Algérie, les écrivains dans la décennie noire
Tristan Leperlier, CNRS Éditions, Paris, 2018, 344 p.
En 1988, le premier « printemps arabe » secouait l’algérie, mais la conduisait aussi à une terrible et longue guerre civile (1992-2002). Comment les écrivains algériens ont-ils vécu et retranscrit ce traumatisme ? Docteur en sociologie et en littérature, Tristan Leperlier signe un ouvrage rare, comblant un vide dans les études sur l’algérie. Car il permet de comprendre en quoi le conflit aurait aussi pu être celui des langues, entre l’arabe et le français, l’auteur s’interrogeant sur la place même des écrivains dans la société algérienne. La richesse de son travail, avec de nombreux entretiens, a abouti à un essai de grande qualité qui montre « la nécessité, pour comprendre les prises de position des écrivains algériens dans la décennie noire, de les restituer dans leur champ d’exercice : un champ littéraire surpolitisé, bilingue et transnational ».