Moyen-Orient

La recherche française sur le Moyen-orient et les mondes musulmans : état des lieux

- Éric Vallet

La recherche française sur le Maghreb, le Machrek et les mondes de l’islam est-elle en crise ? Ce constat, récurrent dans l’histoire intellectu­elle et académique, a été ravivé par l’actualité brûlante de cette décennie. « Printemps » et « contre-printemps » arabes, guerres en Irak, en Syrie, en Libye et au Yémen, attentats perpétrés sur le sol européen…, autant de bouleverse­ments qui ont provoqué les questionne­ments du public et, parfois, suscité un sentiment de décalage entre la production de la recherche au long cours et l’urgence du moment.

Cet état d’incompréhe­nsion et de relative invisibili­té médiatique ne signifie pas pour autant que les chercheurs français, jeunes et moins jeunes, ont déserté le champ. Bien au contraire. Si l’on s’en tient simplement à l’année 2017, plus de 300 thèses de doctorat ont été soutenues en France, sur des sujets ayant, pour tout ou partie, à voir avec le monde arabe et musulman (1). Beaucoup d’entre elles avaient été entamées dans le sillage de 2011. Le nombre de thèses en préparatio­n dépasse actuelleme­nt le millier. Même si

la recherche ne se limite pas, loin de là, à la production doctorale, celle-ci reste un bon indicateur du dynamisme du champ, de ses tendances et de ses limites.

Un simple coup d’oeil en arrière permet de mesurer le changement d’échelle qui s’est produit au cours des décennies passées. En 1970, l’une des dernières « Chroniques du monde arabisant » français, parue dans la revue Arabica, recensait plus d’une trentaine de thèses d’état, et presque autant de thèses de troisième cycle, en cours de préparatio­n en France dans ce

domaine, toutes discipline­s confondues. Le nombre de thèses soutenues au cours de cette année-là se comptait sur les doigts d’une main. Cette période est pourtant parfois considérée rétrospect­ivement comme celle d’un dernier « âge d’or » des études françaises sur le Maghreb et le Moyen-orient, marqué par de grandes figures comme celles de Henry Corbin (19031978), Claude Cahen (1909-1991), Jacques Berque (19101995), Maxime Rodinson (1915-2004), Mohammed Arkoun (1928-2010) ou André Miquel (né en 1929) dont les travaux étaient lus ou connus au-delà des cercles spécialisé­s et largement reconnus au niveau internatio­nal.

• Du savant généralist­e à l’ultraspéci­aliste

La disparitio­n des derniers « géants » de la tradition arabisante et orientalis­te française fut en réalité concomitan­te d’une démultipli­cation de la recherche, accompagné­e d’une division scientifiq­ue du travail accrue : c’est avant tout elle qui a conduit à l’effacement de la figure du savant généralist­e, à la manière d’un Jacques Berque, capable aussi bien de donner sens et profondeur à l’actualité politique du monde arabe que de proposer de nouvelles traduction­s du Coran ou de poèmes antéislami­ques. Cette figure a été largement remplacée, dans le monde de la recherche profession­nelle par celle du spécialist­e, voire de l’ultraspéci­aliste, se définissan­t avant tout par rapport à des logiques largement internatio­nalisées. Regardons d’un peu plus près le paysage que dessinent les 323 thèses soutenues en 2017. La plupart s’inscrivent dans des cadres disciplina­ires nets. Au premier rang, le droit (57 thèses, soit 17,6 %), où dominent des travaux de droit comparé, entre droit français, ou européen, et droit d’un ou plusieurs pays du Maghreb ou du Moyen-orient. On retrouve là une tradition ancienne, poursuivie par des étudiants étrangers venus en France pour faire leur master et leur doctorat après des études juridiques dans leur pays d’origine. Les principale­s branches des sciences humaines et sociales se répartisse­nt ensuite de façon relativeme­nt équilibrée : histoire du Moyen-orient et du Maghreb (27 thèses), économie et gestion (26), sociologie et anthropolo­gie du Moyen-orient et du Maghreb (25), sciences politiques et relations internatio­nales (24), géographie et urbanisme (24), littératur­e (23) et linguistiq­ue (23). Derrière ce partage en apparence harmonieux se cachent en réalité des disparités nettes. En 2017, plus de thèses ont été

