas content (rire !). Ça me manque de ne pas monter sur la première marche surtout. »

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Romain Febvre repart avec la même équipe qu’en 2018 sur une machine désormais bien au point qui devrait évoluer à mi-saison.
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L’objectif pour Romain est évidemment de redevenir le plus rapide après ses pépins physiques. Il est possible de titiller Herlings…
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S’il a goûté au champagne en 2018, Romain n’est pas remonté sur la première marche d’un podium depuis 2016. Va falloir que ça pétille cette saison…

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