Moto Verte

Extrême Peyratoise

- Par JM Pouget

Un succès fou pour la GLC moderne…

Si l’histoire retiendra que le sud-Africain Wade Young a remporté cette première Extrême Peyratoise, l’épreuve a également donné un sacré coup de nostalgie et de renouveau à tous les fans de la Gilles Lalay Classic. Une course à part, ni trop extrême, ni loin d’être facile, organisée de main de maître par les Peyratois. Et si on faisait le bilan ?

Incomparab­le, la GLC l’était assurément. L’Extrême Peyratoise le deviendra-t-elle ? L’est-elle déjà ? C’est la question qu’on se pose après avoir vécu une super journée dans les bois de Peyrat-le-Château le samedi 15 février dernier. L’équipe du Moto-Club Peyratois, emmenée par Catherine Lalay et ses deux soldats Pierre Malavaud et Paul Pinto, a d’entrée placé la barre très haut. Maîtrise du parcours à la fois sélectif et loin d’être impossible. Maîtrise de l’organisati­on et du timing avec aucun faux pas à signaler si ce n’est quelques bouchons dus au succès de l’épreuve dès cette première édition. Si vous ajoutez une météo parfaite, un public qui a répondu présent d’entrée de jeu et enfin un plateau équilibré entre pros de l’enduro et pros de l’extrême aux avant-postes, vous obtenez un cocktail bien euphorisan­t. Six points spectacle étaient signalés sur

Six points spectacle étaient signalés sur le parcours, tous remplis de monde !

« Quelques passages étaient compliqués mais c’était plutôt sec ailleurs » Wade Young

le parcours de l’après-midi, aménagés avec parking et sens de circulatio­n, tous remplis de monde. Les milliers de spectateur­s ont pu suivre gratuiteme­nt l’avancée de la course en tête où l’on a d’abord vu les enduristes français donner le ton avant que les deux spécialist­es de l’extrême prennent les devants. Suspense au rendez-vous, bousculé par les péripéties diverses qu’entraîne ce genre de course : pédale de frein pliée pour le vainqueur Wade Young, panne d’essence pour le 3e Antoine Basset, plantade copieuse pour le 4e Julien Gauthier qui se fait doubler dix minutes avant le Corbeau Mort… Et l’on ne connaîtra jamais toutes les galères advenues aux deux cents engagés. Tous sélectionn­és pour repartir dans l’après-midi suite à l’enduro matinal en semi-nocturne (deux tours d’une heure et deux spéciales de 10 min environ). Toutes ces galères que racontent encore ceux qui avaient vécu la GLC en son temps et qui ont

fait le miel de cette course hors-norme. Oui, on dira que les motos modernes sont plus efficaces et les pneus de véritables gommes de trial, n’empêche, on a pu constater de nos yeux qu’un gros paquet d’amateurs en a bavé ferme.

« Une très longue ligne… »

Vingt ans plus tard, un amateur reste un amateur. Avec ses faiblesses en pilotage et en physique. Mais aussi son envie d’être là pour le plaisir et plus tard dire : « J’y étais… » On a pu mesurer une nouvelle fois la différence entre pros et amateurs. Un Mario Roman à peine suant en haut du Corbeau Mort qui dit : « C’était plutôt rapide ! » et entendre plusieurs pilotes nous dire qu’ils trouvaient ça galère, coincés dans une côte vers 20 heures alors qu’ils n’avaient pas encore parcouru la moitié du premier tour. Antoine Basset, à la fois enduriste de niveau mondial et habitué aux parcours costauds de son Ardèche natale a donné une bonne définition de cette première EP : « Ici, c’était comme une très longue spéciale en ligne… Rien d’infranchis­sable en tout cas. Difficile mais faisable. » Ce que confirme le doyen auvergnat Manu Albepart : « Rien d’infranchis­sable, mais c’est usant et au deuxième tour, là ça se complique vraiment. » Trop dure pour beaucoup, trop roulante pour les quelques pros engagés, mais au final une tonalité voulue par les organisate­urs comme nous l’a confirmé Pierre Malavaud : « C’est notre vision de l’enduro, on ne veut pas voir des gars balancer leur moto sur des marches de deux mètres infranchis­sables. Ça fait de l’image mais ça ne nous plaît pas… » Du hard enduro dans toute sa splendeur, comme l’a été la Gilles Lalay Classic en son temps. Elle qui a initié tout ce mouvement appelé extrême des années plus tard et comportant des épreuves au niveau parfois délirant. L’EP peut-elle survivre dans ce contexte de course à l’armement, à celui qui fera plus dur, plus haut, plus barge ? Certaineme­nt, au vu des attentes qu’elle a suscité et de l’engouement qui en a découlé maintenant que les bois du Limousin ont retrouvé leur calme. Pierre Malavaud ne peut encore parler de futur, c’est un peu tôt, mais nous a avoué vouloir continuer l’aventure si le MC Peyratois est d’accord. Ne serait-ce qu’à cause des retours entendus ici et là. Les encouragem­ents des anciens, Gilles Algay (participan­t) ou Serge Nuques (spectateur) ou encore les Anglais Paul Edmondson (2e de la 1re GLC en 92) et David Knight qui ont publié sur facebook leur envie de venir l’an prochain suite aux images de l’édition 2020. L’épreuve peut devenir un événement incontourn­able comme l’était son aînée il y a vingt ans. Avec plus ou moins de pilotes de haut niveau si les moyens sont mis, les partenaire­s intéressés. Mais Pierre Malavaud ne se projette pas encore en termes de notoriété internatio­nale. « On est déjà très heureux de l’engouement populaire qu’a généré cette première Peyratoise. Pour la suite, on va y réfléchir… »

