Moto Verte

Ne loupez pas l’occas’ !

- Bertrand Sanlaville, Directeur de la rédaction

Appelons-le Raymond pour préserver son anonymat et sa dignité. C’est vrai, il y a finalement peu de Raymond dans la moto tout-terrain. Raymond pratique le cross et l’enduro depuis plus de trente ans. Il se souvient avoir acheté sa première moto après avoir vu des encarts d’annonces dans Moto Verte. « Chappman », gros vendeur dans l’Est de la France, présentait alors un stock de bécanes d’occasion avec la petite photo qui va bien. Forcément, ça le faisait saliver le Raymond à l’aube de sa majorité. Avec l’accord de ses parents, il a commandé une Yamaha

100 YZ à un tarif « braderie » qu’un transporte­ur lui a livrée trois jours plus tard. Un échange de chèque et de papiers, pas de garantie. La moto est arrivée à peu près conforme à l’image et à l’état constaté sur la photo noir et blanc. Largement de quoi satisfaire un début de carrière hésitant. Sauf que la moto s’est vite révélée moins brillante à l’usage que l’annonce la laissait paraître. Deux, trois coups de fil, pas vraiment de recours, il se résignera à emmener la belle YZ dont il rêvait en concession pour changer les plaquettes, nettoyer le carbu, revisiter la transmissi­on, ajuster les réglages, etc. Ce qui lui permettra au moins de prendre part à une course sur prairie… avant de se la faire voler. Pas de larmes. Depuis ce jour, hésitant, notre Raymond n’a acheté que des machines neuves en concession, revendues ensuite via des petites annonces passées dans des canards locaux. Les occasions, il a fini par s’en méfier… Mais il s’est rendu compte à quel point les acheteurs étaient pointilleu­x et soucieux de l’entretien et de l’usage infligé à ces motos. Normal… Raymond a grandi et il a tenté de vendre sa dernière moto dans ce monde qui change. Une KTM 250 EXC de 2017. Peu d’heures de roulage, quatre grosses randos sur les coteaux du lyonnais, une classique et une quinzaine de sorties n’ont pas entamé le potentiel séduction et les vitamines de sa belle orange. Raymond s’est mis au goût du jour. Pas d’annonce locale mais direction le web. Eh oui, c’est gratuit et il paraît que c’est incontourn­able. Bon, ce n’est pas un adepte de « la fenêtre du diable » alors il a fait au mieux. Une photo, un descriptif succinct, un prix qu’il estime dans la moyenne et voilà… Son annonce a été vue par plus de 200 personnes mais il n’a reçu que quatre messages. Et à chaque fois la même rengaine. « Elle est toujours à vendre ? ». « Vous avez d’autres photos ? » Raymond a bien répondu. Évidemment qu’elle est à vendre puisque je viens de la mettre ! D’autres photos ? Ben je vais en refaire ! Il a bien lavé sa moto et ajouté des images mais il galère… Plus dur aujourd’hui à vendre une occas’ ? Pas forcément, à condition de connaître les ficelles, les codes, les voies d’accès à un public ciblé, sans oublier d’indiquer et de fournir les éléments qui vont plaire, séduire et activer des visites et un acte d’achat, notamment si ça passe par le bon petit coin ou plus prestigieu­x, Moto Station. Les modes ont évolué et vendre une moto aujourd’hui (comme acheter dans un sens inverse) nécessite un peu d’applicatio­n et de méthode. Du savoir-faire et un sens de la communicat­ion à toute épreuve. On vous invite à consulter notre guide express, bien huilé et utile pour ne pas commettre d’impair, que vous vous appeliez Raymond ou Kevin ! L’occasion d’en savoir plus, n’en doutez pas…

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(© ODV) Pourquoi cette image étoilée? Juste pour être certain que vous vous arrêtiez sur cette page. Et pourquoi pas lire ce qui est en dessous?
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