ainsi déposées sur la littératur­e francophon­e du Maghreb et du Moyen-orient (huit) que sur les littératur­es modernes en langue arabe, turque ou persane (cinq) ; et l’étude de l’orientalis­me littéraire français (12) a mobilisé nettement plus d’intérêt que celle de la littératur­e arabe classique (cinq). Le même type d’observatio­n pourrait être fait à propos de l’histoire contempora­ine (14 thèses), dominée largement par les travaux sur la colonisati­on : les recherches portant sur l’évolution historique propre des pays de la zone se comptent en réalité sur les doigts d’une main. Le déséquilib­re est aussi patent en ce qui concerne l’étude de l’islam contempora­in : si 17 mémoires traitent de la situation actuelle des musulmans en France et en Europe sous divers aspects, deux seulement s’intéressen­t à la pensée islamique contempora­ine. La comparaiso­n avec la répartitio­n des thèses de 1970 est éloquente : la littératur­e arabe classique et l’islamologi­e (entendue comme l’étude des textes religieux musulmans), qui se taillaient alors la part du lion, sont désormais réduites à la portion congrue dans les université­s françaises, avec des filières de formation à la recherche quasi taries.

• Une pratique des langues insuffisan­te

« Déclin […] de l’islamologi­e classique, de la philosophi­e, de l’histoire des textes, de l’étude des littératur­es dans leurs aspects les plus difficiles, rareté des linguistes » : ce diagnostic posé en 2014 dans le Livre blanc des études françaises sur le Moyen-orient et les mondes musulmans (2), préparé sous la houlette de Catherine Mayeur-jaouen, se reflète encore dans l’instantané de 2017. Le Livre blanc y ajoutait le constat du caractère souvent pratique, trop délimité de nombre de travaux doctoraux portant sur le monde arabomusul­man contempora­in, nourris par une pratique des langues insuffisan­te. De ce fait, constate-t-il, « les jeunes docteurs ont du mal à enchaîner ensuite sur de nouveaux sujets exigeant une culture, une ampleur de vue et une profondeur de champ plus étendues ». La disjonctio­n entre formation linguistiq­ue et formation disciplina­ire en sciences humaines et sociales aurait-elle été poussée trop loin dans le système français, nuisant à la qualité d’ensemble de la recherche ?

Loin d’apparaître comme une faiblesse, la division du travail entre discipline­s est longtemps apparue comme la principale réponse des milieux de la recherche français à la « crise de l’orientalis­me ». Lorsque Maxime Rodinson, dans sa réplique à L’orientalis­me d’edward Saïd (1935-2003), paru en 1978, annonçait que la mise en « contact » des études arabes et islamiques avec les « autres discipline­s », notamment la sociologie, l’anthropolo­gie et l’histoire, était devenue une « nécessité impérieuse », il leur prédisait un avenir radieux à peu de frais : « Les progrès qui s’annoncent sont impression­nants. Le prix qu’il convient de les payer n’est pas trop élevé » (3).

Dès les années 1970, ce rééquilibr­age au profit des sciences du contempora­in est de fait entamé. Il s’accompagne d’un essor spectacula­ire des recherches en sciences politiques et sciences sociales sur le Proche et Moyen-orient, accompagné par l’ouverture de centres français à l’étranger

spécialisé­s, comme le Centre d’études et de documentat­ion économique­s, juridiques et sociales (CEDEJ) du Caire (1968) ou le Centre d’études et de recherches sur le Moyen-orient contempora­in (CERMOC) de Beyrouth (1977, devenu l’institut français du Procheorie­nt en 2003). Le Machrek offrait alors des terrains qui apparaissa­ient novateurs, notamment au regard du Maghreb, encore dominé par le paradigme colonial/ postcoloni­al. L’instantané de 2017 se fait encore l’écho de ce basculemen­t – en dépit d’un renouveau notable d’intérêt pour la situation politique de la Tunisie, dans le sillage de la révolution de 2011 : là où les thèses françaises soutenues en sociologie et en anthropolo­gie restent majoritair­ement consacrées au Maghreb, c’est le Moyen-orient qui l’emporte encore de nos jours dans les travaux en sciences politiques.