L’épreuve peut devenir incontourn­able comme l’était la GLC il y a vingt ans…

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 ??  ?? Le podium de cette 1re Extrême Peyratoise : Wade Young devant Mario Roman et Antoine Basset. Julien Gauthier et Manu Albepart complètent le top 5 des finishers.
Le podium de cette 1re Extrême Peyratoise : Wade Young devant Mario Roman et Antoine Basset. Julien Gauthier et Manu Albepart complètent le top 5 des finishers.
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 ??  ?? Il n’y a pas que du franchisse­ment à l’EP, mais aussi de bons coups de speed qui font dire à Antoine Basset : « C’est comme une longue spéciale en ligne… »
Il n’y a pas que du franchisse­ment à l’EP, mais aussi de bons coups de speed qui font dire à Antoine Basset : « C’est comme une longue spéciale en ligne… »
 ??  ?? Wade Young a rapidement pris le contrôle de la course et n’a jamais été rejoint. Et quelle foule à Peyrat-le-Château !
Wade Young a rapidement pris le contrôle de la course et n’a jamais été rejoint. Et quelle foule à Peyrat-le-Château !
 ??  ?? Le parc fermé pendant la pause de midi après l’enduro de sélection matinal. 200 motos engagées et une liste d’attente, forcément.
Le parc fermé pendant la pause de midi après l’enduro de sélection matinal. 200 motos engagées et une liste d’attente, forcément.
 ??  ?? Parmi les 200 engagés, quelques rares anciennes, dont cette superbe Honda 250 CR ex-Lalay de 1985. Oui, oui, une des deux…
Parmi les 200 engagés, quelques rares anciennes, dont cette superbe Honda 250 CR ex-Lalay de 1985. Oui, oui, une des deux…
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 ??  ?? Manu Albepart a fait le job, terminant 5e et ultime finisher de cette 1re Peyratoise. Pas mal à 41 balais.
Manu Albepart a fait le job, terminant 5e et ultime finisher de cette 1re Peyratoise. Pas mal à 41 balais.
 ??  ?? Ravitaille­ment express de l’équipe Sherco auprès de Roman à la nuit tombée. C’est le 3e de l’après-midi avant l’entame du 2e tour.
Ravitaille­ment express de l’équipe Sherco auprès de Roman à la nuit tombée. C’est le 3e de l’après-midi avant l’entame du 2e tour.
 ??  ?? C’était la guerre entre certains seconds couteaux et même si aucun n’a franchi le Corbeau Mort, certains sont allés assez loin avant d’être stoppé par l’heure limite.
C’était la guerre entre certains seconds couteaux et même si aucun n’a franchi le Corbeau Mort, certains sont allés assez loin avant d’être stoppé par l’heure limite.
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 ??  ?? Une foule compacte s’était rassemblée dans la côte du Corbeau Mort, arrivée mythique de la GLC comme désormais de la Peyratoise.
Une foule compacte s’était rassemblée dans la côte du Corbeau Mort, arrivée mythique de la GLC comme désormais de la Peyratoise.
 ??  ?? La foule au plus près des pilotes dans les pierriers : une image qui en rappelle bien d’autres du passé peyratois.
La foule au plus près des pilotes dans les pierriers : une image qui en rappelle bien d’autres du passé peyratois.
 ??  ?? À l’arrivée, Antoine Basset vient féliciter Julien Gauthier qu’il a doublé quelques minutes avant la fin alors qu’il était bloqué dans un bourbier…
À l’arrivée, Antoine Basset vient féliciter Julien Gauthier qu’il a doublé quelques minutes avant la fin alors qu’il était bloqué dans un bourbier…

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