Une passion virale
Le néo-rétro avait déjà envahi les esprits nostalgiques et ouvert un pan important sur le marché moto. Le Classic, ou vintage, n’en finit pas de gagner du terrain dans le monde de l’off road. On rénove, on collectionne et l’on roule à tour de bras dans chaque discipline. Le trial retrouve ses lettres de noblesse en permettant aux modèles emblématiques de revivre en même temps qu’il permet de goûter à nouveau à l’essence et au plaisir même du pilotage TT. Celui qui a initié la moto verte et qui demeure une base essentielle pour apprendre et progresser. « Lastours Trial Classic », « Ventoux Trial Classic » sont montés en puissance au point d’initier un « Vintage Trial Trophy » avec cinq épreuves au programme. En résumé, le trial à l’ancienne rassemble peu ou prou autant de pratiquants que le trial moderne devenu pour beaucoup inaccessible tant économiquement que sportivement. La régularité et l’équilibre à la place du franchissement à outrance. Même son de cloche en enduro où tout est prétexte à faire rugir les grosses gamelles de l’époque ou les abeilles en voie d’extinction. Un championnat d’anciennes qui cartonne, des trophées qui font le plein, la perspective d’un Brioude ISDT revival fin septembre, quarante ans après un événement pionnier dans les mémoires, l’activité est en place. Et que dire du cross désormais. Ça roule aussi en anciennes dans toutes les ligues avec çà et là des réunions phares telle que le trophée 100 % More’O, les vieilles du Kenny Festival sans oublier ce qui a marqué le début d’année, l’Enduropale vintage et ses 560 participants au guidon de machines pré-1996. Des CR, des YZ, des RM à tout va, certaines compétitives comme au premier jour, d’autres remises en état le temps d’une partie de bonheur sur la plage. Trois arguments plaident en faveur d’une vigueur retrouvée pour le TT Classic. Le coût d’une moto d’occas’ qu’on prend plaisir à rénover, à bricoler, à remettre en marche.
Pour beaucoup, la nostalgie du 2-temps qui a marqué des générations et qui continue à faire vibrer les passionnés pour la sonorité et les sensations qu’il procure. Et puis bien sûr, point commun culminant inévitable, le plaisir, la fondation de cet engouement. Ce plaisir, on l’a pris à réunir les machines de cross de la fin des années 80, début 90, pour les opposer et les mixer aux 2-temps modernes. D’où cette couverture clin d’oeil qui fera frissonner certains, presque aussi vintage que contemporaine finalement. S’il est nécessaire de promouvoir les nouveaux modèles toujours plus performants et incroyablement efficaces, quel pied de surfer sur une vague « classic » en plein essor. Quand on a chopé le virus, difficile de s’en débarrasser.
Bertrand Sanlaville, Directeur de la rédaction