Sébastien Poirier Président de la FFM
« On est dans une période hors norme. Cette motorisation électrique s’installe. Elle a pris sa place dans notre quotidien. On le constate avec les ventes de Tesla. Pour la première fois, dans le sport moto toutterrain, au-delà du trial, on a une moto électrique performante. En tant que Président de fédération, je me dois de pousser les innovations. Je pense que la FFM doit être ouverte à toute forme de progrès, y compris donc en matière de motorisation électrique. Si on passait à côté, on pourrait nous en faire le reproche. Et puis on n’aurait peut-être pas compris le sens de l’histoire. Il faut accepter les innovations technologiques. On a vu la révolution de la moto à travers le temps.
Les freins, les fourches, tout a évolué. Là, on est sur le moteur. Pour autant, faut-il exclure plutôt que d’intégrer ? Il faut au contraire intégrer. Mais on n’est pas dans une logique du tout électrique. Les moteurs thermiques peuvent s’améliorer. Ils ont un avenir. L’électrique est une solution par rapport au bruit. Quand la FFM investit sur trente EM pour la pratique du motoball, c’est pour permettre à une discipline, des clubs de se développer en allant là où elle veut aller. Il faut être pragmatique. L’électrique vient bouleverser nos références. Notamment celle du spectacle. Le bruit en fait partie. Quand j’étais gamin, j’allais sur les courses, je sentais et j’entendais les 2-temps. Aujourd’hui, on ne sent plus mais on entend avec les 4-temps. Mon gamin ne me dit pas, c’est dommage. L’absence de bruit peut constituer un problème. Je dis aux constructeurs de mettre des bruiteurs réglables. Ça n’a rien d’incongru ! À titre perso, je ne suis pas certain que le bilan carbone soit meilleur avec une électrique plutôt qu’avec une thermique, je ne suis pas naïf, mais la pollution sonore est un élément tellement central qu’on ne peut pas passer à côté de l’électrique. »