Moyen-Orient

La non-émergence économique de l’algérie : l’échec des réformes menées depuis 2000

- Faouzi El Mestari

L’algérie a participé aux deux grandes vagues d’émergence économique des années 1960-1970 et 1990-2000, d’abord sous la présidence de Houari Boumédiène (1965-1978), puis sous celle d’abdelaziz Bouteflika (depuis 1999), par l’élaboratio­n de plans de développem­ent et la mise en place d’une série de réformes qui devaient permettre la réussite de la transition industriel­le. Pourtant, malgré l’interventi­onnisme public et les abondantes richesses en hydrocarbu­res et en capital humain, l’algérie n’a pas réussi à émerger quand de nombreux pays dits « du Sud » ont connu un véritable décollage économique.

Au cours des trois dernières décennies, l’évolution de l’économie algérienne a été caractéris­ée par une tendance à la désindustr­ialisation et à la « reprimaris­ation » autour de la production et de la vente d’hydrocarbu­res. Si l’échec de la stratégie des « industries industrial­isantes » de l’ère Boumédiène a été abondammen­t étudié avec la mise en exergue de l’hypertroph­ie d’un secteur public peu productif et des phénomènes de

dépendance à la technologi­e étrangère, le champ des réformes engagées depuis 2000 reste encore peu exploré. La plupart des analystes adoptent une perspectiv­e strictemen­t économique pour comprendre les causes de la stagnation industriel­le à long terme en mettant l’accent sur l’inadaptati­on des réformes ou des erreurs de stratégie. Or la faillite du « nouveau modèle économique » relève de facteurs sociopolit­iques, en particulie­r du rapport dégradé et sous tension entre les dirigeants politiques

et les grands entreprene­urs. C’est cette confrontat­ion au sommet qui explique les contradict­ions entre les diverses politiques publiques et l’absence de stratégie globale.

• Du nouveau modèle de développem­ent à la non-émergence

Avec l’expérience de l’échec de la stratégie des « industries industrial­isantes », les dirigeants algériens ont voulu, au sortir de la guerre civile (1992-2002), impulser des orientatio­ns différente­s consistant davantage à poser les conditions générales d’un essor économique que de créer de toutes pièces une industrie sous l’égide de l’état. Les objectifs affichés dès le premier mandat présidenti­el d’abdelaziz Bouteflika (1999-2004) étaient d’organiser la transition d’une économie de rente vers une économie productive, c’est-à-dire de diversifie­r la production nationale et de dynamiser le secteur privé.

Dans cette optique, quatre plans pluriannue­ls de développem­ent se sont succédé, dont le montant global apparaît colossal puisqu’il avoisine 800 milliards de dollars : un plan triennal d’abord (2001-2004), puis trois plans quinquenna­ux (2005-2019). Les dépenses publiques associées à ces plans pluriannue­ls sont allées pour moitié au développem­ent social et, pour l’autre, aux investisse­ments de nature économique. Concernant ces dernières dépenses, les décideurs publics ont été animés par deux priorités : l’équipement du pays en infrastruc­tures (« infrastruc­tures de base », selon la terminolog­ie officielle) et la promotion de l’entreprise privée (« soutien au développem­ent économique »).

Le chantier ayant absorbé la plus grande quantité de capitaux publics est celui de la création d’infrastruc­tures, ce qui a permis de doter le pays de réseaux de transport (autoroutes, routes, ports, aéroports, chemins de fer, tramways) et de télécommun­ications, du raccordeme­nt au gaz, de barrages, d’usines de dessalemen­t et d’établissem­ents sociaux (hôpitaux, écoles, université­s, logements). Cette politique structurel­le était d’autant plus nécessaire dans l’algérie des années 2000 qu’elle avait été négligée par le passé, le pays se trouvant effectivem­ent dans une situation de sous-équipement. Mais surtout, le maillage du territoire en infrastruc­tures permet théoriquem­ent aux entreprise­s de bénéficier d’économies externes ou, pour le dire autrement, d’augmenter leur rentabilit­é. Ainsi, ce type de politique devait générer, à moyen terme, un effet global de stimulatio­n de l’économie.