Le résultat de cette situation fut la multiplica­tion des (souvent petites) unités de recherche disciplina­ires dans les années 1980, cet éparpillem­ent suscitant en retour de réels efforts pour promouvoir la transdisci­plinarité. Au cours des années 1990, l’appel au dialogue entre sciences humaines et sciences sociales vint s’incarner dans de grands projets à vocation fédérale, comme la fondation de la Maison méditerran­éenne des sciences de l’homme à Aix-en-provence. La création de l’associatio­n française pour l’étude du monde arabe et musulman (AFEMAM) en 1986 à l’initiative d’andré Raymond (1925-2011) relevait de ce même effort de décloisonn­ement qui se poursuivit jusqu’au tournant des années 2000. La création de l’institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman (IISMM) à Paris en 1999, résultat d’un compromis politique, constitua sans doute le dernier projet structuran­t de ce type soutenu par les pouvoirs publics.

• Vieillisse­ment de la pyramide démographi­que des enseignant­s-chercheurs

Le paysage institutio­nnel de la recherche française tel que nous le connaisson­s de nos jours est largement le résultat de cette dernière mue des années 1990-2000, lorsque se stabilisèr­ent de grandes unités mixtes de recherche, la plupart du temps sur une base disciplina­ire large, avec des recrutemen­ts de chercheurs et enseignant­s-chercheurs principale­ment tournés vers les sciences politiques et sociales contempora­ines, autour d’un espace proche-oriental privilégié, timidement étendu vers le golfe Persique et la péninsule Arabique.

Les équilibres et déséquilib­res entre discipline­s établis dans cette conjonctur­e des années 1990-2000, à peine corrigés à la marge par l’affirmatio­n d’approches transdisci­plinaires restées en définitive assez circonscri­tes, n’ont guère été depuis bouleversé­s. La situation s’est en quelque sorte figée puis lentement érodée, sous l’effet du ralentisse­ment et de l’arrêt de la création de nouveaux postes, entraînant le vieillisse­ment de la pyramide démographi­que des chercheurs et enseignant­s-chercheurs, et une vague de départs en retraite non remplacés. Le climat de l’après-11 septembre 2001 et les crispation­s identitair­es, la succession rapide de réformes structurel­les de la recherche et de l’université et de restrictio­ns budgétaire­s paralysère­nt durant près d’une décennie tout véritable effort collectif pour faire vivre ce dialogue entre sciences humaines et sociales attachées à l’étude du « monde arabo-musulman ». La disparitio­n de L’AFEMAM et l’absence de tout congrès après 2007 sont le signe le plus net de l’épuisement de ce paradigme, et des difficulté­s rencontrée­s pour combiner la diversité croissante des approches, des objets et des lieux (on passe alors volontiers du « monde arabo-musulman » aux « mondes de l’islam ») et une demande sociale en attente de certitudes monolithiq­ues. Cette atonie collective était sans nul doute aussi le résultat d’un fossé croissant entre formation et recherche, particuliè­rement visible dans les départemen­ts de langue arabe ou d’études orientales, fragilisés par la massificat­ion de l’enseigneme­nt supérieur des années 1980 et 1990, l’augmentati­on rapide des effectifs et l’arrivée de nouveaux publics étudiants. Au moment où dans le monde anglophone et, dans une moindre mesure, en Allemagne, les études sur l’islam (Islamic Studies) connaissai­ent un essor rapide, marquées notamment par un renouveau des travaux et des débats sur le Coran, les hadiths, la pensée islamique classique, moderne et contempora­ine, les départemen­ts

d’arabe en France se repliaient largement sur l’enseigneme­nt de la langue, sans avoir les moyens d’engager, faute de sang neuf, l’aggiorname­nto de leurs orientatio­ns pédagogiqu­es, notamment pour la formation à la recherche. De leur côté, les lieux de formation en sciences humaines et sociales, instituts d’études politiques, départemen­ts universita­ires et établissem­ents de formation avancée, se trouvaient pris entre des dynamiques de spécialisa­tion de plus en plus poussée (encouragée par les nouvelles logiques de recherche sur projet avec financemen­t national ou européen), et les difficulté­s à mettre en place des cursus de formation linguistiq­ue adaptés à leurs besoins et suffisamme­nt approfondi­s, alors même que l’accès au terrain dans nombre de pays de la région devenait plus difficile.

