Les Sherco 2022 ont été présentées en avant-première au staff MV. On s’est précipité pour voir ce qu’elles ont dans le ventre. Ça nous a encore plus ouvert l’appétit…
On ne le dira jamais assez, la moto est un loisir magnifique en même temps qu’un sport intense et exaltant quand il est pratiqué à très haut niveau. Exigeant physiquement, le sport moto est aussi potentiellement très dangereux. En tout-terrain sans doute plus qu’ailleurs où la troisième dimension, les sauts, associés à la vitesse, nécessitent une attention et une maîtrise technique décuplées. Le risque de la chute, de l’accident, est à intégrer très jeune car il surviendra à un moment ou un autre. Plus ou moins violemment ou durement. Sans gravité la plupart du temps. Mais il surviendra. On a malheureusement trop d’exemples de pilotes fauchés en plein vol, même au sommet de leur talent, en rallye et en motocross le plus souvent et ce malgré une évolution sensible des protections apportées aux pilotes et à la sécurité adaptée aux différents tracés. La reprise du sport, des entraînements intensifs, des compétitions a coïncidé en Europe avec quelques situations stressantes ou dramatiques. On a une pensée immédiate pour Jason Dupasquier (photo) qui n’a pas survécu à ses blessures après une chute aux qualifs du Moto3 en Italie. Jason avait choisi la piste après un début de carrière en Supermotard mais Dupasquier est un nom qui parle aux fans de MX. Son père, Philippe, multiple champion de Suisse, se battait pour le titre mondial 125 en 2002 (4e finalement). Il avait aussi remporté le SX de Genève. À 19 ans, Jason figurait dans le top 10 mondial après le GP de France au Mans… La Suisse durement touchée avec le décès quelques semaines plus tôt de Vincent Seiler au MX inter de Mâcon…
On pense aussi à Bas Vaessen, victime d’une lourde chute en championnat d’Angleterre. Le Néerlandais avait été relevé avec quatre vertèbres fracturées et une lésion de la moelle épinière. Transféré aux Pays-Bas, il suit un processus de rééducation dans un établissement spécialisé avec pour objectif premier de retrouver ses fonctions vitales… Richard Fura nous a fait une belle frayeur en championnat Supermotard cette fois où, après avoir percuté un pilote qui relevait sa moto, il a fait un arrêt cardiaque. Seule une intervention rapide des équipes médicales, un massage et une phase de réanimation sont parvenus à effacer un possible drame. Il est des périodes où les accidents volent en rafale sans qu’on en comprenne les raisons.
On se rallie à une forme de fatalisme. L’absence de sport, la reprise, l’enthousiasme de la reprise une nouvelle fois, allez savoir… Aussi magnifique et impressionnant soit-il, attirant et grisant, la notion de risque reste un facteur dont il faut avoir conscience quand on parle de sport moto. Ce facteur décuple par ailleurs souvent son attractivité et sa beauté finale. Les rappels sont douloureux, le prix de la passion, lourd. Soyons prudents mais flambants car vivre intensément est une option ô combien louable !