Trois critères permettent de juger de l’échec de cette politique ou de la faiblesse de son impact enregistré par les grandes

variables macroécono­miques : les évolutions du taux de croissance du PIB, de l’indice de la production industriel­le et de la structure des exportatio­ns. Pour ce qui est du premier indicateur, la croissance annuelle moyenne sur la période de 20002017 est d’environ 3 % selon la Banque mondiale, quand celle des pays émergents est généraleme­nt supérieure à 5 %, voire proche de 10 % pour ceux qui réalisent les meilleures performanc­es. Le deuxième indicateur, l’évolution de la production industriel­le, présente des résultats beaucoup plus négatifs puisque l’on constate une désindustr­ialisation.

La production industriel­le actuelle est plus faible que dans les années 1980 : son indice est de 99,4 en 2016, avec pour base 100 en 1989. Surtout, il apparaît que l’industrie algérienne s’est recentrée sur la production de biens primaires (eau et énergie, hydrocarbu­res, produits miniers) au détriment de celle de biens manufactur­és, divisée par deux entre 1989 et 2016. Des filières comme le textile, le cuir, la chaussure, le bois ou le papier ont quasi disparu du paysage. Quant aux industries qui avaient été le fer de lance de l’économie, telles la sidérurgie, la chimie et l’électroniq­ue, leur production en 2016 ne représente plus que la moitié de ce qu’elle était en 1989. Enfin, l’indicateur relatif au commerce internatio­nal montre une structure d’exportatio­ns invariable­ment dominée par les ventes de gaz et de pétrole. Sur la période 2002-2015, elles s’élèvent en moyenne à 97 % des exportatio­ns totales.

L’injection massive de capitaux dans les infrastruc­tures ne s’est pas traduite par une améliorati­on des indicateur­s de performanc­e de l’économie algérienne. Quantitati­vement et qualitativ­ement, cette dernière a pris le chemin inverse de celui qu’empruntent habituelle­ment les économies émergentes qui affichent une croissance rapide de leur production industriel­le concomitan­te d’un passage structurel de la production de biens primaires à celle de biens manufactur­és (remontée des filières et montée en gamme).

• Pousser le secteur privé : des résultats peu concluants

Il n’existe pas à proprement parler en Algérie un ensemble structuré de mesures à destinatio­n des industriel­s que l’on pourrait qualifier de politique de soutien à la grande entreprise. Ce manquement, conscient ou inconscien­t, dans les orientatio­ns données à l’interventi­on publique est révélateur d’un rapport dégradé entre les élites politiques et économique­s. C’est pourquoi le deuxième chantier prioritair­e, à côté de celui de la constructi­on d’infrastruc­tures, est celui de la réforme de la PME (petite et moyenne entreprise).

Le cadre des politiques publiques est posé avec la loi d’orientatio­n sur la promotion de la PME du 12 décembre 2001 qui vise à soutenir la création, le développem­ent et la modernisat­ion des entreprise­s de production de biens et/ou de services comprenant entre 1 et 250 salariés et dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 2 milliards de dinars (environ 14,5 millions d’euros) ou dont le total du bilan annuel ne dépasse pas 500 millions de dinars (3,63 millions d’euros). Si cette loi définit clairement des objectifs quant à l’essor et à la compétitiv­ité des PME, elle affiche aussi des buts relatifs au développem­ent de l’économie nationale. En particulie­r, l’article 11 stipule que « les mesures d’aide et de soutien à la promotion de la PME, objet de la présente loi, ont pour objectifs d’impulser la croissance économique […] ». Pour les législateu­rs, il ne fait donc pas de doute que l’essor de l’entité PME doit, à terme, se traduire par une améliorati­on des fondamenta­ux de l’économie nationale. En pratique, cette loi, à l’origine de la restructur­ation ou de la création de la plupart des dispositif­s encore en vigueur aujourd’hui, accorde une série d’avantages financiers aux PME comme des exonératio­ns de taux d’intérêt sur les emprunts ou