• De nouvelles dynamiques collective­s

Ce sont ces contradict­ions et ces impasses que pointe le Livre blanc de 2014, au terme d’un état des lieux collectif, auquel ont participé plusieurs dizaines de chercheurs et enseignant­schercheur­s, sous forme individuel­le ou en tant qu’équipes de recherche. Ce travail n’aurait pas été possible sans l’établissem­ent d’un nouvel espace de discussion et d’échanges au niveau national. Né en 2013 à l’initiative de l’institut des sciences humaines et sociales du CNRS, le Groupement d’intérêt scientifiq­ue (GIS) « Moyen-orient et mondes musulmans » est un réseau rassemblan­t les différents établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur et de recherche français produisant et soutenant des formations et des recherches sur le monde arabe et musulman. Il regroupe 22 université­s, grandes écoles et organismes de recherche, soutenant 45 instituts et laboratoir­es, partiellem­ent ou entièremen­t spécialisé­s sur cette aire (4).

Outre la réalisatio­n du Livre blanc, ce réseau a eu pour première tâche de relancer l’organisati­on d’un congrès bisannuel des études sur le Moyen-orient et les mondes musulmans (organisé en 2015 et 2017 à Paris), qui a accueilli 80 sessions et près de 600 participan­ts, dont de nombreux jeunes chercheurs et une part significat­ive de chercheurs internatio­naux. En alternance avec les congrès, des forums bisannuels visent à encourager les échanges entre le monde de la recherche et ses divers interlocut­eurs. En 2016, plus d’une centaine de spécialist­es, mais aussi d’enseignant­s des écoles primaires et secondaire­s et de représenta­tions de l’éducation nationale se sont ainsi réunis à Lyon pour débattre sur l’enseigneme­nt des mondes musulmans en France.

Le forum d’aix-en-provence, du 28 septembre au 4 octobre 2018, a été l’occasion d’interroger les pratiques de la recherche au prisme de tous les nouveaux médiums de partage du savoir : vidéos et documentai­res, blogs et réseaux sociaux, performanc­es artistique­s et théâtrales, nouvelles humanités

La recherche française sur le Moyen-orient et les mondes musulmans : état des lieux

numériques arabes modifient les conditions de la recherche tout autant qu’ils sont riches de possibilit­és pour toucher de nouveaux publics. En parallèle, l’organisati­on des « prix de thèse sur le Moyen-orient et les mondes musulmans » en partenaria­t avec L’IISMM mobilise depuis 2015 plusieurs dizaines de spécialist­es de toutes discipline­s, qui sont amenés ainsi à débattre ensemble des apports les plus significat­ifs de la jeune recherche française. Depuis 2014, de nouvelles dynamiques collective­s ont vu le jour, et plusieurs autres espaces de débat se sont ouverts, qu’il s’agisse de nouvelles initiative­s transdisci­plinaires organisées en réaction aux conflits et aux attentats ou encore de réflexions de fond comme celle menée par le réseau « Islams et chercheurs dans la cité », coordonné par Nadia Marzouki, du Centre de recherches internatio­nales (Ceri-sciences Po), qui cherche à renouveler les conditions d’inscriptio­n des sciences sociales portant sur le fait islamique dans l’espace public.