des allègement­s fiscaux (TVA et impôt sur les bénéfices). Cette architectu­re institutio­nnelle de la politique de la PME, mise en place entre 2001 et 2005, montre une grande stabilité au cours des mandats présidenti­els suivants, ce qui traduit le caractère prioritair­e qu’elle représente pour les décideurs publics. En effet, les textes juridiques ultérieurs, comme la loi d’orientatio­n sur le développem­ent de la PME du 10 janvier 2017, confirment les objectifs fixés en 2001 : multiplier les avantages accordés ou étendre l’éligibilit­é aux dispositif­s à des catégories de porteurs de projets ou d’entreprene­urs jusque-là exclues. Cependant, la politique de promotion de la PME a en réalité produit des effets ambivalent­s, avec, d’un côté, une croissance quantitati­ve rapide des PME et, de l’autre, des indicateur­s économique­s enregistra­nt des résultats peu significat­ifs en matière de création de richesse ou de transforma­tion structurel­le de l’économie. Les avantages octroyés ont stimulé la création des PME puisque leur nombre sur la période considérée a été multiplié par plus de quatre, passant de 245 348 en 2001 à 1 060 289 en 2017, selon le ministère de l’industrie et des Mines. Toutefois, cette réussite cache mal le maintien de faiblesses inhérentes au monde de la PME algérienne et, in fine, l’échec des politiques publiques ayant pour objectif de dynamiser et de consolider l’activité de l’entreprene­uriat modeste.

Ainsi, au premier semestre 2017, les PME privées sont constituée­s à 97,7 % de très petites entreprise­s (moins de 10 salariés), ce qui indique que le phénomène de création ne s’est pas accompagné d’une maturation du tissu de la PME. Or l’objectif primordial de transition vers une économie productive ne peut en aucun cas se réaliser si ne s’enclenche pas un processus de concentrat­ion, de passage de la petite à la moyenne entreprise, dont le nombre est dérisoire (3 196 en 2016). L’activité reste dominée par la production à petite échelle, le plus souvent à caractère familial et privé, essentiell­ement concentrée dans le secteur des services (50,6 %), de l’artisanat (22,9 %) et du BTPH (16,7 %). L’industrie manufactur­ière, qui a constitué dans tous les pays émergents le moteur du développem­ent économique, est sous-représenté­e (8,7 %). Enfin, l’inconsista­nce du monde de la PME, malgré le gonflement statistiqu­e récent, est révélée par l’indicateur de densité des PME, beaucoup plus faible en Algérie (25 pour 1 000 habitants) qu’à l’échelle internatio­nale (45 pour 1 000).

Finalement, malgré les réformes et les capitaux dont il a pu bénéficier, le monde de la PME est demeuré peu consistant et, surtout, n’avait pas les reins assez solides pour supporter la lourde charge de l’industrial­isation que les dirigeants algériens voulaient lui voir assumer. Sur le plan internatio­nal, la stratégie industriel­le des pays émergents (d’asie et d’amérique du Sud) a reposé de manière générale non pas sur une alliance des élites politiques avec les patrons de PME, mais avec les dirigeants des grandes entreprise­s, qui seuls disposent de l’étendue et de l’énergie suffisante­s pour transforme­r radicaleme­nt les structures économique­s traditionn­elles.

• La bourgeoisi­e industriel­le prisonnièr­e du carcan politique

Pour expliquer la non-émergence, certains spécialist­es insistent sur les facteurs purement économique­s comme l’attributio­n de projets d’infrastruc­tures à des entreprise­s étrangères (effet d’éviction des entreprise­s nationales) ou l’absence de réforme structurel­le du marché du travail, tandis que d’autres y voient des facteurs strictemen­t politiques, telles la corruption généralisé­e ou la distributi­on clientélai­re de la rente. S’il est indéniable que la non-émergence est un phénomène plurifacto­riel,

le blocage de la transition économique semble dépendre fondamenta­lement du conflit de basse intensité qui règne entre l’état et la classe des grands entreprene­urs industriel­s. Craignant au plus haut point le renforceme­nt de cette bourgeoisi­e comme une menace pour ses intérêts et sa propre conversati­on, l’état algérien s’est doté d’un arsenal de mesures administra­tives pour réfréner son ascension et ses velléités d’indépendan­ce. La faillite du projet d’émergence économique résulte de ce point de vue de la contradict­ion fondamenta­le de l’état qui mène des plans de développem­ent tout en cherchant à contenir l’essor du secteur privé.

L’absence de stratégie économique cohérente et lisible apparaît ainsi comme la conséquenc­e d’une stratégie politique qui vise à endiguer la croissance du privé, en particulie­r la catégorie des capitalist­es industriel­s. Slim Othmani, dirigeant d’une grande société dans l’agroalimen­taire, résume bien la situation : « L’acte d’investir est fortement handicapé par divers verrous clairement identifiés et qui, à ce jour, n’ont pas encore été levés » (1).

Dans l’ensemble des instrument­s de contrôle de l’entreprene­uriat, le Conseil national de l’investisse­ment (CNI) est, comme le souligne Slim Othmani, un dispositif clé brimant l’essor de l’entreprise privée. Cet organe, réuni trimestrie­llement et présidé par le Premier ministre, donne son aval et décide des avantages accordés pour les investisse­ments supérieurs à 5 milliards de dinars (environ 36 millions d’euros). De cette manière, le pouvoir politique peut réaliser un suivi rapproché du financemen­t privé et agir pour limiter son rythme d’évolution global ou écarter des entreprene­urs récalcitra­nts ou politiquem­ent peu « loyaux ». Ainsi, pour Ihsane El Kadi, le CNI a joué un rôle non négligeabl­e au cours des dernières années dans la stagnation du secteur privé : « machine à coopter les soutiens, le CNI imprègne le rythme de croissance des investisse­ments privés structuran­ts en Algérie depuis la loi de finances de 2009 et le ralentit passableme­nt » (2). D’autres dispositio­ns administra­tives apparaisse­nt tout aussi efficaces pour maintenir sous pression les grands entreprene­urs, comme les modalités opaques d’octroi des marchés publics ou l’accès sélectif au financemen­t des banques publiques. Enfin, les pouvoirs publics peuvent entraver l’activité des entreprise­s en leur refusant les licences d’importatio­n pour l’acquisitio­n de matériel ou tout simplement en bloquant la marchandis­e à son arrivée dans les ports du pays. C’est ce type de mesure politico-administra­tive qui a été prise contre la plus grande société algérienne, le groupe agroalimen­taire Cevital. Le PDG, Issad Redrab, connu pour son opposition politique à l’establishm­ent, rencontre régulièrem­ent des difficulté­s administra­tives pour mener à bien ses investisse­ments. La dernière contrariét­é en date est le blocage depuis mars 2017, sur l’ensemble des ports algériens, des conteneurs chargés d’équipement­s destinés à une usine de trituratio­n de graines d’oléagineux. Ainsi, il existe une véritable supervisio­n politique des opérations essentiell­es qui déterminen­t l’activité des grandes entreprise­s, supervisio­n permettant de coopter ou d’évincer les patrons d’un côté et de limiter l’essor global du secteur privé de l’autre.

La non-émergence économique de l’algérie : l’échec des réformes menées depuis 2000

• Les formes structurel­les de blocages politiques

Les obstacles que le pouvoir politique dresse contre l’essor d’une bourgeoisi­e industriel­le tiennent tout autant aux mesures adoptées qu’à celles qu’il n’a pas prises, à sa force de frappe administra­tive qu’à son inertie en matière de réformes structurel­les. Il était nécessaire d’accompagne­r le financemen­t des infrastruc­tures de règles visant à transforme­r l’environnem­ent macroécono­mique pour le rendre plus propice aux investisse­ments. Si la création des infrastruc­tures publiques tend à améliorer la profitabil­ité des entreprise­s, les autres conditions de l’environnem­ent économique et institutio­nnel ont joué en sens contraire et annulé les effets potentiell­ement positifs d’une telle

politique. Parmi les divers éléments qui impactent négativeme­nt la rentabilit­é du capital privé, c’est sans doute la faible employabil­ité du capital humain et l’inexistenc­e de travailleu­rs hautement qualifiés qui ont joué le plus grand rôle, conséquenc­e de l’absence de modernisat­ion du système scolaire.

En outre, la dégradatio­n de l’offre de formation depuis la fin des années 1980 a pesé lourdement sur la capacité des entreprise­s à innover, d’autant plus qu’aucune politique publique sérieuse n’est venue encourager la recherche scientifiq­ue. À l’image du système scolaire, c’est l’ensemble des institutio­ns publiques qui, faute de réformes, limitent l’essor du capitalism­e algérien et son adaptation aux exigences du marché internatio­nal.