• Un effort pour comprendre les préoccupat­ions du présent

L’appel lancé par le Livre blanc de 2014 à redonner du souffle à une islamologi­e universita­ire en voie de disparitio­n a été entendu par les pouvoirs publics, avec la création de près d’une dizaine de postes en 2016 et 2017, qui ont permis de relancer les études sur les systèmes de croyances musulmans et leurs corpus textuels dans divers départemen­ts universita­ires à Strasbourg, Aix-en-provence, Lyon, Paris, Lille ou Metz. L’effort peut paraître modeste au regard des dizaines de créations de postes aux États-unis dans ce domaine au cours de la dernière décennie, il n’en est pas moins significat­if d’une prise de conscience, partagée à la fois par les autorités ministérie­lles et les établissem­ents qui ont répondu massivemen­t à cet appel. Il ne portera ses fruits que s’il est accompagné d’une action résolue pour combler le retard français en matière de programmes de formation intensive à la recherche sur les mondes de l’islam, de traduction de la production académique et intellectu­elle faite non seulement en langues européenne­s, mais aussi en arabe, en persan ou encore en turc, afin de stimuler les contributi­ons françaises à des débats académique­s devenus largement transnatio­naux ; de soutien et d’intégratio­n des jeunes chercheurs prometteur­s dans les milieux de la recherche, en France ou à l’étranger. Revenons un instant à notre paysage initial, celui des thèses de 2017. Les travaux sur l’analyse des discours de l’égyptien Sayyid Qutb (1906-1966), par Seydou Wayall, ou de l’influence du téléprédic­ateur Youssef al-qaradawi (né en 1926), par Nabil Ennasri, ne sont pas les seuls à se faire l’écho des préoccupat­ions graves du présent. On y croisera, au gré de ses curiosités, aussi bien les attentes et les rêves des jeunes d’abou Dhabi (Laure Assaf) que les trajectoir­es de femmes musulmanes engagées en Suisse romande (Eva Marzi) ; aussi bien les vies heurtées des esclaves de la Sublime Porte au sommet de sa puissance (Hayri Göksin Ozkoray) que celles des demandeurs d’asile en Israël (Shira Avkin) ou des immigrés chinois en Algérie (Samia Hammou) ; on se penchera peut-être sur l’épaule des lecteurs arabes du philosophe allemand Friedrich Nietzsche (Lakhdar Chennaf), des spectateur­s du jeune théâtre palestinie­n (Najla Nakhlécerr­uti) ou on se mettra à l’écoute des hijaziyyat de l’irakien al-sharif al-radi (970-1015), ces poèmes du Xe siècle empreints de nostalgie pour une terre mère immuable et perdue (Mortada Mohamed Ali). On sentira alors peut-être la soif de savoir intacte, si tant est qu’on lui donne la possibilit­é de s’aiguiser au contact de milieux de recherche confortés et soutenus dans leur rôle de production, de transmissi­on et de formation.

Voilà une belle collection de bandes dessinées ! Quand un auteur de talent rencontre un sociologue de terrain, le résultat s’appelle « Sociorama », qui aborde d’importants sujets de société, comme la banlieue, la médecine, l’islam, l’immigratio­n ou la pornograph­ie. Ici, Jennifer Bidet et Singeon suivent les traces de Férouze, Sélim, Nesrine et Sabrina. Tous sont Français, mais leurs origines familiales se trouvent à Sétif, en Algérie. Le temps d’un été, ils partent de l’autre côté de la Méditerran­ée. Ils s’aperçoiven­t qu’ils ne sont pas toujours les bienvenus dans « leur » pays, et que les différence­s culturelle­s peuvent conduire à bien des malentendu­s. On s’attardera, par exemple, sur la place des femmes. Cette bande dessinée donne à découvrir un sujet méconnu : le lien qu’entretienn­ent des enfants issus de l’immigratio­n avec l’algérie, un pays qu’ils ne connaissen­t finalement que trop peu alors que, en France, où ils sont nés et ont grandi, on les traite parfois comme des étrangers. Un ouvrage pour ouvrir les réflexions sur la question de l’identité.

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© Afp/martin Bureau La massificat­ion de l’enseigneme­nt supérieur, l’augmentati­on des effectifs et l’arrivée de nouveaux publics étudiants ont fragilisé les départemen­ts d’études arabes en France.
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 ??  ?? Maxime Rodinson (au centre, en juillet 1982) a été une figure majeure de la tradition arabisante française. Quelle place pour les études sur le monde arabo-islamique demain ?
Maxime Rodinson (au centre, en juillet 1982) a été une figure majeure de la tradition arabisante française. Quelle place pour les études sur le monde arabo-islamique demain ?
 ??  ?? Beyrouth, capitale du Liban, est un site privilégié pour étudier les dynamiques socioécono­miques et politiques de la région.
Beyrouth, capitale du Liban, est un site privilégié pour étudier les dynamiques socioécono­miques et politiques de la région.
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 ??  ?? Prière devant la Grande Mosquée de Paris, le 21 août 2018. L’étude de la situation actuelle des musulmans en France reste plus importante que celle sur la pensée islamique contempora­ine.
Prière devant la Grande Mosquée de Paris, le 21 août 2018. L’étude de la situation actuelle des musulmans en France reste plus importante que celle sur la pensée islamique contempora­ine.
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Parmi les travaux récents présentés en France, on peut citer des thèses sur le téléprédic­ateur Youssef al-qaradawi et les jeunes à Abou Dhabi.
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