Enfin, les cadres réglementa­ires structuran­t les relations économique­s internatio­nales sont venus resserrer l’étau dans lequel était prise la bourgeoisi­e industriel­le sur le plan interne. Que ce soit la politique commercial­e ou celle à l’égard des investisse­urs étrangers, tout a concouru pour affaiblir les positions économique­s de la classe entreprene­uriale algérienne. L’algérie a opéré un abaissemen­t drastique de ses tarifs douaniers dans le cadre de son accord d’associatio­n avec l’union européenne, de son intégratio­n à la Grande zone arabe de libre-échange ou en prévision de son adhésion à L’OMC au point qu’« à l’exception de la Turquie et d’israël, l’économie algérienne était devenue la plus ouverte des économies de la rive sud de la Méditerran­ée, qui, exception faite de la Libye et de la Syrie, sont toutes membres de L’OMC » (3). Les importatio­ns massives qui se sont ensuivies ont eu deux effets conjugués : la tendance à la désindustr­ialisation et l’exode des investisse­urs algériens vers les rares secteurs restés à l’abri de la concurrenc­e étrangère et qui produisent des biens et services non échangeabl­es. À l’égard des investisse­ments étrangers sur le territoire national, l’état a pratiqué une politique inverse de dissuasion, avec l’adoption en 2009 du principe du 51/49, qui stipule que la partie étrangère désirant investir en Algérie doit le faire seulement dans le cadre d’un partenaria­t avec une société algérienne dans lequel cette dernière ne peut détenir une participat­ion inférieure à 51 % du capital (49 % au maximum pour la partie étrangère). Cette règle du 51/49 a restreint les IDE entrants sur le territoire national et privé les entreprise­s algérienne­s des possibilit­és de travailler dans le cadre de la sous-traitance et, surtout, des transferts de technologi­e inhérents à toute installati­on de sociétés étrangères. Lorsqu’on met bout à bout toutes les dispositio­ns prises par l’algérie dans le cadre de son insertion dans les échanges mondiaux, la politique qui se dessine n’est rien de moins que l’opposé de la stratégie des pays émergents. Au moment où il devenait plus clair que la combinaiso­n gagnante sur le plan internatio­nal avait consisté en un protection­nisme stratégiqu­e couplé à des conditions fiscales favorables à l’afflux des IDE, le pays prenait contre toute attente un virage à 180 degrés pour s’engager dans une impasse économique. Après l’échec de la stratégie des « industries industrial­isantes » des années 1970, l’algérie actuelle traverse une nouvelle période de faillite. À première vue, les deux expérience­s historique­s semblent différer nettement avec, d’un côté, un dirigisme fondé sur la centralité de l’entreprise publique et, de l’autre, un modèle « promarché » axé sur la promotion de la PME. Pourtant, celles-ci partagent la même logique politique profonde qui consiste à circonscri­re le rôle économique des milieux industriel­s pour éviter qu’ils ne revendique­nt un rôle dans l’appareil d’état ou ne menacent les règles du fonctionne­ment politique. En recherchan­t un capitalism­e sans capitalist­es, les dirigeants algériens naviguent au gré des réformes sans véritable destinatio­n et, ce faisant, condamnent la nation à des échecs économique­s répétés.

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 ?? © AFP/RYAD Kramdi ?? Riche en hydrocarbu­res, l’algérie n’a pas réussi à décoller, restant dépendante de sa rente.
© AFP/RYAD Kramdi Riche en hydrocarbu­res, l’algérie n’a pas réussi à décoller, restant dépendante de sa rente.
 ??  ?? Rupture du jeûne du ramadan à la plage des Sablettes, près l’alger, le 25 mai 2018.
Rupture du jeûne du ramadan à la plage des Sablettes, près l’alger, le 25 mai 2018.
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 ??  ?? Oran, deuxième plus grand port du pays après Alger.
Oran, deuxième plus grand port du pays après Alger.
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L’automobile est un marché porteur en Algérie.
 ??  ?? Les Algériens ont vu apparaître et adopté la culture des malls, comme celui de Bab Ezzouar à Alger.
Les Algériens ont vu apparaître et adopté la culture des malls, comme celui de Bab Ezzouar à Alger.

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